Hitman : Absolution a des trucs à se faire pardonner
Quand on prononce le mot "Hitman", une mission de Blood Money me vient immediatement en tête. "Curtains Down" ou "Dernier Acte" en français. Je me souviens de la première fois où j'ai finis cette mission en Silent Assassin. C'était merveilleux, les pièces s'emboitaient parfaitement les unes aux autres jusqu'au bouquet final ultra jouissif: 47 au milieu de l'opéra, le doigt sur le bouton, et il ne restait plus qu'à regarder les personnages se mettrent en place pour jouer la scène que je venais d'écrire pour eux. Le puzzle était résolu.
Hitman : Absolution est le dernier épisode issu de la license Hitman, développé par Io Interactive et édité par Square Enix. L'agent 47 est de retour, et pas au meilleur de sa forme. Poursuivi par la police, un gang de rednecks texans et même l'Agence, le grand chauve va essayer tant bien que mal de protéger une jeune fille un peu spéciale tout en déferlant son courroux sur ceux qui lui veulent du mal.
La première chose que j'ai remarqué, c'est que le jeu est effectivement très agréable à regarder. C'est joli, quoi... Bon pour être franc, je comptais passer plus de temps à féliciter les graphismes, histoire d'avoir un truc sympa à dire. Mais là, y a rien d'autre qui me vient, à part "C'est joli".
Les niveaux sont extrement petits et courts. Fini l'exploration à travers d'immense niveau pour essayer de trouver la meilleur façon d'opérer. Dans Hitman : Absolution, la grande majorité des niveaux demandent aux joueurs d'aller tout droit et les niveaux qui comportent des cibles sont si petits qu'en quelques minutes, on a deja vu quelles étaient les différentes façon de faire. A ça vient se rajouter le fait que les difficultés supérieurs ajoutent des gardes pour rendre impossible certaines solutions. Ainsi, en Expert, il ne reste plus qu'une solution pour finir discretement la majeur partie des niveaux : Passer de couverture en couverture en apprenant les rondes des gardes par coeur pour arriver à la fin du niveau. Et pour les missions à cibles, il suffit de trouver le bon costume.
Dans les anciens épisodes, les costumes permettaient chacun d'avoir accès à différentes parties du niveau : Le costume de balayeur permet d'aller dans la zone A et B, celui de policier pemet d'aller dans la zone B et C, celui de garde du corps permet d'aller dans la zone A et D. Au joueur de planifier quel costume prendre et à quel moment en changer. Ici, les costumes sont devenus ininteressants. Les ennemis ayant le même costume que le joueur voient à travers son déguisement. Selon les circonstances, soit ils ne servent à rien (la zone est rempli d'ennemis x et seul le costume x est disponible), soit ils permettent de se balader dans tout un niveau sans jamais se faire ennuyer (la zone contient uniquement des ennemis x et le costume y est disponible). Mention spécial aux cuisiniers de Chinatown qui repère 47 s'il est déguisé comme eux. A lire avec un accent asiatique mal fait et offensant :"Oh, que fais-tu avec ce costume! Tu ne fais pas partie des notres. On se connait tous, nous les cuisniers asiatique. On fait partie de la Loge Cuisinique. Vite, Policier, abbattez-le!".
Je ne suis pas contre un système de score dans l'absolu, mais j'ai trouvé le concept de celui d'Hitman bancal. Le jeu punit le joueur pour ses erreurs, et c'est normal. Mais le joueur ne devrait pas voir son score changer en temps réel. "Tu viens d'endormir un garde ? -300 points, t'es naze!", "Tu viens de te faire repérer? -1500 points et j'ai pissé dans ton Coca." Au final, ça devient tellement frustrant et méprisant que la seule envie qui vient, c'est de recommencer le niveau directement, et de pas essayer de le finir en essayant de rattraper ses erreurs. Le récapitulatif du score devrait se faire uniquement à la fin pour donner au joueur l'envie de recommencer pour faire mieux. Et pas en plein jeu pour lui donner envie d'abandonner.
Un autre truc qui m'a donné envie d'abandonner, c'est la lourdeur de l'humour. Quand le joueur cache deux corps dans un placard, le deuxième corps glisse et ils se retrouvent en position de coït. Ok, j'ai compris. C'est rigolo, ils sont gays, haha... Je suis client de l'humour lourd et gras, mais là, au bout de la cinquantième fois, ça devient très lourd. Pareil pour les passages dans les conduits d'aération. L'agent 47 est chauve, il se balade dans des conduits d'aération en s'éclairant au briquet. "Comme John McClane dans Die Hard!" crie le jeu. D'accord, c'est cool de voir une référence à Die Hard, mais là aussi, ça devient lassant. En ce qui concerne l'histoire, c'est du grindhouse. Machete en moins bien. C'est dire si c'est nul.
Je pourrais aussi mentioner la perte du gagdet ultra techonologique "La pièce" au profit des bouteilles, briques et autre objets par terre. La pièce était un moyen intelligent d'introduire un systeme de diversion tout en gardant, si ce n'est un peu de réalisme, au moins une cohérence et de l'immersion. Une pièce, c'est petit, et ça fait un bruit distinct. Même en la lançant de derrière un garde, ça parait logique qu'il ne remarque pas la pièce passer à côté de lui, et qu'en entendant le bruit, il aille voir son orgine, puis passe quelques secondes à regarder au sol en se disant "Oh cool, une pièce! C'est le début de la fortune!". Mais lorsque c'est une brique qui frôle sa tête et vient s'écraser devant lui, le même comportement devient dessuite plus étrange. Il y a plein d'autres petits défaut comme celui là et c'est vrai que ça fait un peu de mauvaise foi de s'attarder sur des petits trucs comme ça. Mais ce sont des détails auquel je ne ferais même pas attention si je prenais mon pied.
Sauf que voilà, arrivé à la fin du jeu, je me demande pourquoi j'ai persisté à vouloir réussir les niveaux en m'infiltrant le mieux possible. Les niveaux sont bien moins interessants que dans les précedents épisodes et les finir en Silent Assassin n'apporte aucune satisfaction particulère. J'ai pris plus de plaisir en sortant les Silverballers et en faisant un carnage tout en essayant d'avoir le score le plus bas possible. Et c'est vrai que la partie Shooter est agréable. Alors peut-être que je devrais refaire le jeu comme ça, en le jouant comme un TPS classique. C'est une bonne idée ça! Mais j'en ai une encore mieux, je vais plutôt acheter Max Payne 3 ou Spec Ops : The Line.