Arrivé sur Dreamcast en même temps que le nouveau millénaire, Jet Set Radio a 12 ans et il ne les fait pas. Magnifié par les écrans HD ou l’écran OLED de la Vita, le jeu de Smilebit gagne même en force, perdu dans une génération qui a vu la palette de couleurs de ses jeux se limiter à du gris et du maronnasse. Si JSR passait déjà pour un OVNI en 2000, il incarne aujourd’hui une autre époque du JV, préhistorique tant elle semble lointaine, où Sega pouvait aligner des titres aux visuels aussi pétaradants et affirmés qu’un Crazy Taxy ou un Space Channel 5.
JSR est sans doute le plus beau représentant de cette lignée débridée et extravagante. De son design inspiré du street art et croqué par un cell shading à pleurer de bonheur jusqu’à sa bande son inoubliable où copulent joyeusement electro, rock, pop et funk, tout respire ici la différence, la volonté de faire un jeu farouchement original.
Malgré deux ou trois angles de caméra pénibles et une obligation de connaitre parfaitement les niveaux sous peine de pester face à la rigidité du gameplay (le jeu demande de l’entraînement et pas mal de doigté), JSR reste, aujourd’hui encore et plus que jamais, un jeu qui répand joie et bonheur et qu’on ne peut s’empêcher de relancer pour se refaire un niveau, en chantant à tue-tête, juste pour le score, pour les tricks et surtout pour le plaisir.