Bon, précisons le contexte. J'ai joué à ce jeu pendant une douzaine d'heures, l'abandonnant au début du chapitre 4 quand j'ai compris que nous n'avions plus rien à nous apporter lui et moi, à part plus de colère. Je l'ai fait en doublage japonais, traduction anglaise. Et j'avais vaguement une attente et demi vu que c'est la version "rebirth", dont on m'a dit que c'était un remake, en termes de systèmes de jeu et de scénario (je n'ose imaginer à quoi ressemblait l'oeuvre originale)
L'impression globale que j'en ai eu, c'est que c'est un eroge mal assumé qui s'est censuré lui-même pour espérer toucher un plus large public.
Bon, le jeu commence avec ses 4 déesses fan service représentant 4 consoles (Saturn, XBox, Playstation et Wii) qui se foutent sur la tronche dans le cadre de la guerre des consoles (...). Jusqu'au moment où une voix off suggère aux déesses de s'en prendre à Neptunia (Saturn. Sega. La console qui n'a pas survécu à la guerre. Riez. On vous a fait un clin d'oeil complice). Face à la situation, les déesses décident de s'interroger collectivement sur cette voix qui cache un sombre secr... Ah non, elles l'écoutent et boutent Neptunia loin du royaume de Celestia sans se poser plus de questions. Neptunia se crashe dans son royaume, écoute Histoire, une autre voix off gentille qui lui dit "récupère les McGuffin que j'aille mieux, wesh". Mais Neptunia n'est pas aidée : elle est amnésique, et revient d'une expérience de mort imminente. Heureusement, elle est aidée par Compa (Contraction de Compile Heart qui a travaillé sur le jeu. "BONJOUR ON EST TROP META") qui s'empresse de nous livrer une première scène fan service en déshabillant Neptunia pour l'enrober de bandages bien placés.
C'est à ce même moment que ma patience a été mise à rude épreuve. En plus du fan-service, on est exposé à la vanité du scénario, des personnages et de l'humour - de l'écriture de façon générale donc. Une première blague méta est faite : "Neptunia, tu étais enfoncée dans le sol comme Soul E***" "Tu veux dire Soul ***e ? Enfin, excalibur quoi.". Là, deux possibilités : soit vous avez la ref, le jeu Soul Calibur sorti sur Saturn où Soul Edge est une des épées phares, et répéter la blague sans les droits est vraiment pauvre et lourd. Ou bien vous n'avez pas la ref, et vous sentez qu'on appuie sur une blague que vous ne pouvez pas comprendre. Dans tous les cas, c'est lourd, excessif et maladroit.
Douze pinçage de nez plus tard, je me dis "bon. Peut-être que le gameplay est plus réussi". Que nenni du tout. Le level design est pauvre comme un investisseur en NFT en 2023, le gameplay est lourdement expliqué sans dévoiler des éléments fondamentaux, les attaques semblent vaguement être toutes les mêmes, et l'équilibrage est totalement absent. C'est simple, 35% des joueurs ont fini le chapitre 2, soit environ 6h de jeu, simplement parce que ce chapitre est une catastrophe en termes d'équilibrage. L'équipement est essentiel mais mal présenté, et vous êtres obligés de grinder des donjons optionnels pour avoir les ressources et l'expérience nécessaire pour faire la suite, faisant passer le jeu d'injustement compliqué à injustement simple.
Le jeu est une succession de longues phases de texte où la self-awareness (comprendre conscience d'être dans un jeu) est la seul clé d'écriture et de longues phases de jrpg où taper un bestiaire famélique (c'est le défilé des swap colors. Sans parfois même qu'on change les couleurs. Et parfois, ce sont les mêmes modèles 3D, pour 4 monstres, dans le même donjon. Dont un monstre élite) est la seule chose à faire. Rien n'est à sauver, honnêtement. Ce qui se présente comme un hommage au jeu vidéo ne sait même pas lui-même en être un correct.