« Genesis Alpha one » est un petit jeu plein d’ambition créé par Radiation Blue et édité par la légendaire Team 17 (responsable des « Worms » et « Alien Breed »).
Pour résumer, il s’agit d’un mélange de gestion, de FPS et de Tower defense. A la tête d’un vaisseau perdu dans une galaxie lointaine, il vous faudra visiter des planètes inconnues pour en extraire les éventuels minerais et/ou trouver des plans de technologies destinés à améliorer votre vaisseau et votre armement personnel.
La partie exploration se révèle d’ailleurs très basique puisque la plupart des ressources jouxtent la zone d’atterrissage de la navette de minage (petit engin qui décolle du vaisseau-base). Ce qui est relativement fâcheux puisque les combats contre les autochtones extraterrestres ne rattrapent en rien cette faiblesse.
L’IA au ras des pâquerettes ne demande qu’à être grugée à grands coups de « strafe » bien placés. D’autant que vous aurez l’assistance de tourelles qui font assez bien le ménage contrairement aux deux membres d’équipage aussi bêtes à bouffer du foin que les ennemis.
Niveau gestion, tout est assez bien pensé et la possibilité de visiter les installations fraîchement construites rattrape l’immersion jusque là en berne. Par contre, l’IA fait de nouveau des siennes et pour peu que l’architecture de votre vaisseau soit un peu complexe, vous verrez vos aides de camp courir comme des oiseaux sans tête ou carrément s’arrêter de travailler sans prévenir pour se gratter le cul et ce pour une durée indéterminée.
Il serait appréciable que cela soit corrigé dans des patchs futurs car c’est ce qui entrave le plus l’expérience. D’autant que le soft dispose par ailleurs d’un sérieux atout avec une patte graphique science-fi kitsch excellente et des ambiances sonores du même tonneau , essentiellement à base d’orgues électroniques complètement désuets. Pour qui connaît un peu le genre à travers les films et séries, c’est un vrai régal. On trouve ainsi par ci, par là des références cachées à travers les armes utilisées, les noms des équipiers, des planètes. Et donc, ça ravive pas mal de souvenirs : « Aliens », « 2001 », « Starship Troopers » et beaucoup d’autres encore.
Je n’ose donc imaginer ce que le jeu aurait pu donner avec un budget majoré et une équipe de développement plus conséquente (4 personnes seulement). Nous ne le saurons sans doute jamais, car l’industrie du jeu vidéo a depuis longtemps fait une croix sur l’innovation et la créativité pour nous resservir à la place des suites de bouses sans âme.
Malgré ces quelques défauts, cette savoureuse madeleine de Proust intersidérale se laisse apprécier tout en laissant d’amers regrets. La bombe qu’elle aurait pu être nous laisse simplement sur notre faim, pour ainsi dire dans l’expectative frustrante d’un autre possible vidéo ludique.