Je n’ai qu’une très faible expérience en matière de point & clic quand bien même j’adore les jeux d’aventure… mais je les préfère avec plus d’action (comme les Zelda). Cependant, Grim Fandango de par ses contrôles s’en approche quelque peu (surtout de Resident Evil, avec ses écrans fixes près calculés) et possède une ambiance qui me parle un peu plus, à la fois sérieuse et drôle.
J’ai découvert ce jeu très tardivement et d’une certaine façon ce sont surtout les gars d’After Bit (chronique chez JVC à l’époque) qui m’ont donné envie de m’y essayer mais sans plus. Alors forcément quand un jeu culte comme ça est vendu en promo sur l’e shop Switch, je me suis laissé tenter. Et j’avoue ne pas être déçu du voyage !
Manuel, dit Manny, Calavera travail au pays des morts, où il vend des forfaits de voyage vers le 9ème monde en fonction du passif de ses clients. Sauf qu’ils ont tous eut une vie de pourri et Manny ne peut pas monter en grade et ainsi avoir son ticket pour le 9ème monde, là ou son collègue et rival Domino enchaîne sainte sur saint. Forcément, on se doute bien qu’il y a anguille sous roche et la situation va prendre une autre tournure quand Manny tombera sur la douce Meche destiné à Domino…
Une intrigue simple mais originale, dans un univers qui l’est tout autant. Les dialogues sont très bon et le doublage est excellent avec entre autre Christian Pelissier, voix du Capitaine Haddock, qui donne une voie monstrueusement charismatique au sympathique démon Glottis. Les personnages sont dans l’ensemble tous attachants, ont tous un petit quelque chose qui les rend facilement identifiable. Ce qui fais que lorsqu’à la fin du jeu ont est amené à revoir certain personnage du début, cela renforce la sympathie et une cohérence dans l’univers. L’aventure est pleine de rebondissement et c’est d’ailleurs un des points positif, elle est bien rythmé et fait voyager.
L’histoire se déroule sur quatre années, avec de nombreux lieux du pays des morts qui nous font voir autre chose que des décor urbain, tous magnifique puisque mêlant art déco des années 20 avec l'architecture maya et la fête des mort mexicaine, sans tomber dans la caricature débile et irrespectueuse. Manny parle avec un accent espagnol suffisamment discret pour ne pas être agaçant, par exemple. La musique n’est pas en reste, avec du jazz pour mettre dans l’ambiance. Que ce soit explosif pour les casinos, sinistre et discret pour les rue sombre de Rubacava, ou encore mélancolique et calme pour les bureaux. Un peu de folklorique par là (avec le magnifique morceau 9th Heaven à la flûte de pan) et plus orchestral par ci (pour quelques lieux plus angoissant) on a donc des morceaux qui s’adaptent très bien aux décors et s’avèrent tout aussi nombreux qu’eux. Ce qui fais que l’on ne retient pas beaucoup de morceaux, mais certain arrivent à procurer de belles émotions, comme cette clarinette près du ballon dirigeable, ou encore la musique solennel et légère près de la porte du 9ème monde.
Grim fandango fut une aventure merveilleuse et ça aurait pu faire un excellent film… mais Grim Fandango est surtout un jeu. Et vu comme un point & clic (alors que techniquement il n’en était pas un puisque l’on contrôlait le personnage) il est très limité forcément… en plus d’être linéaire et frustrant. Bien que cette version remaster face très bien son boulot en proposant cette fois une maniabilité à la souris ou au tactile, sur console les contrôles au stick (remis au gout du jour pour retirer cette rigidité infernale typique de certain jeux PS1) sont forcément plus pratique. Cependant la perspective parfois très prononcé et l’absence d’interface empêche de bien comprendre ce que l’on peut faire, et du coup on peut bloquer bêtement parsque l’on a pas penser à ouvrir un casier ou que l’on s’est mal placé pour utiliser le bon objet… frustrant. C'est d’autant plus frustrant quand on ne sait pas bien ce que les développeurs attendent de nous, je pense notamment à l’énigme du bateau au début de la 3ème année… quand on voit la résolution de l’énigme, on est loin de se douter que l’on faisait tout ça pour aboutir à un tel résultat. Sans parler des truc un peu hasardeux comme la date pour le ticket de félinodrome, ect… bref, je n’aime pas consulter des solutions internet mais à force de tourner en rond j’ai craqué plus d’une fois.
C’est bien dommage, car certaine énigmes sont bien pensé et il est plaisant d’interagir dans cette univers inspiré et charmant. Au-delà des lignes de dialogues à épuiser jusqu'à la dernière et des bon objets à utiliser aux bons endroits, on a quelque puzzle pour varier le tout. Mais comme tout est flou et tiré par les cheveux, j'ai très souvent bloqué. A vrai dire, la dernière année est celle qui m’a posé le moins de soucis, certainement car j’ai finit pas être habitué à la logique absurde du jeu, à tout tester et interagir partout. En parlant d’absurdité, je suis tombé sur un bug qui m’a impressionné: dans la forêt pétrifiée lors d’un aller-retour le décor a été remplacé par un dessin moche sous Paint… très étrange.
Enfin, concernant la durée de vie, c’est à assez dur à évaluer, tant cela dépendra de votre facilité à passer les énigmes, mais ça peut osciller entre 4h pour un speed run à plus de 10h si l’on prend son temps et que l’on bloque à pleins d’endroits. Voir plus si l’on ne sait pas du tout quoi faire, bien sûr… mais je n’appel pas ça de la durée de vie personnellement. ça manque néanmoins d’éléments qui inciteraient à y rejouer, voir des petits ajouts annexes (collectable à trouver, énigmes pour des quêtes annexes ou des mini jeux) qui aurait pu apporter un peu de profondeur bien que je puisse comprendre qu’à cette époque ce n’était pas le genre de détail courant. Néanmoins, ajout sympathique, il y a les commentaires des développeurs et plus de 90 dessins dans ce remaster, ce qui donne un bon contenu qui incitera sans doute les fans à replonger dans l’aventure.
Ah et concernant le remaster lui même, je ne m’en plaint pas, c’est un remaster… pas un remake. Donc bien sûr qu’ils n’ont pas refait les graphismes (ou peu). Le plus important là dedans, ce sont les petits ajouts et surtout pouvoir jouer à un jeu de cette époque sur des machines actuels.
Bref, si vous pouvez le trouver à un prix réduit, alors c’est une aventure qui vaut le coup d’être parcouru. Malheureusement si le jeu brille d’un point de vu artistique (doublage, écriture, musique, direction artistique, décor) il est très moyen d’un point de vu gameplay. Aucune rejouabilité (sauf revivre l’aventure comme revoir un bon film), énigmes tordu, puzzle peu nombreux et aller retour lents… l’aventure à beau prendre aux tripes (d’où le coup de cœur) le gameplay qui fait l’essence du jeu, n’est pas optimal et pourrait même décourager. Néanmoins, ça reste une aventure qui ne m’aura pas laissé indifférent.