Je ne vais pas y aller par 4 chemins (huhu, l'habile référence au jeu) : Hyper Light Drifter m'a déçu.
Pourtant, outre sa réputation de jeu hardcore, il avait tout pour me séduire. A commencer par une identtité visuelle très forte : du pixel art aux couleurs froides et très flashy, à base de vert criard, de bleu criard et surtout de rose (criard oui). Il faut aimer le style.
Si vos rétines survivent à ce flot de stimulis fluos, elles devront encore gérer leur pose en aplats.
La conjugaison de ces 2 styles donne une identité visuelle très particulière, qui habille un monde étrange, à la fois beau et dérangeant, aux décors buissonnants faits de ruines, mélant végétation et roche, métal et béton, et panoramas sur cadavres délabrés de robots géants difformes, grotesques et inquiétants.
Mais HLD c'est aussi une forte identtité sonore.
Les musiques sont le plus souvent discrètes. A base de synthé, elles accompagent parfaitement le joueur au cours de son périple à travers ces environnements étranges. Les thèmes sont lancinants, un peu dans le style des musiques au synthé d'Orange Mécanique. Leurs rares montées en tension s'accompagnent d'un très léger effet de saturation, qui souligne l'aspect technique old-school, ainsi que le côté malsain et dérangeant.
Donc niveau ambiance, c'est TRES réussi.
Niveau déroulement du jeu, c'est simple : 70% d'exploration méticuleuse et 30% de combats nerveux (bien que souvent brouillons). 1 hub central faisant office de village dans lequel vous pourrez acheter des upgrades, 4 zones principales à arpenter -à chaque coin cardinal- avec chacune leur boss, et une multitudes de petits passages cachés à fouiller.
Bref, quel est le souci?
Et bien le premier gros problème d'HLD, c'est sa durée de vie : faible, beaucoup trop faible. J'ai traversé l'aventure en 7h50. C'est très court pour un aventure-action.
Je vais tout de suite calmer les ardeurs des plus hypés : ne pensez pas qu'une fois les 4 zones nettoyées, la seconde moitié du jeu se met en place, dans un trip plus hardcore, avec les choses sérieuses qui commencent. Non, une fois les 4 zones débarrassées de leur gardien, c'est direction le boss final et basta.
Alors oui je sais, je n'ai pas trouvé tous les artefacts. Le problème est que, pour finir le jeu à 100%, il va vous falloir vous armer d'une sacrée dose d'abnégation, pour revisiter et re-revisiter le monde d'HLD, refaire les mêmes zones, retuer les mêmes ennemis, encore et encore, dans l'espoir de trouver le petit artefact manquant qui, de toute façon, ne vous apportera rien.
Le second gros problème d'HLD, c'est sa trop grande facilité.
Réputé hardcore, le jeu est certes exigeant, avec des combats qui demandent une maitrise certaine mais, une fois les possibilités offensives et les déplacements bien en main, on vient à bout des ennemis extrêmement rapidement et facilement, pour peu que l'on sache observer leur pattern et garder la tête froide.
Les boss quant à eux sont beaucoup trop simples : les first try ne sont pas rares (mention spéciale à l'insignifiant boss de l'Est, dont l'inaction m'a fait croire au bug). Ajouté à cela, les packs de soin disséminés en trop grand nombre, ainsi que les morts les moins punitives au monde (aucun malus et checkpoints très nombreux) achèvent d'enlever toute véritable notion de challenge.
En bref, si le jeu représentera un défi infranchissable pour les joueurs casuals, sa trop grande facilité décevra à coup sûr ceux habitués aux jeux un tant soit peu exigeants.
Quant à la pseudo autobiographie de l'auteur, Alex Preston, malade du cœur, je n'y ai vu que le prétexte à faire naitre chez le joueur l’intérêt de découvrir un scénario, un lore et une intention illusoires car inexistants, qui, là encore sont des ficelles trop souvent usitées par ces jeux indés, ostentatoirement new wave et hipsters. Car oui, arrivés au bout de l'aventure, rien n'est plus clair, ni même un tant soit peu expliqué.
Bref, si j'ai beaucoup aimé explorer le monde d'HLD et en éradiquer chaque ennemi, l'impression de n'avoir joué qu'à un demi-jeu, fait que je n'en retiendrai rien.
Ah, et on peut jouer au foot.