Tri-Ace, je les aime plutôt bien. Créateurs de licences d'abord pour le compte d'Enix, avec les fabuleux Star Ocean et Valkyrie Profile, puis pour Square Enix après la fusion des deux mastodontes japonais du RPG, on peut le dire, j’ai passé pas mal d’heures à parcourir les royaumes lointains de la firme de Yoshiharu Gotanda. J'avais zappé Infinite Undiscovery lors de sa sortie, non pas à cause des critiques très moyennes, mais surtout parce que je n'avais pas de Xbox 360. Difficile d'y jouer, pas vrai ? Maintenant les choses ont changé, j'ai la console, et il m'aura fallu un tour dans un rayon de jeux d'occasion pour le trouver. Les critiques de l'époque ( 2008) avaient descendu le jeu pour la plupart d'entre elles. Ont -elles eu raison ? Au vu de mon expérience, je serai tenté de dire oui.
CAPELL TEUSE
Bon, je vais commencer par le scénario. Vous Incarnez Capell, un joueur de flûte qui à la suite d'un quiproquo, a été identifié comme le " Libérateur". C'est à dire que notre jeune homme devra libérer la Lune de ses chaines, mises par une organisation aux noirs desseins. Une fois libéré de prison, il devra agir en tant que héros. Mouais bon, autant dire que ce n'est pas gagné, comme pitch de départ...
Et ce d'autant plus que la séquence introductive du jeu, sensée vous apprendre à jouer, est très mal pensée et confuse. Ça commence bien. Bon, ça s'arrange par la suite et le jeu se transforme en A-RPG des familles. On voit les ennemis et il n'y a aucune transition de combat. Trois autres personnages pourront épauler Capell dans ses aventures . Notre héros pourra également faire des attaques spéciales que vous pourrez lui assigner via le menu de jeu. Vous pourrez aussi modifier la tactique et l'IA de vos co-équipiers, par exemple en leur ordonnant de se séparer pour attaquer plusieurs ennemis à la fois. Il est aussi possible de se "lier" avec les autres, pour des attaques combinées qui feront bien entendu plus de dégâts.. Le monde d'IU est divisé en plusieurs régions reliées entre elles par une immense plaine. Mais là encore, le système de jeu n'est pas sans défauts. Outre le fait d'avoir mis plein de personnages, la plupart sont inutiles et dénués de tout charisme, quand ils ne s'avèrent pas complètement insupportables, notamment lorsqu'ils se vautrent lamentablement dans la gueule du loup. Le cast général aligne les clichés, chose qu'on retrouvera l'année d'après dans le quatrième Star Ocean. De plus le fait d'afficher le menu NE MET PAS LE JEU EN PAUSE. Vous avez bien lu. C'est à dire que vous pouvez potentiellement vous faire agresser alors que vous cherchiez un objet ou tentez de guérir un allié, vous mettant encore plus en difficulté!
CAPELL A TARTE(S)
Techniquement il y a encore à redire. C'est assez joli graphiquement, mais le jeu souffre d'aliasing, Les univers sont bien réalisés, mais sont déjà vus et revus pas mal de fois ailleurs (un désert, une foret), je suis arrivé à me demander si certains décors n'étaient pas recyclés de Final Fantasy XII ou des Valkyrie Profile. Le jeu souffre de ralentissements parfois assez sévères,à cause d'un frame-rate inconstant, et même si ça ne rend pas le jeu injouable, c'est difficilement pardonnable de la part de tri-Ace sur 360. Ajoutez à cela une caméra qui devient parfois folle et il y a de quoi rager.
L'ambiance sonore montre que Sakuraba commençait à fatiguer. Il y a de bons thèmes, mais je n’ai pas trouvé de piste marquante comme le musicien avait su le faire dans les jeu précédents. Les bruitages sont assez nombreux, mais les voix sont uniquement en anglais et parfois agaçantes.
Le jeu ne pose pas de problèmes de prise en main, les menus sont clairs et les commandes aussi.Dommage que l'IA alliée ait parfois des errements. Sans rendre le tout totalement injouable, elle reste correcte et soignera en cas de besoin. On regrettera aussi la perte de vue de la cible malgré le lock.
La durée de vie est très courte pour ce genre de jeu. Comptez une vingtaine d'heures pour boucler l'aventure, qui tient pourtant sur deux disques, et quand on a fait des RPG qui tenaient sur plusieurs CD ou deux DVD sur PS2 (Shadow Hearts Covenant et Star Ocean 3, pour ne pas les nommer), on était en droit d'en attendre beaucoup plus! Même le premier CD de Final Fantasy VII est presque plus long que cette aventure qui pourtant tient sur deux disques ! Comble du comble, vous ferez en plus de nombreux allers-retours, et certains donjons, déjà pas très nombreux, sont des successions de couloirs.
Ce foutage de gueule niveau durée de vie aurait pu passer si au moins l'histoire suivait. Après tout, le premier Shadow Hearts est assez court et dispose d'un scénario excellent et de deux fins possibles, et ce en dépit d'une bonne technique. Ici, les rebondissements sont trop rares pour avoir quelque chose qui tienne le joueur en haleine, les passages marquants sont également trop peu nombreux. C'est très niais dans l'ensemble et statique dans la mise en scène. Les personnages ne sont pas travaillés, et on ne sait pas grand chose de Capell ou de Aya au final, un comble. La non traduction des textes en français fera de plus fuir les allergiques à la langue de Shakespeare.
VERDICT :
Infinite Undiscovery aurait pu être une bonne surprise. Malheureusement, le fait qu'il soit un des premiers RPG arrivés sur 360 n'excuse en rien ses défauts. Le jeu manque clairement d'ambition aussi bien dans sa réalisation, sa durée de vie ou même son histoire. Ça fait beaucoup, mais on sentait que tri-Ace commençait à fatiguer. Sentiment qui sera hélas confirmé l'année suivante avec l'arrivée du quatrième Star Ocean.