Gran Turismo 5 par Paul de Senquisse
Dire que ce jeu est une déception est peu dire. Après plus de 18 mois de retard, je m'attendais à un chef d'oeuvre qui allait me scotcher pendant des semaines sur mon canapé, fébrile d'adrénaline.
J'ai dépoussiéré le G25 dès la réception du colis, et j'étais comme un gosse devant la vidéo de présentation après avoir mis la galette dans la PS3. Pour l'instant, cela reste le meilleur moment que j'ai passé dans ce jeu...
Alors certes, les voitures sont très bien modélisées. Certes, c'est un grand pas en avant sur Gran Turismo 4. Certes, il y a plus de MILLE voitures différentes, de toutes époques.
Oui, mais.
Mais il y a eu un monde chez la concurrence depuis GT4 hein, les loulous... Sans aller jusqu'à cracher sur le bug maladroit du jeu dû au mode online la soirée du lancement, le jeu reste plein de défauts si flagrants qu'on pourrait croire à un galop d'essai d'une équipe de développement plutôt qu'au cinquième opus d'une franchise...
Les décors sont vraiment bof par rapport à ce qui se fait ailleurs. Les dégâts physiques ne s'appliquent qu'aux voitures premium (un cinquième de l'écurie, en moyenne), et sont très mal gérés, peu réalistes, il faut limite chercher un choc qui serait mortel IRL pour faire une PETITE bosse à sa voiture. Qui, soit dit en passant, continuera à très bien rouler même avec une porte en moins : les dégâts ne sont que cosmétiques, AUCUN dégât matériel n'est pris en compte.
De plus, je sais que 200 premium sur 1000 c'est déjà bien, mais l'absence de vue cockpit sur les 800 voitures standard les rend tout simplement non-immersives, même avec un volant.
Enfin, le mode carrière est très mal géré, certaines courses sont injouables sans certaines voitures impossibles à acheter chez les concessionnaires, il faut croiser les doigts pour avoir la CHANCE de tomber sur une voiture pouvant entrer en course chez les vendeurs d'occasion virtuels, et souvent si vous en trouvez une que l'organisateur de la course accepte, elle sera nettement moins bonne que les autres voitures en courses gérées par l'IA, même après s'être ruiné en tuning pour refaire tout le moteur... Quant aux courses moins regardantes, on frise le ridicule aussi : j'ai pu m'inscrire dans le championnat des voitures compact avec la Lamborghini Murcielago reçue avec la version collector du jeu, et j'ai mis plus d'un tour dans les dents aux autres concurrents en Fiesta... Quel challenge !
Bon, il reste quelques qualités à ce jeu, l'immense variété de voitures dont j'ai parlé plus haut, toutes très bien modélisées, et avec des sensations de conduite au volant très très différentes. Et l'autre bonne surprise, le mode "B-Spec" où on ne roule pas mais on coache un pilote pendant la course. Mais c'est dommage que l'élément le plus fun d'un jeu de course soit la partie du jeu où on ne conduit pas...
Bref, GT5 reste distrayant et a quelques bons côtés, mais avec tout le foin médiatique autour de sa sortie, je m'attendais à beaucoup mieux que ce jeu maladroit. A acheter si vous êtes vraiment mordus de simulation et que vous avez la fibre pokémon du collectionneur de voiture. Sinon, achetez d'abord Need for Speed: SHIFT ou l'excellent Racedriver: GRID qui reste à mon goût toujours la référence des jeux de courses auto sur PS3 en termes de sensations et de graphismes.