Les Furies ou Érinnyes dans la langue de Socrate, sorte de divinités persécutrices chargées de répandre une justice aveugle et impitoyable sur terre, voilà pour l’instant Wikipédia. En l’occurrence, il est ici question de tabasser des titans méchas tout droit issus de la mythologie grecque ou en tout cas pas très loin de là. Leur mission n’est pas facile ? Ça tombe bien le jeu non plus, un brawler comme on les aime à base de patates dans la gueule bien placées et de bullet hell en tout genre. De la baston, des vannes qui fusent, c’est fluide, jouissif, on prend vite son pied, reste à éviter l’écueil de la répétitivité.
Plusieurs zones à explorer, dont des lieux plutôt étonnants, mais surtout une tonne de secrets à découvrir au détour d’une multitude de passages dérobés bien planqués. Vous vous rêviez héritier de Champollion le Jeune, ça tombe bien la pierre de rosette revient à la mode, et heureusement internet a été inventé depuis. La récompense ? La gloire, l’argent mais aussi un paquet d’items plutôt loufoques car il ne faudrait évidemment pas prendre tout ça trop au sérieux.
Le second degré est permanent, l’écriture absconse, les répliques riches en figures de style, en précisant au passage que le grec est une langue morte et que du coup le jeu se retrouve traduit en 6 langues dont une VF vraiment cool. Et si l’on en croit l’adage, plus on est de fous plus on rit, peut-être pour ça que les développeurs parlent de « vraie expérience co-op ».
Ou alors peut-être à cause des 4 personnages jouables mariant chacun un style de jeu et une personnalité propre. Triss la tank, leader du groupe du haut de son bouclier, aussi utile pour se protéger que pour nettoyer la foule comme un CRS un soir de classico. Meg la sniper myope, moins mobile, plus nonchalante mais définitivement pas la dernière pour placer quelques headshots salvateurs. Alex la combattante, vraie force de la nature, avec un skill marteau en main qui ferait passer Chris Hemsworth pour une jouvencelle. Et enfin, Erin l’ingénieure, adepte de la gâchette et des tourelles, l’atout tactique du groupe ou presque.
Un casting féministe pour une aventure pleine de testostérone, avec une dimension RPG pour faire progresser tout ce beau monde en même temps que vous. Le plaisir en solo est possible, mais il toujours plus facile de s’envoyer en l’air à plusieurs, et n’y voyez la aucune allusion sexuelle car c’est bien en jouant avec la gravité des ennemis qu’on obtient les meilleurs combos. Et tandis que les ennemis s’envolent, les obus tombent du ciel, de Full Metal Furies à Full Metal Jacket il n’y a qu’un mot alors courez bande de lâches. A cela s’ajoute un système de bouclier ne pouvant être brisé que par le personnage de la même couleur, idée pertinente bien que sujette à débat tant elle peut sembler augmenter artificiellement la difficulté.
Des mécaniques essentielles dans la voie du succès qui pourront être travaillées durant les missions annexes, plus difficiles mais instructives, qui a dit qu’élever quelqu’un à coup de ceinture ne donnait pas de résultats ? On finira en signalant un sound design au top, des musiques sympathiques, une DA en pixel art qui fait le taf bien qu’elle ne soit pas loin d’être moche par moment, et on se retrouve avec la meilleure expérience multi du début d’année. En attendant de découper du monstre dans le dernier Capcom ?