HuniePop
6.7
HuniePop

Jeu de HuniePot (2015Linux)

J'avais commencé par écrire une critique un peu assassine, mais j'ai décidé de me raviser, car si HuniePop n'est certes pas un monument de gameplay et s'il n'est pas non plus d'une grande subtilité, je pense que je l'avais un peu trop sévèrement jugé en lui apposant l'unique étiquette d'appeau à nerds.


Le contexte : vous incarnez un loser fini - et indéfini - incapable d'approcher une fille sans détremper son t-shirt, et votre objectif va être d'en ramener le plus possible dans votre tanière, secrètement aidé par une fée (à taille humaine, et peu pudique) qui vous remettra rapidement le parfait ami du stalker : un smartphone capable de repérer et de traquer les filles, d'acheter des cadeaux à leur offrir ou de l'alcool pour accélérer un peu les choses. Pas de « With great power, comes great responsibility » ici, le but est clairement défini au début du jeu et il n'est pas bien glorieux, à l'instar de l'inventaire de notre personnage qui ne contient qu'un magazine de cul et une boite de kleenex.


La chasse se fait progressivement, puisqu'il faudra d'abord mettre la victime en confiance en lui proposant (et en réussissant) un rencard. Deux ressources : l'argent, qui s'obtient en réussissant ces derniers et permettant d'acheter des cadeaux, et le mojo (enfin, hunie je crois, mais on s'en fout) obtenu en discutant ou en offrant des cadeaux aux filles, et qui permet d'améliorer les talents de drague de notre avatar. C'est cette phase-là qui constitue l'originalité d'HuniePop : il s'agit d'aligner trois (ou plus) éléments de même nature sur une grille pour engranger un maximum de points, selon les préférences de la fille (parmi romance, flirt, talent et sexe), et les différents bonus activables par l'intermédiaire d'objets : consumer tel élément, en faire apparaître plus, augmenter les scores secondaires en fonction du nombre d'éléments présents… il y a de quoi s'adapter à pas mal de situations, et le score brut n'est pas la seule cible, puisqu'il faudra aussi s'efforcer de faire monter le niveau de passion pour espérer débloquer une petite surprise à la fin du rencard. La toute dernière phase (dans la chambre à coucher) se fait également au Match-3, mais sans limite d'actions et avec une outre percée à remplir. Si j'ose dire.


Pourquoi donc ce (léger) revirement ?


Pour commencer, sans être d'une qualité exceptionnelle, la bande son recèle quelques jolis morceaux[1] (ne vous emballez pas non plus trop vite amies fleurs bleues, il y a une boîte de nuit dont le nom pourrait être littéralement traduit par « Le nightclub des salopes ») et si la direction artistique en repoussera plus d'un, je l'ai trouvée réussie, parfaite pour représenter le panel type de l'anime à harem. Le gameplay, quant à lui, s'il n'est pour ainsi dire pas très touffu, est réussi et prenant.


De prime abord, ça reste un jeu de cul avec tableau de chasse et photos inavouables à la clef, où les filles ne sont que des objets et à aucun moment des actrices du jeu lui-même (il n'y a aucune interaction entre elles en dehors d'une brève introduction, et elles ne peuvent pas refuser un rencard). Mais même s'il se situe à peu près à l'opposé de ce qui me passionne d'habitude (des histoires denses centrées sur des héroïnes fortes et téméraires), je ne peux pas détester ce jeu. Peut-être grâce au relatif manque de vulgarité, ou plutôt grâce à sa digne répartition, présente partout – dialogues, descriptions de cadeaux…, sauf là où ça me dérangerait vraiment : la scène de sexe proprement dite. On ne voit absolument rien, on continue à faire du Match-3, avec pour seules différences une illus dénudée et une comédienne qui prend son pied au micro lors-qu’arrive le point final.
Et bizarrement, après y avoir réfléchi un peu plus, et à défaut d'y voir une contribution forte, irréprochable et symbolique à l'égard de l'image de la femme dans le jeu vidéo, j'ai perçu dans ce « geste » une pensée bien moins hypocrite en comparaison de ce que beaucoup de jeux vidéo tentent de vendre.


Mais c'est peut-être juste moi qui fabule devant un appeau à nerds.


[1] : http://youtu.be/5umdMzSnbMg

Créée

le 25 janv. 2015

Critique lue 1.4K fois

5 j'aime

8 commentaires

Makks

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

5
8

D'autres avis sur HuniePop

HuniePop
Makks
7

Forever alone.

J'avais commencé par écrire une critique un peu assassine, mais j'ai décidé de me raviser, car si HuniePop n'est certes pas un monument de gameplay et s'il n'est pas non plus d'une grande subtilité,...

le 25 janv. 2015

5 j'aime

8

HuniePop
Antevre
6

Critique de HuniePop par Antevre

HuniePop est une jeu assez étonnant, parce que de l'extérieur, il ressemble à un pur jeu érotique (voire carrément porno une fois qu'on découvre les scènes de sexe) où le match 3 n'est qu'un prétexte...

le 3 oct. 2017

1 j'aime

HuniePop
Incertitudes
6

Critique de HuniePop par Incertitudes

Si chacun peut se reconnaître dans la peau de ce puceau timide peu à l'aise avec les filles, tout dérape très vite avec l'apparition d'une gentille fée un peu délurée qui le transformera en bête de...

le 23 nov. 2016

Du même critique

Spice and Wolf
Makks
10

Mangez des pommes

Je me souviens avoir découvert la série un peu par hasard, sans trop savoir à quoi m'attendre. En tout cas, je ne m'attendais certainement pas à tomber immédiatement sous le charme, en dévorant d'un...

le 18 sept. 2011

29 j'aime

6

Elfen Lied
Makks
9

Le chant des elfes

Elfen Lied n'est pas une série qui débute en douceur. Après un générique déroutant mais de toute beauté, un bras fraîchement arraché jonche déjà le sol, et les premières têtes ne tardent pas à voler,...

le 23 juin 2011

22 j'aime

Stardew Valley
Makks
8

Puits sans fond

La formule employée par Stardew Valley est redoutable. Les premières heures sont un peu laborieuses. On passe son temps à abattre des arbres, à dégager le terrain, à biner et à arroser case par case...

le 23 janv. 2017

19 j'aime

3