Développé par Raven Software et sorti sur PC/MS DOS ainsi que les consoles 32 bits de l’époque en 1995, Hexen est la suite d’Heretic. Ce dernier était un FPS reprenant le moteur et le gameplay de Doom tel quel, tout en l’adaptant à un contexte d’Heroic Fantasy. Ce fut une belle surprise avec son ambiance pertinente, de bons niveaux et une DA de qualité. Mais l’esprit de Doom planait trop sur Heretic.
De ce fait, Raven ont décidé avec Hexen de changer sensiblement la formule pour se différencier, mais tout en restant dans un contexte original et rarement exploité dans les Doom Like des années 90 : l'heroic fantasy.
Cette fois, adieu le côté « linéaire » de Doom/Heretic où l’on traversait simplement les niveaux labyrinthiques d’un point A à un point B et dites bonjour au véritable jeu d’aventures en 1re personne, mettant davantage l’accent sur l’exploration de niveaux interconnectés entre eux ainsi que sur les énigmes. Pari réussi ?
Situé quelques temps après les événements d’Heretic où Corvus a tué D Sparill, l’un des trois frères Chevaucheurs de Serpent qui dominent les univers, l’histoire se déroule dans le monde de Hexen où Korax, le deuxième frère, a détruit et gouverné cette dimensions avec l’aide de ses 3 lieutenants dévoués et ses hordes de créatures et nécromanciens. Déterminés à éliminer Korax afin de libérer Hexen et sauver ses habitants, un guerrier, un clerical et un mage se mettent en chemin.
Comme d’habitude dans ce genre de Doom Like, le scenario n’est qu’un prétexte pour amorcer le gameplay mais qui se révèle malgré tout sympathique via ce contexte de dark fantasy.
Au lancement de la partie, vous avez le choix entre trois classes de personnages qui auront chacune leurs armes, avantages et inconvénients. Afin de faire ma run, j’ai pris le clerc qui est équilibré entre puissance physique du guerrier et la puissance magique du sorcier, avec des armes intéressantes comme le bâton du serpent ou encore une magie de feu très pratique.
Pour le gameplay global, on retrouve le feeling des Doom Like des 90’s utilisant le moteur graphique du célèbre hit de Id Software. Il faudra avancer, éliminer différents ennemis avec vos armes (au nombre de 4 par classe de personnage) et vous pourrez utiliser différents objets stockés dans votre inventaire pour vous aider, comme des potions de santé, des bottes de vitesse etc.
Pour la structure même, comme dit en intro, cette fois il ne s’agira pas de traverser simplement des niveaux labyrinthiques pour espérer progresser. En effet, Hexen s’inspire davantage de jeux d’aventures pure souche afin de concevoir son level design, très basé sur l’exploration de niveaux connectés entre eux, avec des énigmes et des éléments influant sur le level design.
De ce fait, après le premier décor traversé, vous arriverez dans le 1er hub où vous trouverez des niveaux reliés entre eux. Vous pourrez débloquer diverses portions de niveaux en manipulant des boutons dans un niveau, ce qui aura des répercussions dans un autre. C’est particulier et clairement déroutant, surtout pour l’époque.
Car nous sommes finalement sur une structure assez basée sur un Metroid Like, voire soyons fou et disons le pour l’exemple ô combien très original depuis quelques années par la presse JV, d’un Dark Souls. Attendez vous donc à bloquer régulièrement ou tourner en rond afin de découvrir concrètement ce que votre dernière action aura faite dans le niveau, à la recherche d’une porte ouverte via un bouton, ou une clé ramassée pour retrouver sa porte correspondante dans un autre niveau.
Si on accroche, cette recette basée sur l’exploration pure est vraiment gratifiante et pousse à prendre du plaisir pour progresser. Ce ne sera clairement pas le cas de tout le monde, d’autant plus que le jeu vous laisse totalement libre et ne vous dit rien. Bref, un pari assez osé pour l’année de sortie d’Hexen et qui m’a totalement convaincu, étant grand fan de jeux où il faut développer son goût pour l’aventure, l’exploration et le sens de l’orientation sans aucune aide.
Pour la réalisation graphique, Hexen utilise évidemment le moteur de Doom 1 et 2 (avec sprites 2D pour les ennemis, objets et éléments du décor donc) mais relifté à la sauce Heroic Fantasy avec une direction artistique de qualité. Les décors sont variés et typiques de ces univers : forêts, châteaux, cathédrales, marécages, grottes et j’en passe, le tout avec de grandes zones assez impressionnantes pour le vieillissant moteur de Doom en 95. Le bestiaire est sympathique avec différents démons, centaures, Serpents du Chaos, hommes lézards des marais, nécromanciens etc.
La bande son n’est pas en reste et nous avons des musiques atmosphériques qui soutiennent totalement bien notre progression à travers les levels, de même que les bruitages environnants ou cris des monstres.
Concernant la durée de vie, comptez environ 15h en difficulté normale pour terminer Hexen et selon votre skill pour arriver à vous orienter plus ou moins rapidement dans les niveaux et les hubs, vu que l’on va bloquer et tourner en rond assez souvent, pour espérer trouver une nouvelle zone débloquée par un interrupteur lointain. Tel est le leitmotiv de Hexen :P
Conclusion, assez visionnaire pour son genre et son époque, Hexen est un excellent jeu d’aventure en 1re personne, avec des composantes d’exploration vraiment très efficaces et gratifiantes. Ce n’est clairement pas un jeu adapté pour tout le monde ou aussi grand public qu’un Doom, ce qui explique pourquoi il a peu marché malheureusement et qu’il est assez méconnu.
Mais si vous aimez le FPS ainsi que le jeu d’aventure à l’ancienne ou même façon Elder Scrolls 1 et 2, en nettement plus orienté dark fantasy et ambiance malsaine et mystérieuse, alors Hexen : Beyond Heretic peut se transformer en un véritable bijou vidéoludique très rétro qui est clairement trop sous côté.
Après, j'ai envie de dire que la plupart des FPS de Raven Software sont trop sous cotés, alors qu'ils nous faisaient des jeux solides, avec une ambiance unique et de la recherche dans leurs idées.
Je suis maintenant curieux de m’attaquer prochainement à Heretic II ainsi qu’Hexen II, afin de continuer les aventures de cette saga des Chevaucheurs de Serpents.
Nono