"Ne soit pas désolé, soit meilleur."

On dit souvent que les deux impressions qui comptent le plus sont la première et la dernière.

Ça n'a jamais été aussi vrai pour cette saga qu'avec ce DLC (pour moi en tous cas).

Mes attentes n'avaient, pourtant, rien de particulier où d'exigeant concernant ce voyage introspectif au Valhalla. Soyons honnêtes, avoir des attentes élevées d'un DLC gratuit pour un triple A relève de la naïveté et en espérer davantage, de la crédulité la plus pure.

Le merveilleux voyage de Kratos au sein de l'univers mythologique scandinave, touchait à sa fin. Et s'apprêtait à laisser, chez moi, un souvenirs teinté de quelques agacements passagers mais qui resterait globalement positif. Certes le Dieu de la Guerre fait désormais le tri chez les adversaires dont il souille la façade avec ou sans retenue, certes les mécaniques type RPG comme les armures, les items et autres arbres de compétences nuisent ponctuellement à l'expérience de jeu, certes le tant redouté et attendu Ragnarök se révèlent finalement assez timide, mais dans l'ensemble, c'était quand même plutôt chouette, et Santa Monica Studio en reviennent de loin.

J'abordais donc ce DLC pour ce qu'il est : Un épilogue. Les dernières pages d'un livre que je m'apprêtais à fermer. Et ces dernières pages m'ont, sans doute, déçu plus que de raison.

En effet, sur le papier, partir au Valhalla pour dézinguer tout ce qui bouge et en profiter pour amener le grec le plus chauve des jeux-vidéo à conclure son développement personnel semblait plus que pertinent. Lui faire répéter le même trajet 4 fois, beaucoup moins. J'aurai vraiment préféré un long chemin unique, mieux ficelé, laissant à la narration plus de place, à un trajet type roguelite généré semi-aléatoirement qui encourage à l'optimisation, plombant (un peu) l'immersion et le récit.

Il est également utile de mentionner que l'accès au Valhalla ne se fait pas au cours d'une partie mais depuis le menu principal. Il s'agit d'une sauvegarde totalement indépendante de votre progression. Vous pouvez donc partir à la conquête de cette zone et vous spoiler beaucoup de choses sur l'histoire principale sans l'avoir terminée au préalable. Un choix justifié par la volonté des développeurs de vous confier les commandes d'un Kratos "neutre" à optimiser au fur et à mesure de vos allés et venus dans le Valhalla, vous n'aurez donc pas accès à vos runes et armures favorites à chaque fois, un peu dommage.

Si le constat s'arrêtait là, j'aurais certainement été moins loquace et je me serais contenté d'un 7/10 sans l'accompagner d'une critique de vieux grincheux. Mais j'ai été victime d'une injustice et la Terre entière doit savoir. Pour éviter certaines formes de triche, ce Valhalla ne possède pas de système de sauvegarde manuelle. Ce qui, en théorie, n'est pas un drame puisqu'une run jusqu'au boss prend environ 20 à 40 minutes selon votre rythme. Cependant, cela devient un problème majeur quand le boss en question est indéniablement l'un des plus exigeant de la série et qu'il comporte l'un des bugs les plus ingrats qu'il m'ait été donné de vivre : Après de nombreuses tentatives pour le tomber en difficulté maximale, j'avais finalement réussi. La cinématique démarre "Bravo Kratos", tout le monde était content.

Tout le monde, sauf le clone du boss, toujours en garde, qui me suivait partout et me fixait du regard, sans m'attaquer. Ça m'amusait jusqu'à ce que je m'approche de la porte, la dernière porte. Ultime barrière entre mes efforts et le trophée tant convoité. Un petit point s'affiche, pas la touche rond. Parce-qu'il est impossible d’interagir avec des objets comme les chaînes ou les portes tant qu'un ennemi est actif dans la salle. Et parce-qu'il est impossible d'effectuer une sauvegarde manuellement pour recharger la zone, j'étais à la merci du jeu. Des propos innommables m'ont échappé de la bouche. Redémarrage oblige, je me remets douloureusement au travail. Ce qui devait durer 4 heures en a durer 8. Pour un bug.

Pas merci, Santa Monica.

Bisous.

Non, pas bisous, gifle.