If on a winter night, four travellers m'a été recommandé par Canard PC, et en effet c'est un pointer-cliquer qui sait tirer le meilleur du genre, dans un style pixellisé qui rappellera The last door, en moins affreux pour les yeux.
Des inconnus se rencontrent, masqués, dans un train qui traverse l'Asie centrale. Ils semblent ne pas se souvenir de comment ils sont arrivés là, mais ouvrent, chacun à leur tour, un flashback de la dernière chose dont ils se souviennent.
Je ne raconterai pas la fin, du reste dès la fin de la première histoire, on se doute du twist final, qui cependant ne déçoit pas par sa conclusion douce-amère.
Le jeu aborde des thématiques lourdes. Surtout, l'ambiance sonore et la construction des énigmes, entièrement au service de la narration qui retrace des destins meurtris dans le début de l'entre-deux-guerres, sont les traits parmi les plus marquants de ce jeu qui a, en soi, les caractéristiques d'un jeu de game jam qu'on aurait poussé jusqu'à son plein développement. Comptez deux heures pour finir le jeu, vous ne le regretterez pas, c'est du ciselé, avec quelques moments de grâce.
Le principal défaut du jeu est d'être court, mais en même temps il aurait difficilement pu être plus long. On est dans un format qui rappelle les nouvelles d'Edgar Poe, où c'est justement la concision, le fait d'être ramassé autour d'une idée, qui fait toute l'efficacité du dispositif.
Bref, merci Canard PC et si vous souhaitez meubler deux heures en découvrant une petite pépite, ne passez pas à côté de ce jeu.