Grow Home
6.3
Grow Home

Jeu de Ubisoft Reflections et Ubisoft (2015PlayStation 4)

Grow Home. Huit lettres. Un titre. L'un des jeux les plus symptomatiques de ce qui arrive actuellement à la question vidéoludique. Fut un temps l'on jouait pour vivre des expériences partagées - certes, parfois vécues au singulier du confort de son canapé - susceptibles d'être le substrat commun d'une forme de compréhension instinctive de l'expérience d'autrui. Être un joueur/une joueuse impliquait de participer à une culture commune axée autour de grands monuments visités de manière subjective. De nos jours, l'effet est inverse : l'on cherche à être différent par injection massive de jeux prétendument recherchés dans notre cortex cérébral. L'on cherche à se différencier de l'autre. À se réunir en tribus les plus petites possibles pour participer à des rituels spécifiques censés vous ouvrir les portes d'un statut.


Ce qui nous amène à parler de ces petits jeux indépendants sans réelle forme d'originalité qui arrivent cependant à obtenir l'approbation totale du public réduit qu'ils ont séduit. L'important, de nos jours, n'est pas de pouvoir compter sur des critiques élogieuses réalisées par de grands scribes de la discipline.


(#FunFact : ils n'existent de toute manière plus et ont été remplacés par des internes incompétents qui coûtent bien moins cher lorsqu'ils recopient des communiqués de presse à longueur de journée.)


Non. C'est juste d'arriver à convaincre le joueur lambda de son état de satisfaction vis-à-vis de son achat le temps qu'il revendique avoir apprécié son jeu... ce qui l'amène la plus part du temps à mettre un avis favorable sur Steam. C'est qu'il aurait aimé à voir l'air cool le joueur lambda. Il aurait aimé avoir l'air futé, instruit et surtout doté d'un goût infaillible en ce qui concerne la question vidéoludique. Alors, sans dire un mot, il consent.


Et l'on arrive ainsi à voir des titres comme celui-ci ou The Vanishing of Ethan Carter s'assurer avoir exploité son maigre public pour en tirer le maximum de reconnaissance critique possible à une époque où - vous devez commencer à vous en douter - la notion de critique vidéoludique n'existe presque plus. Oh, j'admets, quelques irréductibles originaux issus de mon sang font encore le tour de la terre. Mais nous ne sommes pas spécialistes du discours publicitaire et ainsi nous serons ignorés quel que soit l'effort fourni. C'est aussi pour ça que je peux vous dire en toute liberté qu'un titre aux déplacements approximatifs doté d'éléments techniques caducs et d'un gameplay volontairement frustrant par son imprécision savamment calculée ne devrait jamais - ô grand jamais - approcher une note presque parfaite et cela quel que soit le service où le public s'exprime. Ce genre de distinction devrait être réservé au sommet d'une discipline. Des titres comme Super Mario Galaxy, Sonic 2 ou - peut-être, si l'on plisse des yeux - Manic Miner. Mais bon, moi ce que j'en dis; hein. Après tout, le public a parlé. 9 sur dix... sur Steam.

MaSQuEdePuSTA
6
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le 20 oct. 2015

Critique lue 748 fois

9 j'aime

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9

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