Un Space OpérA avec un grand A comme dans "AAAAAAhh j'suis Accro !"
Bon, j'ai choisi "Accro" mais ce grand A peut également signifier : Aventure, Addictif ou encore Absolumentgénial ! A l'heure où les éditeurs nous(/me) bassinent avec des communiqués à propos de graphismes HD 1080p et autres fps bloqués à je ne sais combien, Faster Than Light a le mérite de rappeler que la technique ne fait pas tout et qu'un concept bien exploité peut captiver un joueur pendant de nombreuses heures. Il montre aussi que le crowdfunding peut aider à sortir des softs de qualité et que certains développeurs n'hésitent pas à proposer gratuitement une extension ultra complète pour entretenir la flamme et ce sans contraindre les joueurs à mettre à nouveau la main au portefeuille.
(C'est d'ailleurs cette Advanced Edition sortie en début d'année qui m'a poussé à relancer le jeu.)
FTL est une simulation de space opéra en mode rogue like.
Comprenez par là que chacune de vos parties sera unique puisque vous serez confrontés à des évènements aléatoires. Vous choisissez un vaisseau parmi ceux que vous avez débloqué au cours de vos précédentes parties, vous choisissez le nom des membres de votre équipage et c'est parti pour la traversée de 8 galaxies avant de rejoindre le Boss Final et son combat mémorable.
Au cours de votre voyage, vous serez amenés à visiter d'innombrables planètes, à commercer, à négocier, à prendre part à des batailles rangées et à faire pencher la balance en faveur d'une race ou d'une autre. Bref, vous allez vivre des centaines d'aventures où vous aurez à prendre des décisions. Visiter une planète dont les volcans sont en éruption peut soit vous octroyer un tas de bonus soit vous faire perdre définitivement un membre de votre équipage. Commercer avec des pirates peut soit mener à une affaire en or soit inciter les flibustiers à aborder votre vaisseau pour vous attaquer de l'extérieur ET de l'intérieur. Chaque situation est "unique" et bien que tout soit conditionné par l'aléatoire, il est indéniable qu'une petite part de chance influencera vos parties.
Mais la chance n'intervient que dans les évènements scénarisés. L'autre gros morceau du soft, le morceau principal, c'est le combat qui met en scène votre vaisseau Là, plus de hasard. Seuls des nerfs d'acier permettent de sortir victorieux. J'ai parlé plus haut de simulation et c'est ici qu'elle intervient. Lors des phases de combat, il faudra gérer tous les aspects de votre battlestar et cela commence par les système à alimenter en énergie. Où sont vos priorités ? Dans les armes ? Les boucliers ? L'infirmerie ? La ventilation pour l’oxygène ? L'utilisation de drones ? En tout il y a une grosse douzaine de systèmes qui peuvent être alimentés (et améliorés grâce aux objets glanés lors d'explorations ou de combats) et il faudra faire des choix selon la tournure que prend le combat.
Il faudra également gérer les membres de l'équipage en les affectant aux différents systèmes pour les rendre plus efficaces. Je parle systèmes mais également des personnages puisque ces derniers peuvent se spécialiser. Il faudra également tenir compte de leur origine puisqu'autant les Mantis sont des combattants redoutables, autant les Engis sont des mécaniciens hors pair quand les humains sont les plus aptes à se spécialiser dans l'utilisation et la réparation de systèmes. Il y a huit races en tout (dont une ajoutée avec l'Advanced Edition) et il faudra constituer votre équipage en fonction de vos besoins, même si la diversité est à privilégier pour pouvoir faire face à toutes les situations. Avec un équipage de Zoltans et d'Engis, vous ne survivrez pas à un abordage de Mantis alors qu'un équipage composé majoritairement de Mantis et de Rockmen sera incapable de réparer le vaisseau rapidement lors d'un combat qui tourne en votre défaveur.
Faster Than Light est un jeu incroyablement riche. Chaque run est une aventure unique où vous irez de surprises en surprises. Bien sûr après une quinzaine de runs on finit par croiser des évènements qui se ressemblent mais les combats, eux, restent toujours aussi intenses. Et incroyablement immersifs ! Croyez-moi que gérer un croiseur ennemi équipé d'un quintuple bouclier, 2 drones défensifs, 1 offensif, deux lances missiles, 2 lasers, un rayon, qui n'a de cesse de créer des brèches dans votre carlingue (ce qui a pour effet de dépressuriser votre vaisseau !) ET des incendies ET qu'en plus de ça il téléporte sur votre battlestar 4 gusses qui veulent en découdre; ça fout une tension incroyable.
Mais se sortir de ce genre de situation, c'est grisant. Et c'est pour ça que FTL est un grand jeu.
Pourtant d'un point de vue technique il n'y a rien. Les évènements sont de petits blocs de texte. Les combats opposent deux vaisseaux "immobiles" vus du dessus et on y déplace nos petits personnages pixelisés d'un simple clic. Mais qu'importe, on VIT une aventure spatiale haletante ! On est dedans. On jubile quand on écrase un adversaire sans qu'il ait pu nous faire le moindre dommage. On pousse un cri de joie lorsqu'en visitant une planète on découvre un laser surpuissant. On a envie d'abandonner la partie en cours et d'en relancer une nouvelle lorsqu'on perd un de nos membres qui étaient là depuis le début et auquel on s'était attaché.
Une véritable Aventure je vous dis !
Faster Than Light est un MUST pour tous ceux qui aiment la Science Fiction.
Il coute trois fois rien, tourne sur toutes les bécanes, possède une réelle marge de progression en terme de maîtrise et de gestion et jouit d'une OST sublime qui vous accompagnera dans tous vos périples vers l'infini et même au-delà.
Faster Than Light, un space opéra avec un grand A, comme dans "Amour".