La chatte à Samus

Ben quoi? Elle s'appelle Kiki et c'est une chatte qui se prend pour une Samus ronronnante. Kiki est la meilleure amie de l'homme... jusqu'au moment où lors d'une croisière de reconnaissance spatiale, cette tête en l'air s'est jetée sur les boutons clignotants du tableau de bord du vaisseau. Un matou suivra une lumière bondissante jusqu'au bout du monde malheureusement. Ce jour-là, elle ne fut pas seule maîtresse à bord. Son lieutenant Gary se retrouve "pixelement" bloqué dans son vaisseau après le crash sur une station-labo. Telle une Samus sous les ordres d'Adam Malkovitch dans Metroid Fusion (et Other M'erde), la minette devra plonger dans les profondeurs du bâtiment équipé d’agressives machines.

Il y a là du chat et du metroidvania. Pour les fans des deux, ce titre est comme une cerise sur le Gato. Ce n'est pas la consécration du genre. Gato Roboto est un minou qui marche derrière les pas de Metroid. À tel point que l'on retrouve une bonne partie de l'arsenal de Samus sur l'armure féline. L'armure, parlons-en. C'est ce qui attire en premier l’œil de Gaëtan qui scrolle la liste des metroidvania dispo sur Steam (ou Switch). Ce délire de mêler une trogne de chaton à l'immensité d'un mécha n'est pas nouveau. Au pays des titans de combat nommé le Japon, le kawaii et le mécha aiment se coltiner. Le premier truc qui me vient en tête est Cat's Gathering de Makoto Shinkai. Pas réellement mécha mais qui exprime bien l'idée du chat pseudo Gundam. Enfin, ce costume de combat est en réalité à taille humaine. Reste que voir deux gros yeux enfermés dans un bocal baraqué fait son petit effet.

Rayon de Puissance, Missiles, Double saut avec effet d'Attaque en Vrille, Dash attack... et Morph Ball! Ou presque: le principal gimmick du titre repose sur le fait que l'on joue une chatte. À l'exception d'une zone à la chaleur extrême, le joueur peut à tout moment choisir de faire sortir Kiki de son cockpit. Le personnage devient alors plus vif et surtout minuscule. La minette pourra se faufiler dans les conduits et autres passages secrets donnant sur des bonus. Bonus qui en dehors de la recyclée "barre de santé supp' " prendrons la forme de Cartouches qui changent la palette dichromatique du jeu. Gaffe à vos yeux, certains filtres éclatent la rétine. Seul le Virtual Boy et sa célèbre palette rouge vif comme le sang des yeux peut se targuer d'un tel effet.

Somme toute, le 100% est une promenade de santé. Une balade pas loin d'une heure le temps de transformer Kiki en un Optimus Prime delight. Et pour les allergiques au pixels qu'on pourrait presque appeler ici "1D", le prix du jeu peut s'avérer juste. Tout comme Minit, un autre titre "1D" façon ZX Spectrum, le sel du jeu se situe surtout dans son game design. Je n'ai trouvé aucune faille dans la construction du monde de Gato Roboto. D'ailleurs, le succès secret est une preuve supplémentaire du squelette solide du jeu.

Gameplay? Nerveux à souhait, le mécha répond comme sur des pattes. Les sauts couplés aux missiles donnent une nouvelle dimension aux déplacements. Kiki tombera parfois sur des machines sous-marines, parfois sur des tourelles destructrices qu'elle pourra contrôler. Une fois hors de son bocal, la chatte deviendra en contrepartie extrêmement fragile. Le moindre contact avec l'ennemi achèvera le matou. N'oublions pas la fabuleuse mécanique de gameplay qu'est le bouton Y (manette Xbox One): le miaulement! Qui ne sert... à rien d'autre qu'à satisfaire l'oreille des fans de chat comme moi.

Il y autant à dire sur Gato Roboto que sa durée de vie. Une bonne petite pâtée pour les joueurs amis des chats. Un chat qui ne cherche pas à égaliser les puissants Metroid certes, mais qui fera ronronner les joueurs en recherche d'un metroidvania d'un soir.