Imbriquable...

Un jeu aussi déroutant dans son scénario qu'il est séduisant dans sa forme. IL s'agit ici de collage, de vignettes qui se superposent, d'images où l'on peut zoomer ou dé-zoomer, révélant des bribes d'histoires et des indices qui étaient invisibles avant de changer de perspective.
Dans Gorogoa tout est dans le détail, ce petit détail que l'on grossit et qui devient la toile de fond du prochain mouvement, ou cette scénette qui disparaît au loin pour se fondre dans un grand décor . Ce jeu de perspective , les possibilités de collage, de montage et cette constante mobilité du regard font la beauté de ce jeu.

Conçu et réalisé par un seul orfèvre, à l'instar d'un Braid, Gorogoa propose un gameplay ultra-léché, des mécanismes absolument exquis , et une réalisation impeccable. Tout est progrès, nouveauté, surprise. C'est très bien fait cette histoire.
Côté scénario, et bien, ce n'est pas trop clair . Il est question d'un monstre, probablement la guerre en métaphore, auquel un jeune homme veut faire une offrande afin peut-être d'épargner sa ville. Inspiré par un grimoire, il part à la recherche de couleurs, en une quête qui prendra toute sa vie et qui le laissera estropié et confus. Gorogoa ne propose pas un conte de fée, clairement.
La première fois que vous y jouerez, la mécanique des énigmes est si sympa que vous accorderez sans doute peu de temps de cerveau disponible à l'histoire. Et vous avez raison, la résolution du puzzle est en soi un vrai plaisir.
La deuxième fois vous regarderez sans doute plus le scénario et vous vous ferez vous-même votre propre histoire sur Gorogoa.
En tout état de cause, illuminé ou non , vous aurez passé un excellent moment j'en suis sûr. Temps de jeu : 4h pour un lourdaud comme moi! Recommandé, guys et guysettes!