Globalement, je n'ai pas accroché à ce troisième opus. Non pas qu'il soit mauvais, loin de là. Non pas que je n'y aie pas joué longtemps, il m'a occupé un sacré paquet d'heures, mais rien n'y a fait, la magie n'opère plus.
Bien que la réalisation soit toujours exemplaire, le monde très joli, j'ai pris moins de plaisir à arpenter l'Australie au volant d'une voiture que j'en prenais au volant d'une vieille Ferrari sur la Riviera en écoutant la radio classique. Ici, il s'agit plus d'un grand bac à sable où l'on nous laisse faire ce qu'on veut, qu'un véritable jeu de course ou de conduite. Trop axé arcade et surtout sensations fortes, le plaisir de pilotage des plus belles voitures est moins présent.
Par-ailleurs la progression totalement libre nuit au gameplay, et, par manque d'enjeu, l'objectif ultime se limite alors à accumuler des voitures. Car du contenu il y en a, à la pelle, peut-être trop même, tout comme il y a quantité de voitures, mais on ne comprend pas trop bien dans quel but on enchaîne les championnats. Il y a bien une sorte de tournoi anecdotique dont le but est de débloquer les différents spots, mais, tenant plus du gros tutoriel, il est très vite fini. On se retrouve alors avec une quantité effrayante de points d'intérêt où l'on doit drifter, sauter, sprinter, sans trop savoir pourquoi on les enchaîne. On est dans la dictature du fun qui à mon avis gangrène le jeu vidéo. On laisse le joueur totalement libre de faire ce qu'il veut, de s'amuser comme il le souhaite, et surtout de faire n'importe-quoi (le comble étant le triste sort réservé à la franchise GTA et son multijoueur...).
Le jeu en fait a su maintenir mon intérêt par certaines ficelles, en l’occurrence mon goût pour la collection, ainsi que mon besoin quasi compulsif de finir les jeux. Je me donc suis surpris à multiplier les tours sur le circuit Goliath, presque 10 minutes le tour, sans réel plaisir, pour accumuler de l'argent et enchérir dans les ventes, ceci pour espérer conduire telle ou telle voiture, bien vite oubliée pour en obtenir une autre. Ou encore à multiplier les championnats ou les défis, sans autre but que d'augmenter le pourcentage de progression.
Il reste alors la customisation des véhicules, qui personnellement ne m'attire guère (d'autant qu'il n'y a pas de façon rapide de tester ses réglages et changements de pièces), les peintures, riches de possibilités mais laborieuses à concevoir, et tout de même un excellent mode photo qui permet de faire de magnifiques clichés de nos bolides dans de superbes panoramas assortis de jolis effets météo.
Mais le plaisir dans tout ça n'était pas là, bien loin des sensations vécues avec le deuxième opus qui pour moi avait tout de l’ode à l'automobile de tourisme.