Tout part d'un délire sur twitter lancé par le designer Mike Mika, celui-ci invitant les twittos à donner leurs idées sur un début de projet de jeu avec un carré rouge (IDARB=It Draws A Red Box). Tim Schafer du studio Double Fine passe par là et, avec ses centaines de milliers de followers, les propositions vont affluer et le projet va devenir sérieux : il en resultera #IDARB.
Si vous connaissez Rayman Legends, #IDARB est très facile à résumer : c'est un Kung Foot amélioré. Pour ceux qui ne connaissent pas, le principe est très simple , c'est une sorte de sport virtuel en équipe dans une arène 2D : une balle apparaît au milieu du terrain et vous devez la rentrer avec vos personnages dans les buts du camp adverse, torgnoles autorisées et même obligatoires. C'est aussi simple que ça. Et comme pour Kung Foot, le plaisir de jeu est immédiat et ça titille les nerfs, de quoi renverser les bières sur la table basse lors de soirées agitées.
Le gameplay n'a donc rien d'extraordinaire : tirer, sauter, frapper, passer la balle. Trois boutons et un joystick (un petit coup sur le deuxième pour charger le personnage de temps à autres), mais pas besoin de plus. Le jeu se prend en main très facilement dès les premiers instants, tout le monde danse sur le même pied. Au bout de quelques matchs, le coup de main s'améliore, les déplacements sont plus raffinés, on dompte les plateformes (certaines pouvant être traversées, d'autres non) et les tirs deviendront plus audacieux. D'ailleurs plus vous marquez de loin, plus vous aurez de points. Le système de passe est bien pensé : un trait vous guide vers le joueur qui recevra et c'est pas plus mal au milieu du champ de bataille qui risque fort de vous donner des crises d'épilepsies.
Jouable jusqu'à 4 contre 4, #IDARB donne lieu à des parties survitaminés, voire trop. Si le plaisir reste compréhensible jusqu'à 3 contre 3, au delà les parties deviennent juste abrutissantes tellement il se passe de choses à l'écran. C'est fun mais épuisant à la longue. Sans compter les aléas en cours de jeu.
Une des particularités d'#IDARB, et qui mérite le détour, est qu'en pleine partie, si vous êtes sur twitch, les spectateurs pourront modifier en temps réel le cours de la partie grâce à la magie du hashtag #. En effet, une dizaine d'options sont possibles comme faire neiger sur le terrain, éteindre les lumières, faire exploser des ombres, etc. Une idée gadget amusante si jamais vous aimez mettre à mal certains de vos amis ou même de simples inconnus, pour le plaisir d'embêter le monde.
Au niveau de l'emballage, #IDARB bénéficie de son développement un peu fou, ce qui se ressent dans la direction artistique du jeu. Le pixel art, comme dans Super Time Force, est la meilleure façon d'assouvir les excentricités dont le jeu regorge. Les références pullulent (que ce soit les personnages jouables ou les commentaires du match) et l'humour est omniprésent jusqu'aux mi-temps proposant des mini-jeux. On appréciera aussi l'énergie que procure les musiques électro/rock. #IDARB est branché.
Le seul problème c'est qu'#IDARB n'est rien d'autre qu'un Kung Foot et ce n'est pas son contenu qui le fera oublier. Malgré la possibilité de créer ses personnages, on fait vite le tour en solo, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Le mode histoire n'est qu'une mise en bouche avant de jouer en ligne (pas très optimal pour le moment d'ailleurs...) ou entre amis. Ne parlons même pas du mode qui permet de parier sur le vainqueur d'un match entre bots... De toute façon, ce jeu n'est pas fait pour être jouer seul.
#IDARB est un candidat idéal pour animer vos soirées entre potes grâce à son concept simple et efficace. Malheureusement, l'utilisation du jeu ne se limitera sûrement qu'à ces occasions là malgré un potentiel compétitif en ligne à développer selon le succès du jeu. En fait, #IDARB reste avant tout un mini-jeu, terriblement fun, mais un mini jeu. Il serait tout de même dommage de passer à côté, rien que pour le fun qu'il procure à plusieurs, surtout qu'il est gratuit en ce moment. Une exclusivité amusante et originale pour la ONE. #IDARB est un party-game détonnant.
