Freedom Fighters par benton
Le scénario de Freedom Fighters se base sur une uchronie : à savoir la prise de pouvoir progressive des Soviétiques sur le monde à la fin de la seconde guerre, qui se traduit, au final, par l'invasion des Etats-Unis. On incarne alors un citoyen lambda qui va se joindre à la rebellion et se plonger dans la guérilla urbaine pour repousser les Rouges. C'est donc un jeu de tir à la troisième personne, on contrôle un bonhomme, au fil de différentes missions, pour reprendre possession de New-York. L'ambiance de guérilla est très bien retranscrite, avec des décors urbains dévastés. Au début j'ai eu un peu de mal à prendre le jeu en main, car la gestion de la caméra avec le bouton C est délicate. Le problème c'est que j'essayais de la jouer fine, en me planquant sous les tirs ennemis avant de riposter en essayant de viser juste (bouton L puis bouton C pour manipuler la visée) mais je me faisais latter (les niveaux sont remplis d'ennemis). Et puis je me suis rendu compte qu'il était plus facile de foncer dans le tas en se servant de la visée automatique. Là, j'ai vraiment pris du plaisir à avancer entre les lignes ennemies et à casser du soviet.
La stratégie n'est pas complètement absente puisque certaines positions ennemies sont bien gardées avec des mitrailleuses assez dévastatrices. Il faut donc essayer, au possible, de prendre ces positions à revers. Soit en explorant minutieusement les décors pour trouver le bon passage (en général dans des immeubles abandonnés et à moitié détruits) qui permet de contourner l'ennemi (c'est en cela que le jeu retranscrit bien le côté guérilla, avec la ville et ses bâtiments pour théâtre des combats). Ou, autre possibilité, en envoyant ses partenaires au charbon, de plein front, tandis que l'on contourne les positions ennemies. On dispose, en effet, de partenaires qui suivent nos ordres (suivre, attaquer, garder la position), des partenaires qui se font de plus en plus nombreux au fil du jeu (12 à la fin), de quoi se constituer une petite escouade de guerre très pratique, que l'on peut envoyer se faire décimer en restant planqué derrière un mur. En plus l'IA est bien gérée dans l'ensemble, les ennemis nous repèrent vite, se mettent à couvert, essayent de nous prendre à revers. Mais nos partenaires sont tout aussi bons et n'hésitent pas à prendre des initiatives (un peu trop parfois, alors qu'on aimerait juste qu'ils nous suivent). Du coup, les phases de jeu, entre des décors bien foutus, une jouabilité un brin bourrine, des partenaires et des ennemis bien réactifs, sont très dynamiques et plaisantes, avec un vrai sens du rythme, alternant grosses fusillades et moment plus "exploratifs" (c'est toujours un plaisir de trouver la bonne position, en haut d'un immeuble, pour sniper en toute décontraction).
Les missions sont, en plus, très bonnes. On se contente, en général, de tuer tout le monde pour reprendre les bastions rouges, mais le fait que les différentes zones des missions soient interconnectées est très intéressant. Par exemple, si une mission paraît trop difficile à cause des hélico qui canarde nos troupes et de l'arrivée incessante d'ennemis par camions, il suffit alors d'aller dans une autre zone, où se situe l'héliport, pour le faire sauter et couper les renforts aériens, ou bien encore exploser les ponts situés dans une autre zone pour couper les renforts terrestres, et se rendre ainsi la mission d'origine plus facile. C'est suffisamment bien pensé et interactif pour être immersif et plaisant. Freedom Fighters est donc un très bon jeu, peut-être un peu trop bourrin quand on a pris le coup, mais suffisamment équilibré et réussi pour être accrocheur. C'est une bonne surprise et un jeu tout à fait recommandable pour qui a épuisé les blockbusters de la console.