Shadow of the Colossus nous emmènent en terre maudites, terre foulé par seize colosses errants, habités de l'âme d'êtres damnés et oubliés de tous, condamnés à protéger tel des gardiens un monde qui n'est plus. Notre jeune héros, insouciant et intrépide y emmène sa bien aimée dans l'espoir d'une résurrection. Un rituel sacrificiel va alors commencer, envoûté d'une poésie balafré de magnificence, d'une danse entre contemplation et tragédie. Nous prenons possession de ce héros infinitésimal - et de son vaillant destrier - perdu dans la grandiose infinitude de son amour, de son orgueil, traversant les vestiges d'anciennes cités, de temple en ruines, des plaines immense, de sombres lacs, du firmament peinturé de tempête et de libération. Tout ceci enivré d'un sentiment d'ivresse guerrière doublé d'un pressentiment de culpabilité, et ceci est purement épique, extra-ordinaire , introspectif .
Un jeu vidéo qui n'en est plus un, une expérience vidéo-ludique, un chef d'oeuvre ne méritant pas d'être l'objet ni d'éloges ni d'invectives, car l'une et l'autre décrivent quelque chose qu'elles ne comprennent pas; et qui n'est pas fait pour être comprit, c'est là tout son potentiel : il échappe à tout entreprise logique et raisonné, si ce n'est le " gameplay" et ses charmantes perfectibilités, et l'objectif manifeste, cachant une narration latente et qui accentue d'avantage notre participation active et émotive. Admirable, un grand bravo !