Kid Icarus: Uprising par ngc111
Kid Icarus était sans doute le jeu attendu comme le porte-étendards de la Nintendo 3DS, et ce malgré son arrivée tardive, bien après les portages (certes réussis) de Zelda et Starfox, et les solides mais sans surprises Mario Land et Mario Kart 7. A-t-il assumé son nouveau statut de jeu majeur chez Nintendo, alors même qu'il n'est que le troisième jeu tiré d'une licence beaucoup moins connue que les séries habituelles de la marque ?
La jouabilité n'est pas bonne ! Oui le constat est implacable et brutal, mais il n'est pas injuste pour autant. Preuve en est le socle fourni avec le jeu, on ne peut pas tenir sa 3DS comme on le souhaiterait, dans son canapé, relax... non pour jouer à KI Uprising il faut être stable, idéalement sur une table, avec la console posée sur le socle. Et encore le socle n'ayant pas d'anti-dérapants à sa base, le tout bouge de temps en temps lors des combats de boss notamment. Le maniement de la caméra n'est pas optimale, la faute à un recentrage placé sur le bouton R inaccessible vu que l'on vise avec notre main droite (au stylet). Même en le plaçant sur la croix, l'écart avec le bouton étant assez important, l'inconfort persiste. Résultat : on joue deux chapitres et on éteint la console (de toute façon la batterie est déjà bien vide !!!).
Mais est-ce seulement à cause de cela ? Non, la jouabilité n'est pas seule en cause, et il faut chercher du côté de la physique du personnage au sol pour trouver le complice du crime ayant entraîné la lassitude. Cette sensation de flottement, la gestion agaçante du sprint (dans les espaces réduits et où l'on peut tomber) qui faisait merveille dans Smash Bros n'a plus sa place ici ! Pire les impacts de coups rendent très mal, occasionnant une mollesse dans les affrontements (là encore surtout au sol).
Enfin la répétition du schéma phase aérienne/phase au sol/bataille contre un boss n'est que trop rarement brisée et finit par lasser là aussi. Un élément d'autant plus dommageable que le jeu parvient parfois à le faire de manière brillante, comme dans ce chapitre où l'on commence par diriger une petite fille pour finir par combattre à l'épée avec Magnus. De quoi alimenter les regrets...
Des regrets attisés par les qualités évidentes que déploie le jeu dans d'autres domaines. Les graphismes sont parfois somptueux, malgré des textures inégales d'un décor à l'autre, le jeu est remarquablement fluide et certains effets enchantent les yeux.
La durée de vie est au rendez-vous avec des défis, 25 chapitres, un système de difficulté flexible, des tonnes d'armes et d'objets...
Les musiques sont divines et on se rend compte une nouvelle fois du génie de Motoi Sakuraba qui avait notamment œuvré avec brio dans Baten Kaitos et Golden Sun. Carton rouge par contre à l'absence de traduction française concernant les voix ; il en résulte une grosse difficulté à saisir les dialogues dans le feu de l'action... pour une frustration de plus !
Vous l'aurez compris, ce Kid Icarus avait tous les atouts pour briller et promouvoir à lui tout seul la 3DS ; ses qualités techniques évidentes, sa profondeur abyssale, son ambiance sonore majestueuse et son humour accrocheur lui promettait une come back digne des plus grands.
Mais le créateur de Smash Bros a oublié en chemin de proposer une maniabilité irréprochable, ou à défaut agréable, de mettre en place une physique plus punchy et moins flottante, et de varier un peu plus le schéma d'ensemble.
Plein de bonne volonté, à l'image de son personnage, le jeu doit toutefois se poser régulièrement faute de pouvoir voler en permanence... ne pouvant de ce fait prétendre au firmament.
