En 2013, alors qu'un ami m'avait prêté le jeu sur PS3, je décidais de le lui rendre seulement après quelques jours sans pour autant avoir terminé l'aventure principale.
Si j'étais sans doute moins réceptif à l'écriture du jeu, ce fut surtout la qualité graphique du jeu qui me fit arrêter l'aventure, non pas que le jeu était particulièrement moche, non, mais le nombre d'images par secondes était tellement bas que tout me paraissait si lent et me donnait mal à la tête.
Je me souviens avoir mis 7 sur SC, même si j'ai supprimé la note quelque temps après, c'était l'avis global que je m'étais forgé sur le titre : peut-être très bien par moment mais surtout ennuyant.
Il m'a fallu attendre 2018 pour que je daigne participer à un concours à la con sur un site random... Vous vous doutez bien de ce que j'ai gagné : la version PC de GTA V... Pourquoi ne pas lui redonner sa chance plus de 5 ans plus tard après tout ?
Est-ce que j'ai bien fais ? Clairement, au vu de la note vous vous en doutez mais oui ! Putain oui fois mille oui !
Premièrement, GTA V est sans nul doute l'épisode le plus détaillé de toute la série, Los Santos fourmille de détails plus ou moins importants et la narration est même omniprésente : on a des dialogues partout et pour tout... Peut-être trop même. En tous cas trop lors de certains passages plus orientés actions dans lesquels nos yeux doivent loucher entre le texte et ce qu'il se passe à l'écran afin de tout pouvoir saisir ; Mais là je chipote, puisqu'il est possible de revoir les derniers dialogues du jeu via un onglet spécifique dans le menu.
Dans son écriture, GTA V est unique et frôle même la perfection, mêlant avec brio ce qui faisait le charme de GTA IV sans pour autant oublier les racines plus comiques et mafieuse/gangsta des anciens épisodes de la série : Rockstar entremêle toutes les qualités de ses anciens épisodes afin d'aboutir à l'épisode le mieux écrit de toute la saga.
J'y vois d'ailleurs un reflet de la série avec les trois personnages contrôlables :
- Trevor fait écho à Claude de GTA III et à Tommy Vercetti de Vice City, des personnages mafieux qui se mettent au service du joueur pour lui servir une expérience fun avant tout et sans aucune morale.
- Franklin se place comme le personnage qui doit faire ses preuves et rattraper les conneries des autres, celui pour qui le futur se joue manette en main, tel un CJ dans San Andreas, ou un Vic Vance et un Toni Cipriani dans les épisodes Stories.
- Enfin Michael est le personnage désabusé, celui qu court après son passé et dont ce même passé le rattrape tel un Niko Bellic dans GTA IV.
Comme toujours dans la série, l'intégralité des personnages présentés, principaux comme secondaires, sont tous uniques et marquants à leur manière.
L'une des particularités de cet épisode est le fait d'être recentré autour de différents braquages, tous pouvant être effectué de deux manières différentes et tous étant incroyablement bien mis en scène. Globalement, les missions de ce GTA V font qualitativement partie des meilleures de toutes la série et on arrive sans aucun mal à passer de l'épique au fun sans pour autant oublier des missions plus comiques ou encore d'autres plus critiques cher à la saga. Malgré tout on peut pester contre l'absence d'un côté dramatique qui faisait lors de quelques moments bien précis la force de GTA IV.
Pour ce qui est du contenu, GTA V s'impose encore comme l'un des meilleurs épisodes de toute la saga : comme toujours les playlists proposées sont nombreuses et de qualités, la map est vivante et diversifié (villes, déserts, plages, montagnes), et possède un nombre de missions secondaires assez impressionnantes... Mais peut-être trop tourné sur le contenu et pas assez sur l'écriture à ce niveau là ; Bien que certaines quêtes secondaires ont été créé de manière intelligente comme celles liées à la secte Epsilom, force est de constater qu'on ne coupe pas aux sempiternels objets à collecter... Si la plupart de ses quêtes mènent tout de même à une cinématique de conclusion (contrairement aux autres épisodes de la série), on reste quand même sur des standards très classiques pour le genre.
Côté gameplay, peu de choses ont changés depuis Liberty City, le moteur physique reste relativement précis, souvent drôle malgré lui, mais n'empêche pas une certaine lourdeur qu'on pouvait déjà sentir dans GTA IV ou un certains Red Dead Redemption. De surcroit, certaines features font un peu gadgets comme les différentes caractéristiques des personnages (force, endurance, tir) ou encore leurs compétences spéciales : sympas sur le papier mais finalement inexploitées.
Pour ce qui est des derniers détails, Rockstar s'est bougé le cul depuis GTA IV et semble avoir pris un peu de temps pour optimiser son jeu, il y a encore du progrès à faire certes (et leur façon de voir la sphère du modding ne me fera pas dire le contraire) mais il faut bien avouer que ça s'améliore de côté-là.
Pour finir, on a bien quelques autres défauts, plutôt insignifiants néanmoins, comme l'impossibilité de mettre en pause les cinématiques, de reprendre un appel qu'on a décroché par inadvertance (notamment en tombant de moto) ou encore iFruit, la companion app à la con qui remplace certaines options qui auraient pourtant pu être intégrées dans le jeu pour être disponibles uniquement à partir de son smartphone IRL.
En somme, Grand Theft Auto V s'impose sans aucun mal comme l'un des meilleurs titres de la saga, alliant la plupart des qualités des précédents épisodes de la série sans pour autant oublier d'apporter son lot de nouveautés, le titre finit sans aucun mal par se placer dans la lignée d'un San Andreas.
Il ne nous reste plus qu'à attendre la prochaine décennie pour pouvoir toucher à un nouvel épisode de la saga, et pourquoi pas à un épisode encore plus culte que celui-ci.
Points positifs :
+ Une leçon d'écriture
+ Extrêmement détaillé, partout, tout le temps
+ Un open-world vivant et qui arrive à se diversifier
+ Des personnages uniques
+ Des playlists variées et de qualités
Points négatifs :
- Déplacement et visée un peu lourds
- Un endgame somme toute décevant
- Quelques features qui font un peu gadget