Alors que KH 3 s'approche, je me décide à refaire tout les épisodes de la saga à l'occasion de l'édition complète dispo sur PS4.
KH1 est le point de départ de la saga et en cela il est passionnant car il en pose des jalons tout en hésitant entre plusieurs chemins, fascinante perspective de ce qu'elle aurait pu devenir. Reconnu pour son scénario alambiqué, le premier opus en est pourtant quasiment dépourvu, étant dans l'écrasante majorité une balade dans différents mondes Disney rejouant en version accéléré l'histoire des longs-métrages dont ils sont issus. L'histoire principal reste donc en retrait même si ses quelques bribes donnent envie, notamment à travers un ton très singulier, mélange d'aventure enfantine et de réflexion métaphysique usant et abusant de symbolisme. Il est par exemple assez touchant de voir la jalousie qu'éprouve Riku envers Sora non seulement à travers l'affection plus forte que semble lui porter Kaïri, mais aussi en sa qualité d'élu de la Keyblade alors qu'il semble être avant tout un gentil benêt. Toute la saga suivra la rédemption de ce Riku qui a cédé une fois aux ténèbres ce qui en fait en réalité le personnage le plus intéressant de toute l'épopée.
Mais ce primo-épisode c'est aussi la fondation d'un gameplay reconnaissable entre mille, qui privilégie la souplesse à la complexité. Dans Kingdom Hearts les combats sont beaux, rythmés, impressionnants, et l'image à tôt fait de nous faire oublier la pauvreté de nos inputs, la majorité de celles-ci consistant en un mashing en règle du bouton A. Rappelons nous tout de même que nous sommes au tout début de l'ère PS2 et que le jeu reste un action-rpg très honnête dans sa proposition ludique, comme un diamant sali que le deuxième épisode viendra polir. Kingdom Hearts 1 en soi n'est pas incroyable ni franchement passionnant, mais il contient tout ce qui fera la reconnaissance de la saga et en cela il reste fascinant à jouer aujourd'hui.