Il faut être masochiste pour jouer à ce jeu.
Tout d'abord, il faut passer outre des graphismes absolument hideux, ignobles, indignes de la Playstation première du nom. Déjà à l'époque ça piquait les yeux, mais alors là, de nos jours...
Ensuite, il faut dompter une jouabilité effroyable, capricieuse, parfois même horripilante.Si l'on vole un bolide, on ne peut même pas profiter de la vitesse offert par celui-ci, car on se prend murs, voitures, petits coins tout mini d'un réverbère, et j'en passe. On meurt souvent bêtement, on se fait attraper par la police parfois bêtement aussi, on peste, on rage. Mais on continue de jouer quand même? Pourquoi? Tout simplement parce que le principe est révolutionnaire, totalement immoral, et le plaisir y est.
Au-delà de cette jouabilité exécrable, de ces graphismes d'un autre âge (même pour l'époque), de ces bugs qui peuvent pourrir le jeu, on a envie de continuer, de découvrir et remplir les missions, de découvrir les villes, ses recoins, ses cachettes, ses bonus, voir ce qui nous est proposé, et avoir un multiplicateur élevé, afin de gagner toujours plus d'argent, pour au moins avoir la satisfaction de faire un gros score.
Lorsque je parle de bug, je ne parle pas de simples petits bugs (on pourrait dire que les graphismes tout entier sont des bugs). Non, je parle de bugs qui peuvent anéantir une mission (un personnage que l'on doit suivre et qui au final tourne en rond, sans raison, rendant la mission impossible à finir), ou alors d'effroyables ralentissements, dès qu'un nombre important de personnages canardent avec leurs mitraillettes, et ce même s'ils ne sont pas à l'écran. C'est le cas lors du chapitre "Tequila slummer", dans la ville de San Andreas, lors de la mission où il faut anéantir un dépôt de munitions d'un gang adverse avec de petites voitures télécommandées. Les méchants canardent sans arrêt, même s'ils ne sont pas à l'écran, provoquant de gros ralentissements du jeu. C'est assez agaçant.
Mais le plus gros défaut du jeu, à mon sens, ce qui le plombe vraiment, c'est cette impossibilité de pouvoir recommencer les missions, afin de tenter de les réussir, sans avoir à recommencer le chapitre du début. Car non seulement ce n'est pas si simple, mais en plus on échoue la mission sans raison apparente, sans que l'on comprenne ce qui s'est passé. C'est le plus gros point noir du jeu. Pour découvrir les missions et surtout les remplir, il aurait fallu pouvoir les recommencer autant de fois que l'on veut. Malheureusement, non. Une mission échouée le reste et impossible de la recommencer sans un reset. A cela s'ajoute le fait déplorable qu'il est impossible de sauvegarder en cours de chapitre. Il est également fort regrettable qu'il n'y ai pas une seule cinématique, à part une image figée avec la bouche qui remue un peu pour faire mine que le personnage à l'écran nous parle, pour nous dire des choses d'ailleurs incompréhensibles. Une petite cinématique à chaque fin de chapitre, ça n'aurait pas été de trop. Déjà qu'il n'y a aucune histoire...
J'ai acheté GTA dans un coffret collector comprenant GTA, GTA 2 et missions à Londres, il y a plus de dix ans. Et voilà seulement que je me décide à y jouer sérieusement. Je me souviens de la critique de "Playstation magasine" au moment de sa sortie. Une note de 2/10, et une critique massacrante de 10 lignes à peine. J'étais loin de m'imaginer la saga mythique que cela allait devenir, et le succès qu'il allait rencontrer (merci "Familles de France" pour la pub).
Immoral à l'extrême, GTA paraît être un jeu bricolé vite fait dans la cave d'un boutonneux. Il n'empêche qu'il pose les bases d'un genre nouveau. La police est notre ennemi juré, on peut tuer tout le monde, mais au prix d'être traqué par les forces de l'ordre, de risquer de se faire attraper, voyant ainsi son multiplicateur divisé par deux, ayant pour conséquence de voir diminuer les points gagnés péniblement. Donc on s'abstient quand même de rouler sur les innocents. La morale est sauf, ouf... (ironique).
Malgré tous ces défauts, on se passionne, on savoure les sensations grisantes offertes par le jeu, et on joue avec plaisir.