Inazuma Eleven - Le roi du nawak !
Fan de jeux de rôle japonais devant l'éternel, je suis le premier à cracher sur les productions du genre aux scénario niais, cliché et mettant en scènes des gamins qui sauvent le monde. Néanmoins, il n'aura fallu que 2 minutes (véridique) à Inazuma Eleven pour qu'il ne m'emporte totalement dans un voyage lointain, mais loin..., hors de l'espace, mais surtout du temps.
Un véritable coup de foudre ! Je ne sais pas si c'est le concentré de références à Olive et Tom et autres Écoles des Champions ou son côté addictif totalement emprunté à Pokémon, qui m'ont convaincu, mais l'adoption fût instantanée. Le pitch est pourtant à l'opposé de ce que je recherche aujourd'hui dans un RPG. La preuve : vous incarnez Mark, élève de 5ème, le gardien d'une l'équipe de foot autrefois légendaire (l'Izanuma Eleven justement), mais aujourd'hui totalement à la dérive. Il n'y a même pas assez de joueurs pour que cette équipe puisse participer au grand tournoi national : le Football Frontier. Heureusement, un nouvel élève vient d'emménager dans le coin et, coup de bol, c'est un génie du foot, un attaquant hors-pair, maitrisant les techniques les plus folles. Il refuse par contre de jouer à cause d'une promesse qu'il a faite à sa sœur, qui est aujourd'hui à l'hôpital. Si c'est pas de l'intrigue de psychodingue ça, je ne sais pas ce que c'est ! Absolument tous les poncifs du genres sont usités, les cordes les plus célèbres sont tirées à deux mains et débouchent fatalement aux mêmes rebondissements, mais c'est tellement bon ! Personnellement, je suis aux anges : voir des ados qui décochent des shoots qui explosent la moitié du terrain me ravit. De plus, au fur et à mesure de l'avancée du scénario, l'intrigue va se durcir, mêlant meurtres, complots, espions et engage ses protagonistes au péril de leur vie. Quant on sait qu'on parle de mioches de 12 ans qui jouent au foot, le paradoxe est hilarant, si tant est que vous adhériez à ce genre d'énormité. A ce niveau de la critique, vous savez d'ores et déjà si Inazuma Eleven est pour vous, car même si le gameplay vous sied (j'y viens), si l'atmosphère ne vous alpague pas dès la première seconde, les péripéties rythmant l'aventure – et le doublage français d'un autre age, hein Memento – vont vous dépiter plus que vous faire rire.
DS en main, Inazuma Eleven se pratique comme un bon RPG des familles. Le scénario vous ballade de petites scénettes à d'autres. Libre à vous de foncer vers la conclusion ou, et c'est ce qui est appréciable, se pencher sur l'optimisation de votre team. Recherche de joueurs, transferts, match amicaux, amélioration des aptitudes, même si les objectifs tournent rapidement en rond, on ne se rend pas compte du temps qui passe. Ainsi, vos vas-et-vient seront ponctués de petits défis d'une quinzaine de secondes, à l'image des combats aléatoires des RPG dits classiques, ainsi que de quêtes pour faire grossir vos rangs avec de nouveaux joueurs. Tout ceci pour se préparer à un gros match, qui clôturera à chaque fois l'un des 10 chapitres du jeu. Point d'orgue du titre, ces confrontations à 11 contre 11 mettent en exergue votre travail sur la formation, l'équipement et les techniques secrètes des joueurs. Concrètement, les petits athlètes se meuvent seuls de façon plutôt cohérente : les attaquants vont vers l'avant et font des appels, pendant que les défenseurs foncent sur le porteur du ballon, tout en gardant un semblant de formation. Mais libre à vous de changer la trajectoire des personnages avec votre stylet ou de réaliser un temps mort afin de donner vos directives. Le titre impose son cachet dans les confrontations entre deux adversaires. A cet instant, l'écran se fige et propose trois choix en fonction de la situation, offensive ou défensive. On poursuit ici sur le délire RPG, car l'ensemble des protagonistes sont affiliés à un élément (feu, eau, vent et terre), desquels découleront des attaques dévastatrices. Couplées aux points « d'avantage » (qui, comme son titre l'indique, précise qui a l'avantage), au nombre de joueurs de soutien (des personnages proches de l'action en cours) et aux éléments de chacun, ces joutes footbalistiques sont réellement fun dans leurs exécutions. Avec la pratique, les matchs gagnent en intérêt, on les enchaine et distingue en un coup d'œil quel coup jouer pour triompher. L'habitude fait aussi émerger des automatismes, qui fatalement, donneront un petit goût de redite à ces rencontres, mais les petites cinématiques illustrant les coups spéciaux sont à chaque fois un régal et sauront diversifier le tout.
Inazuma Eleven n'invente pas grand chose. De plus, il est techniquement moyen, plutôt facile, court et pourtant, contrairement à ce que j'avançais dans un précédent article sur notre complaisance face aux titres nomades, ici, j'adhère. Pourquoi ? Tout simplement car ce jeu fait du bien ! Simpliste en apparence, il révèlera aux plus mordus pas mal de subtilités, comme le positionnement des joueurs en fonction des éléments ou la bonne circulation de balle pendant les rencontres. Mais ne cherchons pas les atouts là où il ne sont pas réellement. En toute franchise, c'est le cœur qui parle plus que la raison. L'ambiance m'a conquise, les séquences en dessins animé (Layton style !) sont charmantes et subliment parfaitement le design accrocheur des héros. Soyons honnête, c'est vraiment le nawak général qui m'a séduit et fait mourir de rire. Des gamins qui risquent leur vie et qui peuvent arracher la moitié du terrain de foot en un seul tir, perso, j'adore ! Avec ce petit plus qui pousse à la collectionnite, couplé à son gameplay efficace, tout est ici rassemblé pour faire chavirer les nostalgiques que nous sommes. Mais si, allez, avouez !