FTL: Faster Than Light
7.6
FTL: Faster Than Light

Jeu de Subset Games (2012PC)

Prenez un livre dont vous êtes le héro. Imaginez un univers spatial, transposez l'interactivité du concept littéraire en jeu vidéo, et vous obtenez Faster Than Light.

Un même point de départ, votre vaisseau s'échappe d'un système solaire contrôlé par la rébellion en embarquant des documents de la plus haute importance à apporter à la Fédération menacée, un même point d'arrivée, le secteur ou stationne la flotte spatiale alliée et tous ses amiraux... Entre deux, c'est vous qui écrirez l'histoire, et elle sera toujours différente ! En bon Rogue Like, FTL s'appuie sur la génération procédurale d'univers et pioche au hasard dans une multitude d'événements aléatoires pour joncher votre parcours intergalactique d'obstacles variés ou de bonus bienvenus.

Les bases du gameplay sont très fines, très tactiques, et offrent une énorme marge de progression, car oui FTL est dur, mais non il ne s'agit pas d'un jeu de hasard (comme pour le Poker), et du skill, de l'adaptation, du pragmatisme ainsi que de bonnes décisions vous mènerons un peu plus loin dans les profondeurs de la galaxie, à défaut de vous aider à battre le boss de fin: Le vaisseau est engagé dans une course contre la montre avec la flotte rebelle. Il entame sa partie au début d'un secteur spatial composé de plusieurs balises d'hyperpropulsion ( d'où le "plus vite que la lumière"), et doit traverser le secteur par sauts de puces jusqu'à la balise de sortie, qui mène au secteur suivant, pour un total de 8 secteurs, de plus en plus ardus.

Chaque saut de puce génère une nouvelle rencontre, une micro-histoire présentée sous forme de texte digne d'épisode de Star Trek, qui mène à un affrontement ou non, à la récupération de ressources flottant dans l'espace, à un magasin permettant d'upgrader son destrier spatial, ou à rien. FTL est aussi un RPG, puisque le vaisseau de départ possède une configuration d'origine limitée, et pourra évoluer au grès des ressources collectées, des améliorations portées, des membres d'équipages recrutés. Chaque combat remporté ou chaque cache de ressources dénichée permet d'améliorer les capacités du vaisseau, donc de monter en niveau. Sauf que l'on ne passe pas 50 heures à farmer bêtement et répétitivement comme cela arrive souvent dans les RPG. Dans FTL, les parties sont courtes et multiples, le temps presse à cause de cette course contre la montre, et le joueur qui traine trop sera rattrapé par la flotte rebelle, contre laquelle il n'a aucun intérêt à combattre vu qu'elle ne lâche aucun butin et qu'elle est coriace, encore plus depuis la mise à jour Advanced Edition (mauvaise surprise que ces batteries anti-vaisseau !). Le premier challenge, stratégique, sera donc de pratiquer un maximum de sauts de puces afin d'explorer le secteur avant qu'il ne soit entièrement occupé par l'ennemi, car au contraire, filer en ligne droite ne sera pas une bonne idée, les secteurs suivant devenant invariablement plus dangereux et nécessitant donc de se présenter avec un vaisseau amélioré. Et il faudra éviter de s'engager sur une impasse spatiale pour finir acculé par la flotte ennemie (le patch de l'Advanced Edition rend plus lisible les itinéraires disponibles).
La plupart des sauts généreront un événement, favorable ou défavorable, mais parfois, rien ne se passera. Exemple: votre vaisseau peut tomber sur un poste avancé allié qui vous offrira un lance missile plus puissant, sur un marchand qui cherche un livreur pour convoyer de la marchandise, sur un convois de civil proposant d'échanger ses réserves de carburant contre des pièces de drones, sur un pirate embusqué au milieu d'un champ d'astéroïde afin de vous tendre un piège, sur un scout automatisé rebelle chargé d'avertir des renforts... tout peux arriver dans FTL, du bien, du mal, du neutre, et vous serez amené face à chaque situation à prendre des décisions, en jouant parfois avec le hasard (quel fil couper pour désactiver la mine collée à la coque du vaisseau... rouge ou bleu ?), ou en étant aidé par les statistiques de son vaisseau/équipement/armement/équipage ("quoi une araignée géante ravage votre station spatiale ? Nous envoyons immédiatement notre drône de combat rapproché !").

Si le saut de puce implique une rencontre hostile, ce qui est fréquent, le combat tactique s'engage. Les possibilités de neutraliser les vaisseaux ennemis sont nombreuses, de la simple destruction à la capture beaucoup plus sournoise. Le vaisseau du joueur et les ennemis sont tous composés de pièces accueillant des systèmes spécialisés: toucher le poste de pilotage ou le moteur ralentira un vaisseau et l'empêchera de s'échapper, ou d'esquiver les prochaines salves, s'en prendre au système d'arme l'empêchera de contre attaquer, détruire le générateur d'oxygène, technique particulièrement vicieuse, condamne l'accès aux pièces du vaisseau et, à terme, asphyxie l'équipage, toucher le verrouillage des portes favorise la propagation des incendies ou de notre équipe d'abordage, mais avant cela, il faudra percer le bouclier énergétique qui protège une grande partie des vaisseaux...

Et Il faut bien sûr veiller à défendre nos propres systèmes pour ne pas connaitre des misères semblables, car même si l'IA du jeu n'est pas aussi précise et réactive qu'un joueur humain, ses tirs variés mettent souvent le joueur à mal, le confrontant à des morts nombreuses et rageantes. Défendre son propre vaisseau et lutter contre les aléas du combat présente un challenge aussi important que de porter des coups à l'ennemi, il faut veiller à envoyer l'énergie disponible dans les systèmes prioritaires du moment, accepter de couper l'oxygène ou l'infirmerie pour alimenter les lasers, pour soudainement être victime d'une brèche ou d'un incendie, et ne plus avoir assez de membre d'équipage en état de réactiver ces systèmes de survie ! Si certaines configuration de vaisseaux et certains combats n'impliquent que de tirer à volonté jusqu'à ce que destruction s'en suive, le skill et des vaisseaux plus complexes vont transformer les combats en partie d'échec. Comment porter des dégâts à un ennemis protégé par un épais bouclier énergétique, et en plus par des drones défensifs ? Comment tuer l'équipage ennemi avec son équipe d'abordage alors qu'en face ils disposent d'une infirmerie ou d'une baie de clonage ? Ait je assez de puissance moteur ou des drones pour esquiver les missiles que l'autre me balance ? Que dois je réparer en premier et comment lutter contre les incendies générés par cette supernova alors que l'ennemi me canarde ? Quand dois-je activer mon système de camouflage alors qu'un drone me harcèle sans arrêt ? Comment ralentir l'évasion de ce scout qui se prépare à un bond FTL pour avertir la flotte rebelle ? Comment battre ce **** de big boss final qui n'en fini pas de revenir à la charge ???

Si la pause active aide à planifier ses manoeuvres et rend les combats passionnant, elle s'avère presque insuffisante pour orchestrer des combats aux enjeux multiples, avec un corps à corps dans un des deux vaisseaux ou les deux à la fois, des attaques de drone, une fuite d'oxygène, l'infirmerie touchée par un astéroïde et des tirs de laser à placer entre deux recharges du bouclier ennemi.

Le jeu est dur, réputé interminable... on peut gagner une partie (j'en ai gagné une petite dizaine en normal), bien sûr, mais il faudra s'accrocher, suer sang et larmes, changer de vaisseau, bénéficier d'un coup de chance avec les items récupérés en route, et si la durée de vie d'une partie ne va pas plus loin que 2 heures, le die and retry qui assure l'identité Rogue Like du jeu va multiplier les tentatives et le temps de jeu avant de voir la queue du boss, puis plus tard avant de le battre... sous sa première forme, avant de constater que tel Freezer, il est increvable et reviens à la charge toujours plus mesquin ! Mais le pire, c'est que quand on bat enfin le boss et que l'on voit les crédits défiler, on a envie de repartir à l'attaque pour essayer les autres vaisseaux et configuration que l'on vient de débloquer !

Il y a, depuis l'Advanced edition (excellente initiative qui rappelle le bon vieux temps: un gros patch de contenu et rééquilibrage gratos !), 9 vaisseaux différents, dont 7 possèdent 3 configurations, et les 2 derniers en possèdent 2. Le vaisseaux et configuration ne se débloquent pas facilement, il faut remplir des succès parfois pointus pour débloquer les configuration "B", et il faut carrément aller jusqu'au dernier secteur pour débloquer les configurations "C" ! Comme chaque races et types de vaisseaux possède son caractère et style de jeu propre, le joueur gourmand et pointu renouvelle son plaisir de jeu à chaque découverte: vaisseau humain de base, vaisseau Engie spécialisé dans les drônes, vaisseau de la fédération équipé d'une artillerie exceptionnelle, vaisseau furtif capable de se rendre invisible, vaisseau Zoltan défendu par un super-bouclier, vaisseau Mantis dédié à l'abordage, vaisseau Rock lance missile, vaisseau Slug spécialiste des techniques vicieuses, vaisseau Lanius (la nouvelle race, anaérobique !), alias la décapotable de l'espace, dédié au hacking des systèmes, et le mystérieux vaisseau Crystal, dont la configuration "B" est particulièrement efficace...

La narration des petits bouts d'histoire qui forment votre épopée sont en anglais, dommage qu'il n'y ait pas eu de version française... Mais les courts textes sont efficaces, variés, en nuance. Ces quelques mots transportent le joueur dans une série de Space Opera en 8 saisons, les rebondissements fusent, les rencontres amicales, les trahisons, les combats homériques, les coups de stress sous le feu de l'ennemi, les moments de contemplation, la rage d'avoir perdu des compagnons d'armes, la satisfaction d'avoir mis la main sur un énorme laser et de l'avoir couplé avec un drone de combat... FTL est un jeu qui fait travailler l'imagination au delà de ces graphismes old school. Les paysages spatiaux sont corrects, les vaisseaux aussi, en revanche les personnages sont minuscules et les effets spéciaux très limités... et puis emporté par le rythme des combat, on oublie ces caractéristiques techniques. La musique est elle irréprochable, la bande son est même disponible séparément sur Steam, de style ambiance/electronique, et complète le voyage à la perfection.

Les plus:
Durée de vie extraordinaire
Jeux qui stimule l'imagination
Extrêmement tactique, voir vicieux !
Obtenir les succès pour débloquer les succès est addictif
Multiplicité des style de jeu, non pas à essayer, mais à maitriser pour faire face aux situation.
Quand la musique est bonne !
Une grosse mise à jour gratuite !
Races et vaisseaux très équilibré
Le miens m'a couté 4€...

Les moins:
Ne jouez pas en facile, cela dénature le concept
Le boss final fait quand même rager (il survie deux fois le salaud !)
La tactique d'abordage semble tout de même plus payante que les autres
Graphismes sobres, mais en tout cas pas de mauvais gouts.
Il serait possible d'ajouter des modes versus, tournois, multijoueur...
Dauntless
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les jeux les plus chronophages, Les meilleurs jeux pour les longs trajets et Les jeux les plus joués en 2014

Créée

le 27 mai 2014

Critique lue 2K fois

1 j'aime

Dauntless

Écrit par

Critique lue 2K fois

1

D'autres avis sur FTL: Faster Than Light

FTL: Faster Than Light
Def
5

Critique de FTL: Faster Than Light par Def

Les premières heures sont très agréables mais on se rend vite compte que le jeu a un gros problème d'équilibrage. Il est trop difficile. Pas une difficulté qu'on peut surmonter en jouant mieux mais...

Par

le 10 déc. 2012

28 j'aime

2

FTL: Faster Than Light
Slade
8

Faut Tout Looter

The Binding of Isaac vous a arraché les dernières larmes de votre furie ? Vous aimez les films de SF où la majeure partie du temps se déroule dans le vaisseau spatial en compagne d'un équipage bancal...

le 18 sept. 2012

27 j'aime

FTL: Faster Than Light
Nooky
4

Critique de FTL: Faster Than Light par Nooky

Marrant les premières heures pour la découverte. Mais ça devient très vite répétitif à souhait et plus frustrant qu'amusant. La partie gestion est assez complexe pour tenir en haleine quelques heures...

le 22 oct. 2012

14 j'aime

1

Du même critique

La Bataille d'Angleterre
Dauntless
8

Tu veux qu'on en parle BoB ?

La Bataille d'Angleterre est un film de guerre oldschool, un de ces nombreux classiques tournés durant les 25 ans qui ont suivis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Ces films étaient souvent de...

le 13 oct. 2013

7 j'aime

3

Black Mesa (mod)
Dauntless
9

Back in Black... Mesa

Half Life… Je l’ai terminé 4 fois depuis 1998, et je fini toujours par y retourner après quelques années d’oublis. Ce jeu représente un véritable classique à mes yeux, et même une expérience...

le 10 nov. 2012

6 j'aime

5