God of War: Ghost of Sparta par G_Savoureux
Comment ne pas s'extasier devant une telle maîtrise technique ?
Franchement, depuis la première pression sur le bouton start jusqu'à l'apparition des crédits, il n'y a pas grand chose à reprocher sur les aspects visuels et sonores. Les environnements sont tous plus impressionants les uns que les autres, les ennemis sont parfois gigantesques, les mouvements de caméra savent donner de l'emphase à certains moments déjà prenants, les cinématiques (avec le moteur du jeu ou en images de synthèse) sont d'un très bon niveau, les musiques épiques sont dignes des grands peplums hollywoodiens et les voix sont au diapason de l'ensemble.
Mais ce qui impressionne le plus, ce sont les décors en arrière plan. Car dans Ghost of Sparta, on voit loin. Quand le volcan entre en éruption à quelques kilomètres, on voit la fumée s'échapper du cratère, et les bombes projetées jusqu'à nous, signe du chaos qui se prépare. Et tous les décors portent cette marque d'instabilité, à travers des effets graphiques allant du simple au réellement somptueux (le feu dont on ne peut se protéger qu'à l'aide du bouclier, laissant les flammes envahir la totalité de l'écran, sans aucun doute l'un des moments les plus impressionants visuellement). La poussière se soulève sous l'effet du vent, des filets d'eau s'écoulent par les failles dans les cités en ruine, les cendres virevoltent autour de nous, l'ensemble créant un tourbillon d'éléments, symbole tant de la folie des dieux que de la colère du héros que l'on incarne.
Et si les thèmes de ces décors sont toujours un peu les mêmes (temples, grotte), ils ne s'éparpillent pas comme dans les autres jeux du genre (Ninja Gaiden, par exemple) et gardent finalement une cohérence globale assumée.
Alors, avec une telle maestria, certains sauront se laisser emporter par les émotions de Kratos, partant à la recherche de son frère. Cela n'a pas été mon cas. Pour mon premier God of War, je n'ai pas adhéré plus que cela au personnage, je n'ai pas compris d'où venait la rage qu'il semblait porter en lui bien avant le début du récit. C'est comme s'il me manquait une étape. Peut-être cet épisode s'adresse-t-il plus aux joueurs ayant déjà combattu quelques dieux de l'Olympe dans les épisodes précédents ?
Bon, de toutes façons, le scénario dans un jeu de ce type, ce n'est franchement pas l'élément principal. Car avec une telle ambiance, le seul soucis qui pourrait ternir le tableau serait un gameplay à la traine.
Heureusement, ici, il n'en est rien. Le personnage répond exactement à nos ordres, ses mouvements sont variés, en combat comme dans le parcours des lieux. Je souhaite cependant mettre en avant le fait que bon nombre de mouvements sont tout de même réalisés à l'aide de QTE (ces boutons qui apparaissent aléatoirement sur lesquels il faut appuyer dans le bon timing, sous peine de voir Kratos disparaitre dans la lave ou de devoir refaire des enchainements pour amener de nouveau à un QTE). Ce que ce dispositif amène en dynamisme de mise en scène, enlève aussi une certaine part de responsabilité dans le franchissement d'un passage compexe. Chacun se fera une opinion quant au bien fondé de ce genre de gameplay, mais il me laisse toujours un léger goût d'inachevé. J'aurais préféré un peu moins de fin de combats en cinématique et peut-être un ou deux coups supplémentaires. Mais bon, rien de bien méchant non plus.
Enfin, la durée de vie est finalement asez raisonnable. J'ai passé environ 8h30 à contrôler Kratos en mode normal avant de voir la fin de son histoire, sans perdre trop de temps, mais n'oubliant pas de rechercher quelques coffres et bonus cachés tout de même. Il est à noter également que des défis sont débloqués au fur et à mesure, afin de prolonger le jeu une fois le scénario arrivé à son terme.
Pas grand chose à dire d'autre, sinon que le jeu est violent, que les têtes sont régulièrement arrachées, fracassées contre les murs, que les ennemis finissent parfois broyés dans un engrenage, que l'on croise régulièrement des corps flottant dans leur sang. Bref, c'est un jeu 18+ et il le montre.