L'inutilité crasse

Développé par Valkyrie Entertainment et édité par Sony, Guns up a tout du jeu insupportable bien dans son époque.

À croire qu’il n’y a plus que ça qui compte, chaque éditeur propose aujourd’hui son petit free-to-play (F2P). Sony ne souhaitait pas faire exception trop longtemps et a décidé de monter ou soutenir une petite équipe de bras cassés pour développer à l’arrache un petit jeu pourri. Il faut dire que ça peut rapporter gros si l'adhésion populaire est au rendez-vous. Pas de bol, celui-ci est nul et n’a pas l’air de rencontrer un quelconque succès. Au moins, il ne leur aura pas coûté grand-chose. Et ils y réfléchiront peut-être à deux fois à l’avenir.

Le jeu fut révélé, sauf erreur, à l’occasion d’un trailer nerveux balancé à l’occasion d’une conférence Playstation de l’année dernière. Guns up semblait alors drôle et, à tout le moins, fun. Il s’agissait en réalité d’un trailer particulièrement bien marketé.

Le (seul) point fort du jeu est son prix puisque, F2P oblige, il est gratuit.

Pour le reste, vous serez confronté à un jeu à la progression lente, terriblement lente. Vous assisterez à des scènes de batailles sur lesquelles vous n’aurez qu’une influence limitée (choix des unités, bonus à ramasser et à utiliser). Si la progression était rapide, le joueur pourrait se contenter de sa passivité en grignotant quelques tacos et en consultant distraitement Le Monde...
Mais non, il faut ici accepter l’idée de perdre/gâcher des heures à « combattre » pour prendre des niveaux qui ne procurent que très rarement un avantage considérable. L’investissement n’est presque jamais récompensé.
Pire, le développeur a récemment mis à jour le jeu et il semblerait que les points d’expérience tombant en fin de combat soient moindres qu’auparavant, ralentissant encore un peu plus l’évolution du joueur. Les minutes semblaient pourtant déjà des heures...

D’autres phases de jeu existent et nécessitent de développer sa base pour résister le plus longtemps possible à l’ordinateur qui l’attaquera ou encore pour vaincre un joueur qui se sera lancé à l’assaut. Inutile de préciser que ces phases sont tout aussi chiantes et pénibles à jouer que les séquences offensives. Il n’est pas rare de se perdre dans ses pensées et d’imaginer ce qui pourrait être fait en lieu et place des heures sur cette purge. Se pose alors la question de l’intérêt d’y jouer. C’est en général là que le joueur efface les données de jeu et passe à autre chose.

Il n’y a aucun mal à imaginer que l’idée première du jeu est de faire rentrer de l’argent puisque des boosts d’expérience, entre autres choses, peuvent être achetés contre de la monnaie sonnante et trébuchante dans l’onglet dédié aux achats...
Tout est pensé dans ce genre de jeu pour vous faire mettre la main au porte-monnaie. Il va de soi de ne jamais s’y résoudre.
Mais puisque les gens sont bêtes et qu’il suffit pour s’en convaincre de voir combien un jeu comme Candy Crush a pu rapporter, il devient difficile d’en vouloir aux développeurs/éditeurs de sortir ce genre d’horreurs pour rentrer du billet vert. Au final, personne ne pousse qui que ce soit à consommer inutilement. Chacun fait ce qu’il veut de son argent. Dommage que ce soit rarement pour financer des projets intellectuellement excitants.

Pour que le tableau soit complet, il est nécessaire de préciser que le volet technique est catastrophique avec des temps de chargement proprement hallucinants si l’on tient compte de la mocheté générale du titre et des chutes de framerate propres à vous faire passer le powerpoint des 80 ans de mamie pour une expérience sensitive haute résolution... Si l’on y ajoute un netcode scandaleux avec des temps d’attente incompréhensibles et du lag constant, la question « Mais qu’est-ce que je fous sur ce jeu ? » fusera immanquablement.

Il paraît qu’en pareil cas il ne convient pas de dire « c’est nul » mais « j’aime pas »... Je préfère vous dire que c’est à chier et à fuir comme la peste.

Épargnez-vous du temps et, pour les plus fragiles qui dégainent la CB à la moindre occasion, de l’argent. Ne téléchargez jamais cette merde infâme chiée par un studio trop occupé à se palucher sur son compte en banque plutôt qu’à optimiser sa production, voire simplement à la rendre intéressante.