Contrat rempli avec succès.

Il est indéniable que l'épisode Absolution a divisé les fans. C'était un excellent jeu mais pas un bon Hitman. Cependant tout n'était pas à jeter dans ce titre. Io Interactive l'a bien compris en reprenant ce qui se faisait de mieux dans la franchise depuis ses débuts en 1999. Le résultat est sans appel: Hitman Saison 1 est tout simplement le meilleur épisode de la saga.

Le chauve sourit.

Il est faux de penser qu'Hitman est un reboot au vu de l'absence de numérotation ou de sous-titre comme pour les précédents épisodes. Malgré une introduction sous forme d’entraînement narrant comment l'agent 47 a été recruté par l'ICA, il y a vingt ans de cela, le titre d'Io Interactive se situe chronologiquement après Absolution. Au départ, l'agent 47 exécute ses contrats sans savoir que lui et son employeur l'ICA sont manipulés par un mystérieux personnage tirant les ficelles dans l'ombre. Trahison, complot et manipulation sont au programme, permettant à l'intrigue de tenir en haleine le joueur entre chaque épisode servi par des cinématiques qui transpirent la classe. Ces dernières sont représentées sous forme de dialogue entre deux protagonistes où la moindre réplique a son importance. La mise en scène est soignée, sobre et efficace. Chacune des missions proposées est l'occasion de jouer les touristes en parcourant le globe passant de Paris à Marrakech jusqu'au fin fond du Colorado. Dépaysement garanti! La variété est le maître mot de cet épisode et cela passe également par ce qui fait tout le sel d'un Hitman: le choix de la méthode.

47 façons de tuer.

Pour commencer, les Rambo en herbe peuvent passer leurs tours car Hitman est un pur jeu d'infiltration. Deux balles suffisent à mettre le tueur chauve à terre. Pour les autres vous avez carte blanche. Assassinats silencieux au sniper, corde à piano, poison, noyade, bombe à retardement, armes blanches etc... ne sont qu'une infime partie des exemples possibles pour mener à bien une mission. Pour maquiller les meurtres en accident, les tueurs les plus créatifs pourront percer un baril d'essence avec un tournevis; attendant que la cible à proximité sorte une cigarette, mais également détacher un chandelier, pirater une tourelle militaire, saboter une machine, dénuder des câbles électriques à proximité d'un arrosoir automatique etc... et la liste est encore longue en possibilités. La jouabilité est instinctive. L'agent 47 est capable de se mettre à couvert, d'enjamber des obstacles, grimper des gouttières et autres balcons, balancer des objets pour créer des diversions et bien entendu se déguiser. Contrairement à Absolution où le fait de changer de vêtement ne servait plus à rien, vu que tous les PNJ se connaissaient parfaitement entre eux, ici seul les responsables sauront discerner les membres de leur personnel d'un déguisement. En plus d'être crédible cela incite le joueur à fouiller et observer l'environnement avant de pouvoir progresser. A titre d'exemple: un chef cuisinier connaîtra tous les cuistots, mais ces derniers travaillant chacun dans leur coin ne remarqueront pas un nouveau venu du Pole Emploi avec un code barre sur la nuque. Pour passer inaperçu face à certains individus, le joueur pourra se «camoufler» en faisant semblant de travailler en appuyant sur triangle au bon endroit. Avant chaque contrat, on pourra choisir son équipement, à savoir une arme de poing, deux objets distincts parmi les cordes à piano, rossignols et autres canards explosif ainsi que son costume et une arme facultative que l'on pourra cacher à un endroit prédéfini dans le niveau.

Malheureusement il est toujours impossible de dissimuler un fusil de précision dans une mallette comme c'était le cas dans Blood Money. Au fil des missions, le joueur gagne en expérience selon les défis qu'il accomplit permettant de déverrouiller divers armes et autres gadgets. Dommage que les armes ne soient pas assez variées et pour la plupart inutiles. Débloquer un fusil à pompe ne sert à rien vu que l'utilisation de cette arme risque de raccourcir prématurément votre espérance de vie. Autre point noir, il faut être connecté en ligne pour pouvoir en profiter(!). Toujours dans le registre des petits défauts, il est impossible de planifier une mission en amont. Ça aurait été agréable de pouvoir disposer à l'avance des plans des bâtiments, de connaître l'emplacement des caméras de surveillance et de pouvoir préparer son équipement et sa stratégie avant de démarrer un contrat. Difficile d'énumérer toutes les possibilités offertes par les développeurs pour mener à bien une mission, mais il est évident que pour arriver au même résultat il existe un grand nombre de possibilités, ce qui fait de ce nouvel Hitman l'épisode le plus complet de la franchise et permet une grande rejouabilité.

Une réalisation mortelle.

Pour rendre son univers ultra immersif, les développeurs danois ont sorti l'artillerie lourde en proposant un des plus beau jeu de cette génération. Les textures sont d'une finesse incroyable, ça n'aliase que très rarement, les effets de lumières sont maîtrisés, le level design est ingénieux, le soucis du détail sur chaque lieu traversé est quasiment obsessionnel et le nombre incroyable de PNJ affichés simultanément à l'écran est bluffant, le tout sans le moindre ralentissement! Ces derniers possèdent une IA scriptée qui fait parfaitement son boulot. Bousculer un passant et il viendra vous engueuler, dans certains endroits interdits au public, un garde pourra vous demander de le suivre pour vous raccompagner jusqu'à la sortie. Le comportement des personnages est crédible et tend à immerger le joueur encore plus dans ce monde cohérent. Malheureusement le jeu est uniquement en anglais sous-titré. Alors traverser Marrakech avec des marocains qui parlent tous l'américain ça coupe un peu le délire. C'est regrettable. Surtout que l'ambiance sonore, hormis quelques bugs, est de bonne facture avec un mixage tout simplement parfait et des musiques adaptées pour tous types de situations. Certaines pourront faire penser à des films comme James Bond ou à la série Mission Impossible des années 60. Sorti en format épisodique, cette première saison d'une trilogie propose pas moins de six missions, chacune requérant entre une et deux heures de jeu pour les plus pointilleux. Sans compter le long entraînement du début et les deux missions bonus. Des défis sont disponibles régulièrement en ligne et il est possible de créer ses propres contrats avant de les diffuser, augmentant sensiblement la replay value du titre.

Les PLUS:

• Gameplay d'une richesse incroyable.


• Graphismes et level design au top.


• Les musiques.


• Les cinématiques.


• Un jeu 100% infiltration.

Les MOINS:

• Les doublages des PNJ.


• Quelques bugs sonores et de collisions.


• Les temps de chargements.

Que les fans se rassurent, le digne successeur de Blood Money est là! Hitman Saison 1 reprend tous les ingrédients qui ont fait le succès de la franchise pour accoucher d'un bébé à l'allure quasiment parfaite, une espèce de clone regroupant tout ce qui se fait de mieux dans la franchise, un tueur en la matière.