Gta 5 est un jeu tellement vaste, avec tellement de possibilités de s'amuser en faisant le con, qu'il serait malhonnête d'en dire que du mal.
Oui, j'ai pris énormément de plaisir à jouer au jeu, alors que plus les années passent et plus j'ai l'impression de me transformer en vieux con blasé du jeu vidéo.
C'est tellement rare de jouer pratiquement une cinquantaine d''heures à un jeu sans presque m'en rendre compte, alors que je me lasse au bout de deux parties à n'importe quel jeu 3d d'actualité, que je suis obligé de m'avouer vaincu.
Pourtant, j'ai de plus en plus de mal avec Rockstar qui s'enferme dans des schémas et des mécaniques de jeu hyper sclérosants. Le joueur Rockstar est un pion, un esclave, une bonniche qui doit obéir aux ordres de multiples commanditaires : "Vas tuer machin!" "Vas t'occuper du deal, il se pourrait (mais on est pas sûr hein ;)) que ça tourne mal" "conduis là la-bas"' "cours vite voir truc"... etc etc.. C'était insupportable sur Red Dead, exaspérant sur max payne 3, et juste relou comme pas permis sur gta 4 dont les missions ultra-répétitives avaient fini par me donner des nausées.
Aucun libre arbitre, aucune possibilité de se prendre en main, aucun choix (de refuser d'obéir, les seuls rares choix étant de temps à autre de pouvoir tuer ou épargner un mec, ce qui de toute manière n'avait aucune conséquence sur rien).
Donc je le voyais venir de loin dans gta 5 : Un univers toujours plus grand (super..), une map gigantesque , trois fois la taille de gta 4... Oui mais désolé c'est pas la taille qui compte..
Parce que la map qu'elle fasse 10 ou 40.000m², si elle est vide, on s'y emmerde pareil.
A la limite, il vaudrait même mieux un petit quartier modeste, mais qui soit bourré de vie, où l'on pourrait vraiment rentrer dans tous les bâtiments, avec des personnages qui ont chacun leur propre intelligence, qu'un truc qui s'étale à perte de vue, où il n'y a rien à faire, avec des bots interchangeables, et des textures dégueulasses en campagne pour cacher la misère de la démesure.
Donc, il y a un peu ce défaut-là dans gta 5, c'est grand, mais au fil des heures de jeu, on se rend compte qu'il n'y a pas tant de choses à faire que ça. Pourtant, l'illusion est entretenue assez longtemps, notamment avec ces fameux événements "aléatoires" qui donnent la sensation que l'improbable peut arriver à tout moment, et que finalement il faut rester aux aguets dans un environnement vivant et imprévisible.
Bon après, avoir vu pour la quarantième fois le même événement, on déchante un peu.
Ensuite, le scénario est bidon. Ca n'a jamais été le fort des Gta, mais depuis le 4, on sent qu'ils ont une ambition de raconter quelque chose, ça se prend un peu au sérieux, et ça devient d'une lourdeur terrible.
.Le seul personnage qui trouverait grâce à mes yeux, parce qu'il me rappelle Tony Soprano, et que son background est franchement bien foutu avec tous ces personnages truculents qui l'entourent, c'est Michael. Alors sa crise de la quarantaine est pas du tout originale, mais tout ce qui tourne autour de sa petite vie de famille ,de ses enfants tarés, de sa femme acariâtre (qu'on découvre pour la première fois dans une séquence mémorable de cours très particulier de tennis dans la cuisine avec son moniteur...), et de leurs commentaires géniaux à lire tout au long de l'aventure sur le facebook du jeu, est un vrai régal. (D'ailleurs l'interface internet du jeu est l'un de ses points forts, comme dans le 4).
Mais alors, les deux autres c'est juste pas possible. Entre Franklin ""Hey my Dog! Hey dog ! Dog! Hey Homie! Homie! Hey Homie, Hey Dog"", le sans charisme qui ne joue qu'un rôle de faire-valoir, au background totalement bâclé (seul Lamar son pote arrive à exister, et pourtant on le voit très peu), et Trevor dont l'aventure se résume à du "JE SUIS FOU JE SUIS FOU JE SUIS FOU" avec une histoire de rivalité bien épaisse, ça devient super gavant, et pas drôle (à de rares exceptions).
Enfin, les fameux braquages, là aussi, c'est quand même une promesse jamais tenue, ils sont imposés par le scénario, on ne peut pas en faire quand on le souhaite (à part pour une dizaines d'épiceries en carton disséminées sur toute la map et qui rapportent 500 balles), ils sont totalement scriptés, et surtout ils sont super mous du genou, sans tension, super fastoches, bref insipides!
Alors oui, ça rapporte un sacré pognon, et pour le coup, c'est la gestion de l'argent assez unique pour un jeu de ce genre qui relève le niveau. C'est ce qui permet d'oublier un peu son état de larbin au service des PNJ. On agit pour son propre compte, pour gagner de l'argent dont on fera ce que l'on voudra (c'est à dire pas grand chose, si ce n'est acheter des icônes, ce qui est, il faut le dire, particulièrement palpitant une fois que l'on a terminé le mode histoire. Je vais dépenser mes millions à acheter des icônes de cinéma, de maisons... Tous ces bâtiments qu'on ne pourra de toute même manière pas visiter, ni gérer (ou alors de façon très artificielle et redondante)).
Le système de la bourse est marrant, même si cheaté (en gros, gardez les missions de Lester pour la fin et c'est le jackpot assuré).
Et puis...
C'est le DRAME...
Le ONLINE..
Alors ce qui est marrant, c'est que Rockstar nous refait le coup à chaque fois du online révolutionnaire, et à chaque fois on tombe dans le panneau (moi le premier). Sans parler des bugs de lancement, des erreurs de connexion, c'est juste une calamité, et pour le coup, c'est ça qui m'a réellement blasé du jeu, plutôt que la fin un peu pataude du solo.
J'ai l'impression que ça a été sous-traité par une autre équipe (des pakistanais sous-payés ?) totalement incompétente. C'est un vrai travail d'amateur, un espèce de fatras immonde et bordélique, avec des options débiles (on a un inventaire où on peut ranger des barres chocolatées, mais c'est génial!), un créateur d'avatars ignoble et grotesque (les mecs de saints row ont dû se poiler comme pas permis en voyant ça), des graphismes au rabais, un auto-target quasi obligatoire (sinon amusez-vous à flinguer en manuel des mecs qui peuvent vous tuer à 300 mètres de distance en deux clics), des team deathmatch qui ont 20 ans de retard (un couloir dégueulasse avec trois baraques où il faut aller tout droit pour tuer l'équipe adverse), ultra-mous, et avec un gameplay préhistorique.
Des courses sympatoches, des missions ridicules, des salles d'attentes interminables (comptez 20 minutes d'attente pour choisir les options, les joueurs, les équipes, pour 2 minutes de pauvre gameplay misérable), des options inutiles, un rockstar social club foireux (où pour ajouter des amis il faut les ajouter sur internet, pour ensuite les retrouver sur la console, un enfer), une map avec 16 pauvres péquins maximum qui s'entretuent ou pas les rares fois où ils se croisent..
J'étais peut-être naïf, mais j'ai quand même le souvenir en 2005, d'un mod multi amateur sur gta san andreas pc, il y avait une centaine de joueurs sur un seul serveur, aucune de toutes ces options à la con, et c'était juste génial.
Bref du coup, gta 5 avait tout pour être dans mon panthéon, et au bout du compte je n'en garderai qu'un goût amer.
EDIT : petit mea culpa, il peut être bien rigolo le online en fait