Jurassik World Evolution est un jeu de gestion vous permettant de créer votre parc à dinosaures. Comme vous pouvez vous en douter, le jeu est en lien direct avec le film du presque même nom, ce qui permet notamment de bénéficier des belles musiques du film. Précisons aussi que le développeur n’est autre que Frontier Studio, créateur de l’excellent Planet Coaster et grands manitous du jeu de gestion.


Il y a pas mal de choses à dire sur Jurassik World Evolution (JWE), et il serait ridicule de se contenter d’une note disant si le jeu est bon ou non. Car c’est un jeu que vous pourriez adorer ou rapidement délaisser, en fonction de ce que vous recherchez. En regardant ma note, vous pouvez deviner dans quelle catégorie je me place. Mais je vais tâcher d’expliquer en quelques paragraphes les forces et les faiblesses du jeu, car les deux aspects sont bien remplis.



En quoi ça consiste ?



JWE vous propose de gérer un parc de dinosaures à travers 6 îles différentes qui constituent la campagne du jeu (jouables aussi en-dehors de la campagne). Chaque île dispose de ses atouts et faiblesses (surface, climat…) que vous devrez apprendre à gérer afin de créer le meilleur parc possible. Pour cela, il faudra satisfaire les objectifs des 3 domaines sur lesquelles repose votre parc : la recherche, le divertissement et la sécurité. Tout cela en gardant un œil sur vos finances, évidemment. Vous devrez pour cela lancer régulièrement des fouilles archéologiques à travers le monde pour récupérer de l’ADN des dizaines d’espèces de dinosaures disponibles afin de pouvoir leur donner vie. Vous devrez créer des enclos adaptés à leurs besoin (surface totale, végétation, congénères…) pour les y placer. S’ils ne se sentent pas bien dans leur enclos, ils vont tout faire pour briser la barrière et s’échapper, ce qui engendrera un certain chaos parmi les visiteurs (dont les moins chanceux risquent fort de se faire bouffer tout cru). Dans ce cas-là, des gardiens devront être dépêchés sur place au moindre souci, ainsi que l’unité d’urgence, afin de réparer les dégâts, d’endormir les animaux et les transporter dans leur enclos. Enfin, puisque votre parc accueille des visiteurs, il faudra faire en sorte de leur en mettre plein les mirettes. Vous devrez donc veiller notamment à ce que vos dinos soient bien visibles partout, en installant différentes plateformes et points de vue par exemple, afin qu’ils puissent profiter au mieux du spectacle.



Le maître-mot : immersion



Frontier a visiblement décidé de mettre le paquet sur l’immersion et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est diablement réussi. La musique de Jurassik Park qui vous accueille et les graphismes très réussis n’y sont pas étrangers, mais ça reste accessoire. Le principal, ce sont les dinosaures et il faut bien avouer qu’il y a un côté magique à les voir arriver dans leur enclos pour la première fois. Son premier triceratops, brachiosaures ou évidemment la première fois qu’on fait naître un T-Rex est un moment unique. La porte s’ouvre et on voit l’imposant animal marcher de son pas lourd vers l’extérieur, lever la tête et rugir vers le ciel. C’est franchement grisant ! Ils ont d’ailleurs fourni un travail impressionnant dans la modélisation des dinos, tout comme leur comportement et leurs animations. C’est un plaisir de tous les instants de les regarder évoluer dans leur espace, se déplacer, se jauger ou même se battre. Il suffit de cliquer sur l’un d’eux pour que la caméra se fixe dessus, il ne reste plus qu’à admirer. Autre possibilité, on peut profiter de la vue offerte aux visiteurs dans les observatoires qu’on a mis en place. On a alors un panorama imprenable sur une gigantesque prairie peuplée de dizaines de diplodocus, brachiosaures, stégosaures et autres ankylosaures. C’est magnifique ! Enfin, on peut aussi piloter un hélico ou conduire le véhicules des gardes pour foncer dans tout le parc et prendre des photos des animaux dans leur enclos ou bien les viser avec un fusil muni de fléchettes tranquillisantes ou de sérums pour les guérir de leurs maladies. Il y a donc des tas de possibilités de quitter la vue du dessus pour profiter du parc depuis l’intérieur, et c’est sans doute l’une des meilleures idées de ce jeu.



Une mécanique efficace mais simplifiée



En plus de cette immersion extrêmement réussie, le jeu est très prenant. En effet, les mécaniques de gameplay sont simples et efficaces, de sorte qu’on arrive rapidement à gérer correctement son parc et à le faire grandir sans s’encombrer de centaines de chiffres et autres curseurs en tous genres (les aïatolahs de la gestion ne vont pas aimer cette phrase :-) ). Et tant qu’il y a de nouveaux bâtiments à débloquer, de nouvelles recherches à effectuer et surtout des dinosaures à découvrir, on ne se lasse pas une seconde de gérer ce parc.


En revanche – attention on aborde un point qui fâche de nombreux joueurs – ne vous attendez pas, comme je viens de le dire plus haut, à un jeu de gestion fourmillant de détails à régler. Frontier a décidé de simplifier la formule en ne laissant que les éléments les plus basiques du genre. Personnellement, ça ne me dérange pas, car cela pemet d’obtenir un jeu plus simple d’accès et plus immédiat. Mais sachez qu’il est impossible d’effectuer certaines choses basiques comme modifier le prix d’entrée du parc ou gérer précisément nos finances. Impossible non plus d’avoir des infos précises sur nos dinos, à moins de cliquer sur chacun d’eux séparément, ou impossible encore de régler précisément la surface des enclos en fonction des besoin très imprécis de nos gros lézards. Idem pour les visiteurs, vous ne pourrez pas interagir avec eux pour avoir des infos sur leur expérience du parc. En fait, la partie gestion, dans son ensemble, manque de précision générale et de lisibilité. Donc clairement, JWE propose une formule simplifiée (voire carrément lacunaire sur certains aspects, mais c’est encore une fois au bénéfice de la simplicité) qui ne s’encombre pas de tableaux et autres interactions typiques du genre. Cela peut ne pas vous déranger, comme moi, car c’est au bénéfice de l’accessibilité du jeu et de l’immédiateté de son expérience.


Si vous êtes déjà en train de pester derrière votre écran, vous risquez de vous étouffer avec l’aspect construction du jeu. Car si la gestion est présente mais simplifiée, la construction est en revanche totalement absente. Hormis le placement des bâtiments, des chemins, et la création des enclos, vous ne pourrez rien changer ni rien ajouter. Oubliez les petites places que vous pourriez créer avec des bancs, des fleurs et une fontaine entre deux statues de vélociraptors, car il n’y a rien de tout cela. C’est un parti pris assez extrême qui, forcément, en a déçu plus d’un. Après Planet Coaster, c’est sûr que la différence est rude à avaler pour ceux qui aiment modifier la moindre planche de leur parc.



Un gameplay qui se concentre sur les dinosaures



Mais ce gameplay simplifié permet à JWE de se concentrer sur l’essentiel, à savoir les dinosaures. Au-delà du simple fait de les admirer, il faut aussi les nourrir, leur choisir un enclos qui leur conviendra, les soigner, les associer à d’autres espèces, etc. Et comme ce sont des espèces qu’on ne connaît pas au départ, on expérimente et on en apprend constamment sur leurs préférences. Cette découverte constante est l’un des principaux moteurs qui permettent d’accrocher au jeu. En réalité, la majorité du temps passé en jeu est dédié à nos reptiles, le reste est accessoire. Et c’est passionnant, tout simplement. Inutile, évidemment, de songer à y jouer une centaine d’heures, il n’est pas fait pour ça. Mais avec un gameplay prenant et efficace centré sur les dinosaures et l’immersion dans le parc, on peut plonger une bonne trentaine d’heures sans voir le temps passer. Au prix fort, c’est sans doute trop cher, mais en soldes à moins de 15€ comme c’est souvent le cas, c’est un excellent rapport qualité/prix.


JWE ne pourra pas plaire à tout le monde, c’est une évidence. La partie gestion a été amincie et est lacunaire, alors que la partie construction est quasiment inexistante, mais cela peut malgré tout vous suffire et vous permettre, comme moi, de bénéficier d’une expérience de jeu excellente. Car ces choix drastiques ont été fait au bénéfice de la simplicité et de l’accessibilité, rendant le jeu très agréable et l’expérience immédiate. De plus, Frontier a mis le paquet sur l’essentiel, à savoir les dinosaures et l’immersion. Les environnements sont très beaux, les animaux sont remarquables dans leurs modélisation, leurs animations et leurs comportements et c’est un plaisir de tous les instants de les découvrir, de les admirer et d’en apprendre plus sur eux. Vous n’y jouerez pas 100 heures, c’est certain, mais vous pourrez passer quelques dizaines d’heures passionnantes à créer vos parcs de dinosaures.

roifingolfin
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le 26 juin 2019

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roifingolfin

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