It Takes Two est le deuxième jeu du studio Hazelight. Propulsé sur le devant de la scène par les frasques de son directeur, Josef Fares, la nouvelle proposition multijoueur avait de quoi intriguer. Pas de panique, It Takes Two est une très grande réussite.
En promettant la modique somme de 1000$ aux joueurs en cas d’ennui durant le jeu, Josef Fares faisait le pari fou d’une aventure défiant la routine vidéoludique. Habitué à proposer des expériences différentes, l’homme était déjà derrière la réalisation de l’excellent Brothers: A Tale of Two Sons ou du modestement réussi A Way Out. Durant ces différentes expériences, ces jeux vidéo ont toujours proposé une aventure se composant d’une relation entre deux personnages unis par un lien très fort. It Takes Two ne déroge pas à la règle et propulse les joueurs dans une aventure coopérative en écran scindé, en ligne ou non.
A deux, c’est mieux
Tout comme le précédent jeu du studio, A Way Out, It Takes Two est uniquement jouable en coopération. Que ça soit à deux dans votre canapé, ou avec une autre personne à l’aide du Pass ami évitant à la deuxième personne de repasser à la caisse, l’aventure vous plongera dans une histoire d’amour. En décidant de divorcer, les parents de la jeune rose se retrouve propulser dans le corp d’une poupée en bois et d’une marionnette d’argile au sein de leur propre maison … S’ensuivra une folle aventure obligeant les parents à parcourir une multitude d’endroits afin de récupérer leur corps.
Sans réussir à éviter les clichés du genre, la narration comble les niaiseries habituelles des thèmes récurrents à l’amour avec différents personnages remplis d’humour. Cette écriture riche en rebondissement comique offre une lecture des évènements combattant le risque de tomber dans un conte, soit trop dramatique, soit bien trop niais. Mention spéciale au Dr Hakim jonglant entre l’absurde et l’agacement d’un plan à l’autre.
Dans la même pièce ou non, l’écran scindé obligatoire jouera constamment avec la mise en scène afin d’offrir des plans mémorables aux joueurs. En fusionnant ou en élargissant une partie de l’écran au détriment de celui de l’autre joueur, la réalisation focalise l’attention sur les visuels importants où l’action se déroule. Cette technique avait déjà fait ses preuves sur A Way Out mais elle prouve encore une fois son efficacité en faisant briller les meilleurs instants de l’aventure. Ces moments rappellent les connaissances cinématographiques de Josef Fares, ce dernier étant un ancien cinéaste.
Un dessin animé digne d’un Pixar
Techniquement, le jeu ne cesse faire penser à un dessin animé de très bonne qualité. Les environnements offerts ne sont jamais redondants et ils sentent bon la nostalgie pour les plus vieux. Puisant directement dans nos souvenirs d’enfant, It Takes Two s’inspire des plus grands. De Toy Story en passant par chéri, j’ai rétréci les gosses, les décors et l’ensemble des personnages sont animés à la perfection. Traverser un jardin, une chambre d’enfant ou encore voyager au sein d’un tronc d’arbre composent autant d’univers qui ne m’ont tout simplement jamais laisser de marbre, et ce grâce à d’innombrables panoramas subjuguant.
Intégralement parcouru sur une Xbox Series S, le jeu a réussi à rester étonnamment beau et à ne faiblir qu’à de très rares instants. Les différents retours prouvent également sa bonne stabilité sur l’ensemble des supports.
Vous ne vous ennuierez jamais
Josef Fares l’a dit, impossible de s’ennuyer. Mais était-ce les dire d’un bon vieux mythomane appuyant ses propos au moyen de bonnes vieilles techniques marketing ? Non. Jouer à It Takes Two a été un voyage incroyable lors duquel mon ami et moi ne nous sommes jamais endormi une seule seconde. Tout au long de sa dizaine d’heures nécessaires pour voir le bout, aucun chapitre n’a failli à la tâche de tuer l’ennemi des joueurs, l’ennui.
Chaque chapitre réussi l’étonnante surprise de proposer une toute nouvelle mécanique de gameplay, tout en l’associant à une mise en scène à faire pâlir certains jeux à gros budget. Même si parfois ce n’est que l’enrobage qui change la mécanique, la prouesse de proposer une multitude de manière de jouer aux joueurs éclipse l’impression de se faire berner. De plus, la précision manette en main n’arnaque jamais sur les nouvelles idées proposées. Sans aucune exception, découvrir les niveaux ont été un délice de tous les instants. Les combats de boss constituent un véritable atout. Ils proposent tous des combats mémorables ne ressemblant jamais les uns aux autres. Des phases de tir aux moments de plateformes, It Takes Two fait honneur aux grands classiques et il se permet même de faire des clins d’œil à plusieurs jeux cultes ( Mario Kart, Mortal Kombat, …). Si cela ne suffisait pas, l’ensemble de l’aventure se permet d’ajouter 25 mini-jeux étalés au travers des chapitres. Á travers ses mécaniques et son ingéniosité, It Takes Two ne cessent de surprendre ! Impossible cependant de parler plus longuement de ces étonnantes mais géniales propositions sans vous les gâcher.
Destiné aux plus grands comme aux plus petits, le dernier-né du studio Hazelight ne propose malheureusement aucune VF. Toute l’aventure est en anglaise sous-titrée et mettra probablement quelques enfants sur la touche. Persévérer et ne laisser pas la chance passer. Découvrir cette pépite en vaut la chandelle.
It Takes Two portait sur ses épaules les différentes frasques de son directeur Josef Fares. En promettant une aventure coopérative combattant constamment l’ennui, le studio Hazelight n’avait pas droit à l’erreur. Grand bien nous en fasse, puisque le jeu réussi haut la main le défi ! Jamais une expérience coopérative n’avait accompli l’exploit de proposer en permanence des nouvelles idées de gameplay. Tout en traitant des thèmes adulte, l’humour et le ton décalé de plusieurs personnages ne cessent de nous faire sourire. Avec son rythme effréné et sa fraicheur surprenante, It Takes Two est le meilleur jeu d’aventure coopératif de ce court siècle.
Critique dispo sur mon blog : www.nextplayer.fr