GTFO par Ezhaac

GTFO est le jeu coop le plus hardcore auquel j'ai joué, et c'est ce qui fait une grande partie de son sel, mais pas seulement.

Avec son atmosphère suffocante et sa difficulté hors norme, c'est le jeu de niche par excellence, auquel vous devez jouer avec une équipe de partenaires réguliers car vous n'aurez clairement aucune chance de survie avec des inconnus et encore moins sans communication audio permanente.

Largués dans un complexe infesté de mutants dégueulasses, vous devez trouver votre chemin, accomplir la mission qui vous a été confiée et réussir à vous extraire en un seul morceau. Les chances de survie sont très minces et la moindre erreur peut coûter un wipe à l'équipe entière.

Les missions sont organisées en "Rundown" avec des missions de plus en plus dures à mesure que vous descendez, mais il nous a déjà fallu 3 tentatives avant de venir à bout de la toute première mission sensée nous apprendre les bases. Autant dire que ça pose vite l'ambiance.

Le gameplay alterne entre exploration, infiltration (le plat de résistance, clairement) et combat.

[Critique basée sur l'Early-access]

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__ Horreur

Le jeu brille clairement par son atmoshère et parvient à instiller un sentiment de malaise et d'oppression qui perdure encore après les nombreuses heures que j'ai passé sur le jeu.

Cela vient des architectures froides et menaçantes, noyées dans un brouillard moite, mais aussi de l'obscurité parfois totale dans laquelle sont plongées des sections entière du complexe. Et oubliez la lampe, car les ennemis réagissent à la lumière et il suffit que l'un d'eux se réveille pour alerter une salle entière, ce qui peut facilement vous coûter la partie.

La bande son étouffante y est aussi pour quelque chose, avec ses nappes de basses inquiétantes à peines audibles, des grincements qui résonnent au loin et surtout les gargouillis répugnant des ennemis ou leurs pulsations sourdes quand ils vous repèrent.

Votre avatar porte un masque à gaz et vous passerez tout le jeu derrière la visière, ce qui accentue encore la claustrophobie. Les lumières se reflètent sur les griffures du verre et les fluides qui s'y éclaboussent quand vous défoncez les crânes des mutants laissent des traces durables qui perturbent la visibilité.

Le bestiaire est composé de mutants de tailles diverses que vous trouverez souvent endormis. Avec suffisamment de prudence, vous parviendrez à vous faufiler sans les réveiller ou à les tuer un par un en prenant garde de ne pas alerter toute la salle par un coup mal placé ou un pas de trop au mauvais moment.

Les ennemis sont répugnant à souhait et vous ne verrez souvent que leurs silhouettes amorphes se découper au loin, ce qui contribue plutôt bien au malaise. Leurs dégaines grotesques ont un côté Silent Hillesque qui n'est pas pour me déplaire mais on fait très vite le tour du bestiaire très limité.

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__ Survie

La particularité de ces créatures et qu'elles peuvent décimer votre groupe ridiculement vite. L'infiltration n'est pas du tout permissive et la moindre erreur peut être fatale. Le combat l'est encore moins, avec des ennemis très rapides donc les mouvements sont difficiles à lire et des projectives assez délicats à éviter.

Pour couronner le tout, les ennemis sont assez difficiles à repérer dans le noir ou dans la brume et le détecteur de mouvement que l'un des joueurs peut utiliser ne vous permet de les repérer qu'en 2D, si bien qu'il est courant de se faire surprendre par un ennemi assoupi à un niveau supérieur ou inférieur qui entendra vos bruits de pas, pourvu que vous ne soyiez pas extrèmement vigilent aux sons environnant.

Il en résulte un gameplay très lent, très prudent, ponctué de moments de tension subite quand vous vous faites repérer et souvent submerger.

Vous commencez la mission avec 50% de munitions. Les ressources sont rares et bien cachées et vous obligent à peser le pour et le contre quand chaque détour peut vous faire perdre bien plus qu'il ne vous ferait gagner.

C'est le premier jeu coop auquel j'ai joué et qui m'a fait réellement ressentir la peur et la tension d'un survival horror malgré la présence de 3 autres joueurs.

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__ Etroite collaboration

Le jeu encourage, voir force, à communiquer en permanence, et c'est pour moi la marque de fabrique des meilleures expériences coop. De base, si 4 joueurs peuvent juste vivre leur vie et se contenter de tirer sur les mêmes cibles sans avoir besoin de se concerter, c'est aussi simple de jouer avec des bots.

Le chemin n'est pas imposé et les joueurs devront se concerter pour décider de l'itinéraire à suivre. Même chose pour les détours lors de la recherche de ressources. Chaque décision doit être pesée et mesurée, ce qui crée d'intéressantes frictions sociales.

Le joueur qui a le Bio tracker devra aussi communiquer en permanence pour alerter de la présence et de la position des ennemis, aussi bien pendant l'exploration que durant les combats et cela crée une grosse dynamique de groupe.

Le gameplay d'infiltration est tellement exigeant que vous devrez aussi communiquer en permanence, ne serait-ce que pour réussir à avancer sans vous faire repérer. Il en va de même pour l'élimination des cibles qui demande souvent des sync shots à plusieurs et il n'est pas rare de se placer tous les 4 sur des cibles pour exécuter des stealth kills parfaitement synchronisés. Et ça, c'est que du bonheur.

Enfin, la difficulté du jeu va pousser votre équipe dans ses derniers retranchements, vous obligeant à créer vos propres tactiques émergeantes, votre propre vocabulaire et une panoplie de systèmes pour vous informer mutuellement de l'état des ennemis, synchroniser les kills, faire synergiser les outils et survivre aux vagues d'ennemis qui déferlent à chaque "Security door".

Et c'est vraiment là que GTFO prend toute sa saveur, quand après avoir wipé plusieurs fois sur un niveau apparemment impossible, vous sentirez votre coordination de groupe s'enrichir de nouvelles pratiques, techniques et stratégies, et qu'au fil du temps, à force de tests et d'échecs, vous apprendrez patiemment les systèmes du jeu. A ce moment là, terminer le moindre niveau de GTFO va vous envoyer des poussées d'endorphines comme j'en ai rarement eu en multijoueur.