Gears of War 4 par MacCAM

Je ne pourrais pas vous dire si je suis un fan de Gears of War ou non.
Si mon amour pour certains épisodes (surtout Gears of War 2) n’est plus à prouver, je dois bien avouer que les autres épisodes de la série ne m’ont pas marqué plus que ça.

Le premier épisode de la licence, bien que très sympathique, a justement cette malédiction d’être le fameux premier épisode surpassé en tous points par la suite : campagne oubliable, multijoueur très perfectible et limité, pas de mode horde ; A vrai dire, les seuls joueurs que je connaisse qui ont comme préférence ce premier épisode l’ont justement car ils pouvaient héberger des parties directement de leur côté en multijoueur et donc gagner plus facilement (le gros lol).

Le second épisode de la série (mon préféré si vous avez bien lu) ne révolutionnait pas la série mais réussissait tout de même à apporter des séquences mémorables dans sa campagne (son intro, le passage dans le ver géant, le dernier acte) tout en nous présentant de nouveaux personnages charismatiques ainsi qu’un mode horde tout juste génial avec des pote (ce n’est pas pour rien si le mode a été repris dans Halo, Uncharted ou encore Call of Duty) … En somme, le seul véritable défaut du titre était son multijoueur, tout juste catastrophique lors de son lancement : déséquilibré, bourrés de lags et de déconnexions intempestives. Si tout cela a été réglé au fil des mois pour atteindre selon moi le niveau de Gears of War 3 en terme de qualité, il faut bien avouer que durant un petit moment Gears 2 s’est trainé ce boulet du multijoueur raté.

Gears of War 3 fut quant à lui une bien belle arnaque, un jeu joliment présenté avec (enfin) des serveurs privés, une tonne de maps en multijoueur, la possibilité de faire la campagne à 4, des révélations ? … Pour n’être finalement qu’un titre dont plus de la moitié des maps présentés furent vendus dans un season pass disponible day one, avec des serveurs privés retirés en douce un an après la sortie du jeu ou encore l’incitation abusive des développeurs à nous faire acheter les DLC en bloquant des modes de jeux que l’on possédait pourtant bien lors de l’achat du titre.
La campagne n’était pas en reste, avec une sensation amère de jouer à un jeu plus conçu pour plaire à des nouveaux joueurs qu’aux premiers fans de la série : le jeu est certes très joli et bien plus coloré qu’auparavant… Mais aussi bien plus chiant tout seul ou à deux. Rajoutez à cela le fait que les rares interrogations que le joueur pouvait se poser à la fin du 2 (la survie de Dizzy par exemple) furent carrément oubliées avec cet épisode pour garder l’exclusivité de la révélation aux comics et vous obtenez un titre, certes très présentable, mais excessivement vide.

Enfin, Judgment n’est plus à présenter tant il se traîne cette image du vilain petit canard de la série. Même si je dois avouer que seul j’ai préféré parcourir la campagne de cet épisode plutôt que celle du 3, pratiquement rien ne fonctionnait ici : le scénario et les séquences présentes dans la campagne sont à 90 % totalement OSEF et le multijoueur bien trop arcade et rapide pour que ça colle avec du Gears of War : à croire que People Can Fly n’avait pas compris sur ce dont quoi il travaillait… Et ce n’est pas l’ajout du mode OverRun (mode pourtant très sympa durant quelques heures) qui n’allait pas changer la donne.

Bref, lorsque Gears of War 4 nous est présenté à l’e3 2015, autant vous dire que ma hype est loin d’être présente : le gameplay dévoilé est très classique (ils ne se sont même pas fait chier à nous dévoiler de nouvelles armes), les personnages ont l’air de l’être tout autant et le studio qui développe cet épisode semble venir un peu de nul part. Et ce n’est pas l’annonce du titre un an plus tard sur PC (mais surtout sur le Microsoft Store) qui me fera changer d’avis.
En somme, j’avais un peu fais une croix sur Gears of War 4 avant qu’un jour, par le plus grand des hasards, je choppe un code d’accès au Xbox Game Pass pour une durée d’un mois… Et forcément, vous vous doutez du nom du jeu auquel je me suis empressé de jouer.

Premier point qui frappe, l’intro du jeu est parfaitement bien réussi, en nous faisant parcourir 3 évènements précis d’époques différentes de la série (les guerres pendulaires, le jour E, la fin de la guerre contre les locustes) cet épisode arrive sans aucune peine à nous présenter la meilleure introduction de la série, surpassant même celle très réussie dans Gears of War 2. Le reste du premier acte et par contre beaucoup moins réussie, nous obligeant à affronter des robots (la série paraît beaucoup moins sanglantes tout à coup) et confirmant en partie notre crainte quant au « classicisme » des nouveaux personnage introduits (Dell est le cliché du pote renoi du héros et Kait fait plus office de la copine en retrait du héros), finalement, seul JD Fenix, le héros du titre, arrive à s’en sortir ; Même si dans ce cas-là, j’ai plus eu l’impression d’avoir affaire à un Nathan Drake bis qu’autre chose.
La campagne en elle-même est très agréable à parcourir et se révèle sans mal comme étant la meilleure de la série après celle du 2. Les environnements sont très jolis et variés tout en gardant une cohérence entre eux (on évite le jeu carte postale), de plus, les armes introduites dans cet épisode rentrent parfaitement en adéquation avec celles déjà présentes la série : comprenez par là qu’aucune n’est complètement cheaté ou n’a absolument rien à voir avec ce qui se fait d’habitude dans la licence. Je pourrais à la limite reprocher à cette campagne un côté épique beaucoup moins important puisqu’on se retrouve ici à aller d’un point A à un point B, tout en échappant aux CGU et aux vermines, et ce en une nuit seulement… Mais c’est loin d’être un défaut selon moi : la campagne est beaucoup plus classique et beaucoup moins ambitieuse que ne l’étaient les épisodes 2 et 3, mais je préfère quelque chose de classique qui fonctionne plutôt que de quelque chose d’épique mais de chiant (coucou Gears 3).
A vrai dire, le truc le plus embêtant dans cette campagne concerne l’implication des alliés lors des affrontements qui se révèle être toujours aussi proche du zéro (ils tuent un ennemi de temps en temps et puis c’est tout) … Ils en finissent même par devenir gênant lors des nombreux moments où ils préfèrent rester stoïque et nous bloquer le passage alors que les gars d’en face viennent de lancer une grenade à nos pieds.

Comme je le disais un peu plus haut, le jeu est très joli. De surcroît, il se paye le luxe d’être très bien optimisé (60fps constant en ultra) et de disposer de pas mal de réglages dans les options graphiques (DSR, FOV, etc.) … Par contre, le jeu gère très mal le clavier AZERTY (obligé de faire le chapitre 2 de l’acte 2 en QWERTY) et subit de temps en temps un freeze qui peut durer de 5 à 10 secondes, ce problème est facilement pardonnable quand on est dans les menus, beaucoup moins en pleine partie. Je soupçonne quand même ma config’ (qui tousse beaucoup en ce moment) d’avoir joué un rôle là-dedans.
Autre point noir, les musiques se montrent ici bien plus discrète que dans n’importe quel autre épisode de la série. C’est assez difficile de croire que c’est le compositeur des musiques de Game of Thrones qui est derrière ça.

Passons enfin au multijoueur.
Autant dire qu’il y a à boire et à manger entre les ajouts positifs, les problèmes réglés, ceux qui ne le sont toujours pas et ceux qui viennent d’arrivés. Par exemple, oubliez tout de suite le mode classé, à moins que ce soit votre tripe d’attendre plus d’une dizaine de minutes pour trouver une partie vous vous rabattrez tout de suite sur le mode « Recherche rapide en amicale », mode forcément beaucoup moins équilibrés que les parties classés néanmoins ; C’est d’ailleurs assez ridicule de voir un message « temps d'attente estimé : 1 minute » alors qu’on attend déjà comme un con depuis plus de 10 minutes ; Du coup, on en vient très vite à regretter l’absence de server browser ou encore de statistique sur le nombre de joueurs présents dans chaque mode. C’est d’autant plus dommage que les joueurs présents dans les modes « Amicaux » ne jouent pratiquement pas (voir pas du tout) en équipe, en plus de voler la plupart de nos frags sans aucune pression.

Aussi, autre problème qui peut vite devenir rageant, on peut se faire éjecter de la partie lorsque l’on fait un Alt+Tab… Cela m’est arrivé plusieurs fois et autant dire que c’est extrêmement frustrant de devoir rechercher une nouvelle partie alors que l’on voulait juste monter ou abaisser le son.
Concernant les défauts conservés d’épisodes en épisodes, il y a toujours des bots pour combler la totalité des places vacantes : par exemple, si on se retrouve à 2 contre 3, le jeu ajoutera 3 bots dans la première équipe et 2 dans l’autre, c’est assez étrange comme manière de procéder sachant qu’un seul bot dans l’équipe avec 2 joueurs suffirait. Les spawns sont d’ailleurs toujours aussi ratés, entre les ennemis qui réapparaissent à côté de nous avec une invincibilité de 10 secondes et d’autres réapparitions qui parfois ne nous laissent que 2 secondes d’invincibilité (à savoir le temps qu’il faut pour l’équipe adverse de lancer toutes ses grenades) je trouve que les développeurs ont gérés ça de manière bien étrange.
Concernant les points positifs, il y a eu une nette amélioration sur la gestion des serveurs même si je déplore le fait qu’il ne semble pas y avoir de différences entre parties amicales rapides et parties classés (remarque, ça me fera une raison de plus pour rester en amicale). De plus, bien que disposant d’un season pass à pratiquement 40 boules, l’intégralité des maps sont disponibles gratuitement, en fait, le season pass permet juste d’héberger une partie sur ces maps là en privés : sympa pour ceux qui ont autre chose à foutre que de payer ça.
C’est aussi le cas pour la cosmétique, achetable, mais aussi disponible gratuitement via du craft ou l’ouverture de ces fameuses lootboxes pour ceux ne souhaitant pas payer.
Enfin, le mode horde se révèle être excellent et s’impose sans aucun mal comme le meilleur mode horde de la série, notamment grâce à son système de classe qui oblige les joueurs à adopter une stratégie particulière ou encore grâce aux fortifications et améliorations qui ont ici un véritable intérêt (par rapport au mode horde de Gears of War 3).

Pour conclure, Gears of War 4 s’impose sans aucun mal comme le meilleur épisode de la série après Gears of War 2. Bien que loin d’être parfait le titre ne peut que laisser augurer du bon pour la suite, notamment avec Gears of War 5 qui semble pour le coup prendre une tournure totalement différente.

Points positifs :
+ La campagne
+ Très jolie
+ L’optimisation réussie
+ Les nouvelles armes
+ Les meilleurs modes multijoueur et horde de la série...

Points négatifs :
- ...Mais encore beaucoup trop d’imperfections pour devenir un grand jeu multijoueur
- Beaucoup trop classique et pas assez innovant
- Des musiques beaucoup moins marquantes
- Alliés toujours aussi inutiles en mode campagne