À mi-chemin entre le test et la chronique, cet écrit revient sur l’arrière-goût d’hommage au quatrième épisode que j’ai ressenti en parcourant Resident Evil Village. Est-ce pour autant une réussite ?
En préambule, je préfère tout de suite vous avertir. Mon dernier Resident Evil de la saga a été le numéro 5 si on exclut le Remake du 2. L’épisode de la série m’ayant le plus marqué reste le 4 pour lequel j’ai eu une fascination d’adolescent pendant des années. Il reste encore aujourd’hui mon épisode préféré tant ce jeu a instauré un renouveau dans le spectre Resident Evil. En réussissant à mélanger savamment l’action avec l’horreur, le réalisateur mythique de la saga avait réalisé la prouesse d’insuffler une fois de plus une aura à la licence.
Lors de l’annonce du huitième épisode baptisé Village, Capcom avait très bien compris le rapprochement qu’allaient opérer les joueurs. Le trailer de Village renvoyait constamment au quatrième épisode culte de la série. Du château jusqu’à la présence d’une petite bourgade bucolique, impossible de s’y méprendre, l’ectoplasme des aventures de Leon planait sur le rendu visuel proposé par Village.
L’éditeur japonais accomplissait l’exploit de faire renaître mon désir de parcourir un Resident Evil. Cette envie existait pourtant depuis le très bon retour critique du 7e épisode. Malheureusement, la vue FPS triompha sur cette tentation, à tort ou à raison. L’exploit de me faire revenir est donc à souligner.
Après une bref documentation sur l’histoire de Resident Evil 7, je me suis donc lancé dans l’aventure Village avec pas mal d’attentes. L’hommage assumé au village espagnol n’a pas tardé à montrer le bout de son nez. Le sourire en coin, j’ai tout de suite su que les clins d’œil allaient me plaire. Le côté fan service assumé déborde au visage des anciens fans et impossible de ne pas penser aux moments emblématiques de mon aventure préférée. En partant du principe que je ne spoil jamais, je vous laisse le bonheur de découvrir ces différents moments.
Bien conscient de mon postulat de départ, impossible d’aborder cette rédaction d’une manière classique. La comparaison a subsisté tout du long du voyage. Nous retrouvons donc la valise d’objets, le marchant d’armes, le système d’améliorations et bien plus … le découpage du jeu accouche d’un schéma beaucoup trop classique où tout est compartimenté par genre. Entendez par là que chaque partie de la carte proposera son boss avec une certaine mécanique de gameplay propre à chaque zone. Ce système offre une vision bien trop classique du jeux vidéo, là où RE 4 mélangeait adroitement action et horreur.
Gros point noir, les personnages charismatiques laissent place à des clichés de bêtise ou d’incohérence au sein de RE Village. Dimistrescu, pur produit d’un marketing opportuniste grâce à la magie d’internet, n’a rien d’incroyable de mon point de vue. Les autres boss canalisent bien ce sentiment de constituer juste des pions destinés à faire avancer une histoire qui n’a de toute manière ni queue ni tête.
L’action frénétique proposée par la dernière partie du jeu se révèle être extrêmement mollassonne. Faute à une vue FPS prévue au genre du Survival-Horror ne permettant pas une nervosité nécessaire à promettre des moments explosifs.
Cache-cache, trip hallucinatoire, action … Rien n’est mélangé afin de former un tout cohérent. Ce classicisme pourrait en rebuter plus d’un, dont moi. Pourtant, l’illusion de parcourir une esquisse de Resident Evil 4 distribue du baume au cœur, tant l’attente de découvrir le prochain clin d’œil anime le plaisir de la découverte.
Pas la peine d’aborder l’absence des zombies originels puisque l’histoire de l’univers n’a de toute manière plus aucun sens depuis belle lurette. L’histoire avance constamment à tatillon sans savoir vers où elle se dirige. Que de nom, le village du jeu n’est finalement pas si important puisque ce dernier est très peu présent et ne sert que de petite plaque centrale afin de relier les zones.
Sans tromper sur la marchandise, Resident Evil Village n’arrive jamais à la hauteur de son aîné. Véritable hommage à RE 4, ce huitième épisode n’ose pourtant jamais réellement s’affranchir lors de sa courte durée d’une dizaine d’heure. En proposant, une aventure compartimentée sans éclat de génie, la proposition ne parvient à aucun moment à me captiver. Ni bon, ni mauvais, ce RE Village m’a donné l’occasion de me remémorer à quel point le tourisme espagnol me manque.
Test dispo sur https://www.nextplayer.fr/test-resident-evil-village/