Une quinzaine d'heure à mon actif.


Dans une volonté de découvrir encore et toujours plus de nouveaux horizons dans le paysage, notamment, des jeux vidéos de Fantasy, Hunted : The Demon's Forge entre en scène. Il s'agit d'un "action-rpg" de High Fantasy, sous-genre Fantasy Épique à la limite du Dark Fantasy ; donc, on se contentera largement de la première mention de sous-genre, développé par inXile Entertainment et - surtout ; même si on s'en fiche un peu - édité par Bethesda Softworks (le papa de la série vidéoludique à succès The Elder Scrolls). Un jeu qui, personnellement, m'a beaucoup plu malgré quelques défauts notables mais qui semble, auprès d'une grande partie des joueurs, avoir du mal à atteindre les bonnes grâces de la majorité. Pourquoi ? Comment ? On regarde cela immédiatement !


On suit deux mercenaires : Caddoc et E'lara, engagés sur plusieurs contrats ayant pour point commun un départ d'invasion et de massacres sans oublier un étrange liquide argenté du nom de Sleg qui semble rendre une race de créature très brutale.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !


De ce fait, l'histoire de ce jeu vidéo - à la lumière de ce que je connais de la Fantasy et de ce qui se fait - est d'un basique presque affligeant ! Non, plus sérieusement, l'intrigue de cette aventure est assez complexe du simple fait que l'on prend le train de l'intrigue en cours de route. On retrouve Caddoc et E'lara (que je détaillerai plus tard) en vagabondage et qui vont rapidement offrir leurs bras et armes au service de cités en ruine, victimes de pillages par des Wargars (une sorte d'Orques/Orcs). Rien de neuf sous le soleil, notamment avec ce fameux Sleg - liquide argenté - qui décuple la force de celui qui la boit et qui rend les Wargars dépendants ; élément assez cliché dans les œuvres de Fantasy mais qui trouve une certaine assurance dans ce jeu compte tenu du travail réalisé sur l'intrigue. De manière globale, l'histoire est intéressante et divertissante, ne serait-ce par le traitement du duo de mercenaires, mais également par sa profondeur. En effet, on ne sait rien du monde présenté et, au fur et à mesure du temps de jeu, des rencontres... on gagne de nombreuses petites cartes, feuillets récapitulatifs sur différents sujets (personnages, créatures et lieux) qui donnent de la substance à cet univers. Ajoutons à cela une intrigue assez bien écrite, qui laisse assez de rebondissements pour ne pas sombrer dans le déjà-vu. Le bestiaire est riche et assez élaboré, quand bien même on tombe sur des incontournables, les informations données sur le lore est plus qu'admirable pour un jeu de cette ampleur et les quelques pièces/quêtes secondaires sont remarquables, ajoutant quelques heures supplémentaires et proposant des récompenses attrayantes. Ainsi, et grossièrement, l'histoire globale demeure intéressante quand bien même, en plissant les yeux, on remarquera - si ce n'est des références - des banalités qui auront au moins le loisir, dans ce jeu vidéo, d'être bien ancré. Néanmoins, il subsiste un défaut : la fin ; il faut que je nuance ! Alors, non loin de moi l'intention de gâcher quoi que ce soit, nous avons la possibilité d'avoir trois fins différentes (dont deux qui se rejoignent drastiquement - puisque ce sont, à un détail près, les mêmes) : deux "mauvaises" et une "bonne". Le fait d'appliquer différentes fins, je trouve ça génial néanmoins, c'est génial dès lors que les fins épousent parfaitement l'intrigue, ce qui n'est absolument pas le cas ici. Les "mauvaises" fins sont - c'est mon ressenti - bâclées. Elles obtiennent une certaine logique mais dans les faits peuvent être perçues comme une véritable punition, étant donné que ces fins alternatives s'enclenchent dès l'instant où l'on réalise un (petit) choix d'apparence minime et que, pour avoir la véritable fin, il faut refaire tout le jeu sans faire la même erreur (qui complexifie un chouïa le jeu).


Concernant les personnages, et par la même occasion du gameplay, nous avons le possibilité d'incarner deux figures différentes : Caddoc, un humain assez costaud ayant une facilité pour attaquer en mêlée et E'lara, une elfe ayant un penchant pour les attaques à distance. Alors, on va régler cette histoire maintenant : oui, c'est cliché l'humain baraqué comme une armoire à glace à la limite du barbare et l'elfe qui tire à l'arc néanmoins ! Néanmoins, on nous propose des nouveautés qui peuvent faire office de rafraichissements : en effet, Caddoc - pour un humain - est le plus sage et réfléchi des deux, là où E'lara est une véritable tête brûlée qui ne pense qu'à foncer dans le tas en quête de massacres et de richesses. Des traits nouveaux certes assez maigre mais qui font largement le travail. Les relations qu'entretiennent ces personnages sont absolument adorables et amusantes, basées sur une sorte d'amour platonique et, peut-on le penser, des années de camaraderie. Très franchement, ces personnages et leur vivre ensemble est l'un (si ce n'est le seul) des gros points forts du jeu que le doublage français, selon certains, massacre totalement. Pour ma part, concernant le doublage français, si je reconnais sans problème qu'il aurait pu être plus vivant, n'est pas une catastrophe absolue. Passons également rapidement sur un deuxième point : E'lara possède un sex appeal monumental mis en avant dans de nombreuses séquences ! Vous êtes prévenus.
Pour passer à des éléments plus techniques, cette possibilité de choisir son champion à chaque début de "checkpoint" ne se révèle pas forcément important dès lors que l'on peut commander certaines actions à l'autre personnage, qui sera contrôlé par l'IA. Néanmoins, ces deux personnages, comme expliqué plus haut, ont certaines facilités en combat. Caddoc est bien plus endurant et costaud que E'lara et peut encaisser le corps-à-corps plus facilement. E'lara, de part son arsenal de pouvoir à l'arc, est en toute logique plus apte à défendre en arrière. Les sortilèges propres à chacun sont assez minimes mais efficaces, on regrettera qu'au niveau de compétences magiques, on ait les mêmes pour les deux personnages. Autrement, ils sont sympa à contrôler, déplacer, observer - surtout E'lara... à prendre en main. Néanmoins, à plusieurs endroits, il arrive que l'on se bloque dans certains passages étroits parce que l'IA ne désire pas immédiatement se pousser ; "fort heureusement", ce désagrément est dédramatisé par certaines lignes de dialogue bienvenues. De ce fait, pour schématiser grossièrement le gameplay, on évolue donc à travers différents tableaux et là... d'aucun pourrait dire que ça devient lassant car on a, approximativement, le même schéma : nouveau lieu avec des barricades => des ennemis arrivent => on les poutre => nouveau lieu avec des barricades => des ennemis arrivent... On a un arrière goût de recyclage pas forcément agréable mais qui peut s'éluder grâce aux différentes armes - plus ou moins puissantes - que l'on trouve abondamment sur les différents tableaux. De plus, le jeu propose des combats assez différents dans l'ensemble, de la séquence barricades avec des archers ennemis au défense/prise de colline en passant par le massacre pur et dur à l'aide de sulfateuse à flèches. En plus des armes, nos personnages ont différents objets à ramasser : des cristaux pour améliorer leurs compétences, des potions de soin et de magie, des fioles de résurrection et, bien évidemment, de l'or. Et si tous les objets cités servent directement au joueur, l'or n'a absolument aucun intérêt si ce n'est de débloquer des éléments pour créer ces propres donjons ; le jeu permettant la création et le partage de donjons. Des collectibles, et des actions à réaliser, qui donnent des bonus dès l'instant que l'on en a ramassé/fait un certain nombre (augmentation des dégâts, des potions que l'on peut ramasser...), ce qui n'est de ce fait pas négligeable pour la progression du joueur. Pour reprendre les différents points abordés de manière plus posée et logique, les personnages sont charismatiques et agréables à diriger, le jeu propose de nombreuses "missions" à accomplir pour progresser plus aisément... néanmoins, ces éléments qui donnent de la dorure à ce jeu sont la plupart du temps "corrompus" par quelques défauts qui cassent l'immersion : la répétition parfois excessive, les doublages limites, quelques bugs franchement frustrants... Cependant, la qualité surplombe véritablement ces petits défauts.


Côté graphique, ce n'est pas immonde malgré ce que j'ai pu lire par-ci par-là. Alors certes... Le jeu est sorti en 2011, quelques mois avant The Elder Scrolls V - Skyrim et à cette comparaison, il y aurait de quoi hurler à l'imposture mais très franchement, le jeu possède son charme. Les décors sont gigantesques et vivants (notamment grâce aux citoyens apeurés qui donnent un peu de vie aux différents tableaux ; qui peut également rebuter pour sa répétition), les lieux naturels sont beaux et les panoramas véritablement fascinant, au point où l'on regrette presque ce monde semi-ouvert ultra dirigiste. Il en va de même pour les personnages, E'lara étant un excellent argument ! Non, plus sérieusement, côté graphique, il y a largement pire mais, bien évidemment, on aurait largement pu faire mieux.


Au niveau de la musique, je suis désolé de ne pas avoir entendu une playlist complète. Sincèrement, les musiques sont vraiment prenantes, voire même épiques mais on a l'impression de n'en écouter qu'une demi-dizaine... La plupart du temps, on s'aventure dans des niveaux avec, pour seule accompagnements, les bruitages du tableau en cours. Je tiens cependant à souligner que le travail de Kevin Riepl est super et épique par moment ! C'est donc dommage de n'avoir qu'une ou deux pistes vraiment poignantes à écouter.


Très sincèrement, Hunted : The Demon's Forge est une petite pépite avec, certes, pas mal de défauts si on adopte une vision globale. Néanmoins, il y a certaine force qui ne faudrait pas évincer. Ce jeu demeure divertissant et prenant, tant bien en solo que en multi-joueur et fort à parier que l'aspect duo est la pierre angulaire de ce jeu. Le choix de difficulté est large et la durée de vie est variable (tout en restant honorable) dès l'instant où l'on décide de "rusher" ou de prendre son temps pour découvrir toutes les informations, obtenir tous les bonus... De quoi passer du bon temps et un bon moment entre amis ou seul, selon les volontés ou les habitudes de tout à chacun. Pour ma part, je recommande ce jeu pour ces personnages vivants et adorables, son univers foisonnant et son histoire, si elle demeure quelque peu complexe avec ses allers et retours, intéressante. Il va sans dire que ce jeu possède quelques défauts notables, capable - et ce fut mon cas - de détruire notre immersion et nous frustrer, mais son ambiance est telle que ce jeu mérite une certaine attention car il propose autant qu'il fait référence ; pas forcément un bon point dit comme ça mais je me comprends !
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleures communautés (jeux vidéo)

Créée

le 13 janv. 2021

Critique lue 116 fois

1 j'aime

PhenixduXib

Écrit par

Critique lue 116 fois

1

D'autres avis sur Hunted: The Demon's Forge

Hunted: The Demon's Forge
doc_chez_nico
5

Le sleg, c'est mauvais pour la santé....a consommer avec moderation.

Que dire de ce jeu....je mourais d'envie de l'acheter quand il est sorti et j'ai eu l'opportunité de l'avoir il y a 2 semaines a 10E neuf. J'ai foncé sur l'occas et franchement...j'ai été assez déçu...

le 8 juin 2012

2 j'aime

Hunted: The Demon's Forge
Luckra
4

Critique de Hunted: The Demon's Forge par Luckra

Si le nom de Brian Fargo laissait penser qu'on tenait une once de bon jeu, cette impression est vite dissipée. Graphiquement, c'est immonde. Textures moches, animations rigides et recyclées, bugs en...

le 12 oct. 2011

2 j'aime

Hunted: The Demon's Forge
pathfinding
6

Critique de Hunted: The Demon's Forge par pathfinding

Premier jeu du studio InXile Entertainment, Hunted : The Demon's Forge nous propose d'explorer les profondeurs de Kala moor en compagnie d'un homme et d'une elfe qui ne laisseront pas indifférents...

le 21 juin 2011

2 j'aime

1

Du même critique

Beowulf : La Légende Viking
PhenixduXib
7

Un petit budget qui fait le café !

Le mythe de Beowulf possède de nombreuses adaptations, aussi bien littéraires que cinématographiques. Si le film La Légende de Beowulf m'avait laissé un peu dubitatif, il faut avouer que cette...

le 18 juin 2018

6 j'aime

Le Seigneur des Anneaux
PhenixduXib
6

Chaque succès découle d'un "échec"

Il fut un temps où je ne connaissais du Seigneur des Anneaux que l'adaptation cinématographique de Peter Jackson, je ne crois pas dire de bêtises si je déclare que je ne savais même pas qu'à la base...

le 22 nov. 2020

6 j'aime

1