On ne présente plus les trois lettres formant l'acronyme d'une des sagas les plus populaires de l'Histoire du Jeu-Vidéo : Grand Theft Auto.
Immense colosse bâti dès la fin des années 1990, la série a forgé sa légende en se fixant à chaque nouvelle itération un simplissime mais coriace défi : construire un monde ouvert vivant, intéressant, permettant de transporter le joueur dans un univers cohérent, véritable parallèle à l'espace dans lequel nous vivons.
Force est de constater que plus les épisodes (et les années) se succèdent, plus cet objectif est réalisé avec brio chez Rockstar. Je peux sans aucune difficulté assurer aux derniers sceptiques que GTA V en est la preuve redoutable.
Pour commencer, j'évoquerais une réussite importante : le gameplay. La liberté d'action est réellement vertigineuse dans GTA V : les personnages commandés répondent parfaitement aux commandes, et peuvent réaliser de nombreuses actions tels que conduire, nager (nouveauté par rapport à GTA IV), courir et même faire du vélo (assez fun d'ailleurs).
La quantité d'objets avec lesquels on pourra interagir est quant à elle gargantuesque.
L'opus nous propose ici de redécouvrir la célèbre ville arpentée dans GTA San Andreas : Los Santos.
Cette magnifique cité est sans aucun doute la métropole la plus réussie jamais construite dans un jeu-vidéo. Des différents quartiers qu'elle abrite à la multitude de détails qu'elle rassemble, elle est formidable de réalisme et de beauté. Mais c'est surtout l'intégralité de l'île abritant l'agglomération que GTA V nous propose d'explorer : la modélisation de celle-ci laisse véritablement songeur. Immense, colorée et terriblement diversifiée (plage, ville, désert, montagne...), elle en impose comme rarement dans l'histoire de la série. La faune et la flore sont elles-aussi à la hauteur, avec un nombre hallucinant d'êtres qui entourent nos charmantes routes fréquentées. Le moteur graphique fait des merveilles, et on se prend de nombreuses fois à observer des panoramas dignes de films hollywoodiens, qu'il en soit pour les cieux ou bien pour les environnements classiques, en ville ou en pleine nature.
Le scénario de son côté est d'une précision d'orfèvres : GTA V suit en effet cette tradition d'excellence narrative initiée depuis GTA III par le studio Américain. Les trois protagonistes de l'épopée, Trevor, Michael et Franklin, forment une équipe magistrale, diabolique, qui n'hésitera pas à utiliser l'arme blanche pour arriver à ses fins. Leurs histoires personnelles sont excellentes, et sont menées par des écrits maîtrisés, alternant l'humour et la folie (surtout pour Trevor). Le cocktail prend dès les premières séquences, et c'est avec grand plaisir que l'on avance à leurs côtés afin de connaître leurs intérêts, ainsi que le fin mot de leurs histoires. L'influence de nos choix sur l'intrigue est d'ailleurs bien réelle, puisqu'elle nous permet notamment de découvrir différentes alternatives quant à la clôture de l'aventure.
Au niveau du son, nous sommes encore une fois en présence d'un gros point fort pour le soft : les bruitages (en nature ou en ville) sont incroyablement immersifs, les dialogues font mouche grâce à leur incroyable efficacité et vraisemblance. Ils permettent de plonger le joueur dans une ambiance sonore fantastique et inoubliable. Les musiques présentes au sein des radios des véhicules collent complètement à l'univers créé, formant un plaisir auditif garanti lors des incalculables escapades en compagnie de nos héros favoris.
Les mini-jeux seront également au programme pour donner encore plus de consistance à votre voyage : courses de voitures, avions, contre-la-montre, activités diverses et variées (tennis, golf, stands de tir...), tout y est, à notre plus grand plaisir.
Vous l'aurez compris, Grand Theft Auto 5 s'impose aisément comme un monument vidéo-ludique, assénant une jolie claque aux concurrents actuels du genre tels que Saints Row ou Just Cause. Il prouve une fois de plus que le génie créatif peut bel et bien s'appliquer au loisir du Jeu-Vidéo. Cette création est essentielle, car elle s'inscrit dans un ensemble de jeux devant permettre un changement de mentalité vis à vis de notre passe-temps favori, qui reste encore aujourd'hui trop souvent humilié et rabaissé vis à vis de ses homologues littéraires, artistiques et cinématographiques.