Encore un excellent jeu à commenter qu'est Freelancer. Si ce space-opera ne se tient pas en monument, ses qualités sont nombreuses et indéniables.
Un bon point avant même de commencer à jouer, le genre n'est pas en surpopulation surtout de nos jours et il a beau dater de 2003, il n'en reste pas moins tout à fait jouable encore maintenant, tant au niveau des graphismes que de la compatibilité.
Commençons par le petit check-up habituel: en proie à sa propre annihilation, une partie de l'humanité est partie en exode dans les confins de l'espace. Cinq vaisseaux spatiaux, incarnant cinq civilisations distinctes, ont survécus: Kusari(Japon), Rhénanie(Allemagne), Britannia(Grande-Bretagne), Hispania(Espagne), Liberty(Etats-Unis). Chacun se sont appropriés une partie du système et ont reconstruit leur société. Voilà le monde dans lequel nous jouons, un space-opéra avec différents systèmes stéréotypés en somme. Nous incarnons un certain monsieur Trent, impliqué dans un malheureux attentat spatial qui lui a coûté toute sa cargaison, sa fortune. Totalement fauché et en plein système Liberty, il va devoir devenir Freelancer pour survivre.
Dès le début de la partie(ou presque), nous avons techniquement le choix entre suivre la trame principale et bourlinguer comme il nous plaît à travers le système, à la poor lonesome cowboy. Techniquement, disais-je, car les quêtes principales restent le meilleur moyen et sans doute le plus fun de parcourir les différents systèmes tout en évoluant de niveau, tout en changeant facilement de vaisseau et tout en voyageant moins seul, de manière artificielle bien sûr, au milieu des étoiles infinies.
Le scénario est simple, classique, efficace. Il est très agréable de suivre la pérégrination de notre héros malgré lui et les missions s'enchaînent plutôt rapidement. Les personnages sont attachants, l'humour s'installe parfois et quelques détails, comme le journal de Trent, les journaux, permettent de faire la différence. Sa durée de vie doit je pense excéder les 20 heures de jeu, honorable sans plus. Cette partie «campagne» est à mon sens le meilleur morceau du jeu, mais pour avoir vu de temps à autres des joueurs préférant jouer librement, je ferai preuve de réserve.
Il y a donc d'autres aspects du jeu à découvrir: l'exploration, car même la campagne ne nous emmène que dans le gros des systèmes, qui nous permet de trouver de nouvelles villes, des épaves très intéressantes à fouiller... il y a de quoi se passer le temps si on se passionne là-dedans; l'espace est réellement vaste et les voyages peuvent s'étaler très très longuement. Le marchandage est une autre option, sacrément efficace pour se faire de l'argent. Le système des prix marche d'ailleurs parfaitement et l'interface a été très bien travaillée. Enfin, pour les chasseurs de primes, chaque station propose son lot de missions aléatoires.
Mais si la liberté est possible, elle reste répétitive à mon goût. Le jeu nous montre là ses limites, même si ceux portés sur les mondes ouverts pourront y trouver leur bonheur.
Freelancer est un jeu de vaisseau et un jeu d'action avant tout, bim-bam-boum, mais soyez sans craintes car il n'y a nullement besoin de posséder quelque manette sur la version pc: à la souris et au clavier et point. Je ne suis pas un expert mais la réussite est là; c'est onctueusement maniable et il n'y aura aucun problème de jouabilité à ce niveau, garanti.
Au niveau des graphismes, l'univers de Freelancer resplendit: si les vaisseaux et simples éléments du décors ne sont pas exceptionnels, le rideau des planètes et des soleils pétillent sur la scène. Encore une fois, il en viendra des hommes à beugler de leur bouche bavante sur l'ineptie de mes propos: je m'en moque bien, j'ai joué à pong moi messieurs. Le meilleur moyen reste une recherche google et de se forger son propre avis.
La musique, dans un beau ton de space-opera, donne vie aux nombreuses stations et systèmes sans que l'effet de répétition se fasse sentir. Un autre bon point.
L'ambiance en général a été travaillée même si la réussite n'est pas totale. Il y a en effet des dialogues pré-programmés qui viennent diversifier les dialogues de tous les personnages mineurs: nous avons ainsi droit à une impression de robotisation, voire d'incohérence entre les différents discours. C'est néanmoins une fraîcheur dans l'espace de pouvoir entendre des discours radio entre par exemple la police spatiale à la recherche de contrebande, ou de voir bien souvent des batailles aléatoires entre factions ennemies: le ciel paraît un peu moins vide.
Je n'ai malheureusement pas expérimenté le multijoueur de Freelancer qui pourtant paraissait très actif durant de longues années, sûrement beaucoup moins maintenant. Le jeu offre par contre de nombreux mods qui pourront venir allonger la durée de vie de nos aventures pour notre plus grand plaisir.
Freelancer ne révolutionne pas mais reste de très bonne facture, je le conseille.