L'initiateur du Sniper Rifle.
Sorti en 96 sur Nintendo 64, le FPS adapté du nouveau James Bond de l'époque rencontre un joli succès critique. Cependant il gagne son galon de jeu culte par le bouche à oreille. Vous allez me dire en quoi est-ce que ce jeu marque une évolution dans le jeu vidéo? C'est bien simple, le FPS qu'on connait aujourd'hui ne serait pas le même sans GoldenEye. Les génies de Rare ont eu la magistrale idée de faire un FPS à l'échelle humaine, c'est-à-dire que le héros n'est pas un soldat armé jusqu'au dents qui affronte des monstres extraterrestres! Non, ici, c'est un agent secret, qui devra accomplir des missions précises, protéger une personne, en ne tuant que les ennemis nécessaires, et en adaptant son arsenal à l'environnement de jeu. Ca parait tout con, mais c'était vraiment une révolution à l'époque!! C'était la première fois qu'on ressentait une immersion aussi réel dans un monde virtuel: localisation des dommages, modélisation des maps, ambiance unique du film, et sans doute, l'idée la plus ultime du jeu: le Snipe! A ma connaissance, c'est la première fois qu'une telle arme apparaissant dans un FPS, et quelle idée! C'est sans doute le petit détail ultime, qui nous faisait vraiment croire que oui, c'était bien James Bond qu'on dirigeait (sans oublier le fameux PKK)!
Mais Goldeneye, c'est aussi le premier jeu auquel le développement a été aussi proche du film, c'est la première fois qu'un jeu est aussi fidèle à sa licence, la plupart des niveaux sont tout simplement la modélisation des décors du film (petite anecdote, alors que moi et mon frère regardions le film, après avoir beaucoup pratiqué le jeu, on a été assez étonné d'anticiper les déplacements de Pierce Brosnan dans l'intro du film (niveau Facility), tout simplement parce que c'était exactement les mêmes déplacements qu'on faisait dans le jeu!). Le jeu proposait également des niveaux a espace réduit dans un couloir, et on retrouvait les sensations d'un Hard Boiled (d'ailleurs là est la grande question: est-ce John Woo qui a anticipé ce système ou le décor fait parti intégrante du gameplay (rejouez dans les niveaux Archives et Train, vous allez comprendre, er remattez la scène de l'hosto de Hard Boiled), ou ce sont plutot les développeurs du jeu qui se sont inspirés de cette fameuse séquence.
On oublie pas que la licence James Bond est un truc énorme, et donc c'était vraiment jouissif de retrouver les PKK, Golden Gun, le silencieux, la montre laser, les mines, le sniper. Et si je me souviens bien, c'était aussi la première fois que les armes étaient des reproductions d'armes réels (sauf les noms parce qu'ils n'avaient pas la licence pour nommer les vrais armes), on retrouvait facilement le Walther PKK, le M-16, le Glock, le Magnum 357, l'AK 47. Le souci du détail était énorme à l'époque tout simplement. Sans compter qu'on retrouvait en bonus quelques personnages cultes de la saga comme Oddjob ou Jaws. Les développeurs souhaitent également proposer plusieurs James Bond, sous les traits de Sean Connery, Roger Moore et Timothy Dalton, mais je crois qu'il y eut là aussi un problème de licence.
Ce fut également le pemier jeu console qui introduisit les vibrations ressentis via la manette, une idée de plus pour lier encore plus le joueur à ce qui se passe à l'écran.
On ressent bien que la démarche des développeurs soit vraiment allé au bout, c'est peut être la licence la mieux utilisée de l'histoire du jeu vidéo (ou en tout cas, celle qui a marqué l'histoire!).
Enfin, la dernière chose mais pas la moindre au contraire, c'est également le 1er jeu qui intégra le fait que c'était un FPS console, qui se joue avec une manette! Le gameplay est totalement adapté aux contraintes de cette dernière, et on ne ressent absolument pas les manques liés à l'association clavier + souris. De même que le mode multijoueurs, très différents d'un banal deathmatch, le fait de pouvoir choisir non seulement le niveau mais aussi les règles du jeu (via le choix des armes), donnait une profondeur de gameplay inégalée (qui ne connait pas la fameuse combo Facility + Remotes Mines, ou alors les duels au Golden Gun). Goldeneye proposait donc non seulement un mode Solo excellent, avec un système de missions diverses qui présentaient des objectifs en fonction du niveau de difficulté, mais aussi un mode deathmatch totalement addictif qui a fait la gloire de la N64.