Alors, alors. Golden Sun. Ca rappelle des souvenirs. Un des premiers jeux qui m'ait vraiment enthousiasmé sur GBA, pour ensuite être suivi par une cohorte d'autres titres de grande qualité, en particulier Fire Emblem et Advance Wars. Ces 3 jeux m'ont été montrés par une seule et même personne, que je remercie chaleureusement au passage, elle se reconnaitra (il a contribué à transformer mon goût pour le jeu vidéo en véritable passion). Donc. Golden Sun.
Point scénar: il y a des gentils, il y a des méchants, ça fait pif paf boum, on vole dans les baraques et on passe son temps à voyager à travers la route de la soie la plus sadomasochiste de tout l'univers (ça passe par des grottes remplies de monstres - bon les monstres à la base il y en avait pas, c'est le cataclysme au début du jeu qui a causé leur apparition, comme dans 99,9% des J-RPG -, des bois labyrinthiques, des déserts de brute où il fait 60° à l'ombre et où y a des putains de tornade qui veulent ta mort,... promenade touristique quoi). Ah oui, toi et tes potes z'êtes les motherfucking élus, aussi. Voilà.
Ca me peine de le démolir ainsi, car Golden Sun fut l'un de mes premiers RPG, mais objectivement, son scénario est ras des pâquerettes. Heureusement, ce n'est pas là qu'il faut chercher sa qualité.
Car Golden Sun, c'est avant tout un équilibre fabuleux, un gameplay soigné aux petits oignons qui vous scotchera sans souci. Faisons simple: bon déjà, de base vos personnages sont avant toute chose des genres de mages, qui utilisent donc beaucoup de magie en combat. Mais ces magies peuvent également être utilisées, pour beaucoup d'entre elles, directement à même la map. Pouvoirs kinétiques en tous genres, télépathie, vision magique, la manipulation des plantes, de l'eau, de la glace, pouvoirs de soin, etc., ce qui donne lieu à des pelletées d'énigmes plus ou moins inspirées, qui s'intègrent naturellement dans le gameplay et l'histoire. Déjà ça c'est trop cool, même si pas toujours parfait (certaines énigmes sont juste chiantes, et même si la télépathie c'est fun, à un moment ça finit par lasser). Ensuite, viennent les djinns. Ces élémentaires sont à capturer, un peu comme des Pokémon (même si le design est moins travaillé), mais en mieux (c'est à dire que la plupart ne se cachent pas simplement dans la pelouse du parc municipal, ils ont un goût particulier pour les endroits inaccessibles). Ils ne combattent pas pour vous, mais une fois qu'ils vous ont rejoint, vous bénéficiez d'améliorations de statistiques et de la possibilité d'activer à tous moments leurs pouvoirs, ou bien de les mettre en attente pour réaliser de puissantes invocations. Mieux, les djinns se lient à leur porteur, donc en fonction des djinns que vous faites porter à vos personnages, leur classe change, leur donnant accès à de nouvelles psynergies (les fameux sorts utilisables en combat et/ou hors combat) et rééquilibrant leurs stats. Ouais. C'est très très cool comme système.
Seulement, cruel défaut, Golden Sun est facile. Trop facile, en particulier comparé à la relative sophistication du système de combat. Seuls deux boss sont plus ou moins délicats à affronter, et même eux se passent assez facilement en bourrinant, une fois qu'on a identifié certains djinns aux pouvoirs cheatés (notamment deux d'entre eux qui réduisent les dégâts infligés à votre équipe à moins de 10% de leur valeur de base; vous pouvez bien évidemment alterner leur usage ad vitam, vu qu'ils sont deux et qu'ils peuvent se recharger en un tour - vous le captez maintenant l'avantage cheaté ?). Du coup, vous n'aurez jamais réellement besoin, sauf pour votre plaisir personnel, de jouer avec les classes, il suffit de refiler les djinns en fonction de leurs affinités au porteur du même élément qu'eux et c'est dans la poche. Frustrant, oui, c'est le mot.
Et pourtant, Golden Sun fonctionne. Bien même. Les graphismes sont très beaux pour de la GBA (le choix de la fausse 3D moche peut diviser certains, mais ça fait partie du charme de la série), les différents lieux ont de la personnalité, et on finit par oublier sans peine que la plupart des codes de Golden Sun viennent directement de Dragon Quest et Final Fantasy, tant les développeurs ont su dépoussiérer la recette pour proposer un gameplay fun et prenant. Les 30 heures de jeu passent assez vite, et on est déçu de voir la fin arriver.
Mais la principale qualité de Golden Sun, c'est d'avoir une suite. Si du coup on se tape un cliffhanger moisi, peu importe : import des personnages du premier, plus de secrets, plus de surface à explorer, aventure plus longue, personnages moins crétins, intrigue un peu plus travaillée, et toujours plus de trucs à faire. Si bien que Golden Sun fait presque figure de démo face à son génial petit frère, qui a su s'imposer comme un des meilleurs RPG classiques et inédits de la GBA.