Après l'échec commercial de DMC (qui au demeurant est un très bon jeu), Ninja Theory s'est retrouvé devant le fait de devoir muer ou mourir. Ils ont heureusement optés pour le premier, choisissant de développer en équipe réduite mais expérimentée un jeu de qualité AAA avec un Budget d'indé.
Le moins que l'on puisse dire c'est que cela leur a réussi. En s'affranchissant de contraintes inhérentes aux gros budgets, le studio anglais nous propose ici son jeu le plus original. Le titre est de bout en bout habité d'une poésie mélancolique et d'une illustration respectueuse de la psychose.
She's nuts, she's crazy in the coconut.
Senua ne vas pas très bien depuis qu'elle a trouvé son Picte d'amour en aigle de sang (pratique viking hautement craspec que je ne m'échinerai à décrire ici). La tête de son cher et tendre dans un sac, elle s'en va réclamer l'âme de celui-ci à Hela gardienne des enfers de la mythologie nordique.
La bonne idée du jeu est de faire transparaître la maladie mentale de notre Virgile au féminin non seulement dans la narration, nous faisant questionner la véracité de chaque épreuve qu'elle traverse, mais également dans les mécaniques de jeu. Les voix dans la tête de notre Héroïne remplacent intelligemment la barre de vie, les indications au combat et la boussole. Les hallucinations visuelles permettent quant à elles de créer des puzzles se liant parfaitement à la recherche obsessive de symbolique et d'interconnexion de Senua.
L'échelle de Senua
Les mécaniques de jeu sont simples ne voulant jamais écraser la narration. Mais elles sont aussi vraiment engageantes car étroitement lier à celle-ci en combat comme en puzzle. La durée de vie relativement courte (6 à 8 heures) permet aussi au jeu de ne pas trop se répéter. Laissant lorsque arrive le générique de fin un impacte plus grand que si le titre avait tiré en longueur.
Hellblade est donc un jeu singulier, unique qui privilégie son univers et son propos au gameplay. Si cela ne vous rebute pas, foncez y car il s'agit clairement de l'un des jeu les plus marquants de l'année.