Gentlemen, start your engines.

Bigre, c'est la première fois que j'écris un avis sur un jeu de caisses sur sens critique. Normal, j'ai un principe : je n'écris une critique ici que si je considère avoir terminé le jeu. Hors, terminer un jeu de caisses, c'est long et souvent difficile, à un tel point que cela fait quasiment deux ans que j'ai entamé le mode carrière de ce Forza Motorsport 6 (FM6). Oh pas bien régulièrement, c'est vrai, mais avec des périodes assez intenses quand même. Et vous savez quoi ? J'en suis venu à bout. Oui, contrairement à ses congénères, Forza m'a tenu la jambe assez longtemps pour que je m'attèle à écluser ses championnats.

Et ce n'est pas une mince affaire : comme ses prédécesseurs, le contenu est gargantuesque, pléthorique. Des centaines de bagnoles, des dizaines de circuits avec plusieurs variantes pour chacun, 5 championnats aux multiples catégories et tout un tas d'événements spéciaux, le tout couvrant quasiment tous les domaines de la course sur piste. Et ça, c'est uniquement pour la partie solo, en ajoutant le multi joueur et les à-cotés sociaux (la communauté est très active), la durée de vie du titre devient quasiment infinie.

Bien entendu, sans maitrise la puissance n'est rien comme on dit chez Goodyear. Et de la même manière, une telle abondance ne sert à rien si les sensations de pilotage ne sont pas au rendez-vous. Mais sur ce point aussi, FM 6 fait très fort. Son moteur de simulation, peaufiné depuis 10 ans par les acharnés de Turn10, offre une expérience de conduite qui se hausse sans difficulté dans ce qui se fait de mieux sur le marché, tout en restant assez flexible pour s'adapter à tous les profils de joueurs, débutants comme expérimentés. Il est soutenu par une réalisation très haut de gamme, à 60 frames par secondes dans des décors splendides, le tout sans jamais esquisser le moindre ralentissement. Du bel ouvrage, assurément.

Mais le plus impressionnant dans FM 6, c'est sa capacité à brosser les amateurs de belles carrosseries dans le sens du poil. Tout est fait pour que les dingues de sport mécaniques se sentent chez eux, de l'habillage ultra soigné aux commentaires spécifiques à chaque constructeur jusqu'au mode Forza Vista (affectueusement surnommé le mode "auto-porn") qui permet de se rincer l'oeil en examinant les bolides dans les moindres détails, de s'installer au volant et de mettre le contact pour faire forum-vroum. De la branlette ? Oui, mais dans le lit king size d'un palace cinq étoiles.

Au final, il ne faut pas aborder FM6 comme un jeu "normal", dans lequel on plonge dans un univers pour terminer une campagne solo en une dizaine d'heurse. Ici, on est sur du long terme, du jeu qui se joue en parallèle d'autre chose, presque dans du jeu service en fait : avec un peu de temps devant soi, FM 6 a toujours une course sympa à proposer, en solo ou en multi, et même si ce n'est pas le cas on peut quand même faire des tours de circuit juste pour le chrono ou pour le simple plaisir d'entendre rugir un V6 en prenant une trajectoire parfaite. FM6 ne fait que de la bagnole, mais il le fait en regardant les aficionados dans les yeux avec une sincérité qui ne trompe pas. Pour une expérience plus "délirante" on sera prié d'aller voir du coté de Forza Horizon, ici on ne déconne pas.