Le jeu où tu peux glisser sur un genou
Autant que vous le sachiez tout de suite, je n'ai jamais joué au mode solo avec ce jeu (j'ai laissé ça à mon frère). A contrario, j'ai passé des heures - que dis-je ? Des mois !! - en multi-joueur à canarder des murs, des écrans d'ordinateur et des gilets par balle.
Le jeu propose tout d'abord un suffisamment grand nombre de niveaux pour qu'on ne se lasse pas au bout de deux ou trois heures manette en main. Vous noterez cependant assez vite que deux d'entre eux sont tout bêtement des subdivisions d'un troisième (la cave d'un côté et les archives de l'autre). La taille des niveaux est également très variable (le complexe et le tunnel, par exemple, sont immenses, au point qu'à deux, il est très difficile de s'y croiser), ce qui permet de sélectionner en fonction des capacités d'orientation de chacun des joueurs. En plus, les espaces regorgent de niches, de conduits d'aération, de postes d'observation et de portes secrètes, qui permettent de se tendre allègrement des pièges ou, au contraire, de fuire un poursuivant mieux équipé. Notez néanmoins que certaines planques peuvent se retourner contre vous (dit celle qui a dû fuir en urgence sa cachette lorsqu'elle a vu sa grenade lui revenir dans la tronche).
Le choix des armes est également très vaste et adapté pour tous les types de joueurs. Les plus doués pourront faire de sérieux dégâts avec un Magnum quand les autres pourront se lâcher avec les armes automatiques (qui modifient sensiblement plus l'apparence des murs que celle des adversaires). Les concepteurs ont même poussé le délire jusqu'à proposer des mines (de proximité ou à déclenchement manuel grâce à une montre), des couteaux et même des duels à mains nues (ça peut être trèèèèèèès long d'obtenir le nombre de victoires nécessaires pour achever une partie, mais il y a de quoi se payer de bonnes tranches de rire).
J'ai redécouvert la musique il y a peu et elle est géniale ! Elle plante une ambiance bien lourde, imposant une pression constante sur les joueurs. Parfaite, en somme.
Les graphismes maintenant. Soyons honnête, c'est d'une laideur sans nom. Les visages sont des tâches claires avec des pixels plus sombres pour les yeux et la bouche. Les personnages ne se reconnaissent qu'à leurs vêtements ou leurs cheveux (pour différencier Bond de Trevelyan notamment). On ne sait quelle arme on a pris que lorsque le nom s'affiche sur l'écran et les mines de proximité font un massacre tellement elles sont difficiles à distinguer dans le décor. Bref, c'est un peu de la bouillie de pixels. Mais, clairement, on s'en fiche. Ca ne gâche en rien le plaisir qu'on peut prendre à s'envoyer des baffes dans la mouille ou à se bastonner dans les escaliers pour être le premier arrivé dans les toilettes (ceux qui ont déjà profité du jeu sauront à quel point le lieu est stratégique).
Goldeneye n'est pas exempt de défauts (de maniabilité parfois mais aussi de cohérence (cf. le titre)), qui ont été corrigés dans Demain ne meurt jamais (où, par exemple, on peut sauter des plateformes et se suicider dans le monte-charge). Toutefois, celui-ci n'arrive pas à faire chuter son prédécesseur de son piédestal. Pour moi, ce jeu, ce sont des heures de fous rires, de cris d'indignation, de noms de code absurdes et de coups fourrés foireux. Donc, si vous avez une N64 et des potes sous le coude, jetez-vous sur ce jeu.