Le titre résume bien ma pensée. Je viens de découvrir la licence de jeu Kingdom Hearts... et je la trouve tellement bonne que j'ai l'impression que toutes les heures que mon frère et moi avons passé devant n'était rien d'autre qu'un beau rêve. J'ai presque l'impression que la vie avait parfaitement calculé son coup, avait tout planifié pour que je me retrouve à y jouer. Car il faut savoir deux choses: la première est que je suis une grosse Disneyphile, une véritable fan de la boîte de Mickey. C'est même ce qui compte le plus pour moi depuis près de deux ans. Et la deuxième chose, c'est que mon frangin est complètement gaga de la saga de jeu vidéo Final Fantasy, n'ayant que ses jeux à la tête et à la bouche, et ne parlant presque jamais d'un autre sujet. Nos deux passions n'ont rien à voir entre elles... et pourtant, Tetsuya Nomura, concepteur de plusieurs Final Fantasy, a réunis les deux univers. Mon frère et moi avons donc voulu découvrir ensemble cette licence... et ce fut pour moi une vraie claque. L'idée de mélanger de telles oeuvres peut paraitre complètement absurde mais le résultat est finalement tout à fait convaincant. On pourrait penser que pour y parvenir, le monde de Donald et celui de Séphiroth ont dû subir de grands changements, alors que non, même pas! Kingdom Hearts parvient à reprendre les différents films ou différents jeux vidéos avec beaucoup de fidélité.
L'une des bonnes choses que l'on peut noter, c'est que cette saga ne se limite pas à la simple promesse de voir des personnages comme Dingo et Cloud se croiser. Ce n'est pas juste un bête cross-over, Kingom Hearts possède sa propre identité. A partir des films Disney ayant bercé notre enfance, le jeu crée son propre univers et le soumet à ses propres règles. Ce jeu nous émerveille et nous surprend avec ses créatures bien à elle, une magie qui lui est également sienne, et avec sa palette de personnages inédits.
Le premier opus n'avait pas un scénario très complexe. Pour se construire, l'histoire se servait beaucoup de Disney, avec la recherche des princesses, la découverte des différents mondes de Disney, et avec Maléfique apparaissant comme la principale antagoniste avant l'arrivée de Xehanort. En revanche, celui de cette suite est loin d'être aussi simple. Même si le voyage entre les différents mondes des films Disney est toujours présent -ce qui je précise, n'est pas pour me déplaire- Kingdom Hearts II crée davantage ses propres dangers, et s'éloigne de ce qui existe déjà ailleurs pour créer sa propre histoire. Mine de rien, il y a pas mal de choses à suivre dans ce second épisode, contenant un certain nombre de révélations et avec pas mal de petits détails à comprendre afin de découvrir à quel point Kingdom Hearts deuxième du nom à enrichi son univers. Le suspens est également très présent dans ce second jeu. Le début est très mystérieux, et l'on se pose déjà des tonnes de questions. On se questionne toujours lorsque l'aventure est lancée, et ainsi, on en est que plus impatients de continuer. L'histoire que l'on vit dans chaque monde Disney correspond toujours plus ou moins à celle du film. C'est toujours exécuté de manière plus simpliste que dans le dessin animé original, mais puisqu'il ne s'agit que d'un chapitre dans le déroulement de tout un jeu, cela passe bien. Cela reste respectueux envers l'oeuvre et en donne une autre vision qui peut être intéressante.
L'univers de Kingdom Hearts est principalement une galaxie dans lesquels les différents films Disney sont présents dans de minuscules planètes. La saga s'enrichit également avec ses mondes inédits, tous nécessaires à l'avancement de l'intrigue. Les mondes ne sont pas bien grands, mais cela leur donne à mes yeux un certain charme, en les rendant plutôt mignons. Cette suite a beau retourner dans certains mondes déjà explorés dans le précédent opus, elle nous fait découvrir de nouveaux lieux, rendant les mondes plus intéressants encore, et nous faisant comprendre que même s'ils ne font pas la taille d'une véritable planète, ils ont toujours des endroits présents dans les films à nous faire voir. Ce qui entoure les mondes est également intéressant. L'espace (si on peut appeler ça ainsi) n'est pas du tout vide. Il est très créatif et coloré, et nous confronte à toutes sortes d'obstacles. La manière dont les mondes sont séparés est également magique et montre à quel point la saga parvient à s'approprier ces univers déjà conçus et à les placer sous sa propre vision des choses. Les design des lieux sont toujours agréables à regarder, passant du classe au mignon, avec des couleurs presque toujours unies, -rendant Ansem mémorable à la fin du premier opus, avec ses nombreux mélanges colorés, et l'ambiance d'Illusiopolis particulièrement austère avec sa grande absence de coloration à la fin de celui-ci-, avec des formes quelques fois extravagantes dans les mondes inédits, les rendant mémorables.
Ce que l'on retient de particulièrement bienvenu dans ce jeu est que, même si l'on sent qu'il aime faire plaisir aux Disneyphiles et aux Final Fantasyphiles, il ne se centre pas dans le simple fanservice. Les personnages de Final Fantasy apparaissant sont connus et ont leur importance, mais ils ne prennent pas énormément de place dans l'intrigue. Dans le cas de Disney, les mondes que l'on visite appartiennent dans la majorité à des Classiques d'Animation adulés par le public, mais on notera que certains comme Mulan ont dû attendre le second opus pour avoir la chance d'avoir son monde visité, ou d'autres comme Tarzan n'apparaissent plus dans ce deuxième épisode. Le jeu ne se force pas à placer toutes les oeuvres disneyennes populaires, à moins qu'elles aient véritablement quelque chose à apporter. On notera la présence de Disney n'ayant pas forcément une grande communauté d'admirateurs comme Chicken Little ou Lilo & Stitch ont la chance d'être utilisés en tant qu'invocation. Et surtout, Kingdom Hearts II nous fait découvrir une période de l'histoire de Disney que tout le monde a oublié: l'époque des cartoons. Le jeu retrace fidèlement ces différentes vieilles histoires connues par Mickey à ses débuts, dont Steamboat Willie le premier cartoon de la souris. Le concept est très bien repris, reprenant en 3D un style graphique typiquement cartoonesque, un genre d'humour d'époque et les situations rocambolesques que l'on reconnait à ces court-métrages.
Kingdom Hearts possède ses propres personnages, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils sont réussis.
Sora, jeune adolescent de quinze ans (quatorze dans le premier opus), porteur de cette arme puissante qu'est la Keyblade, est le personnage principal de la saga. S'il peut paraître assez naïf et niais dans le premier volet, mon attachement pour lui s'est considérablement renforcé dans la suite. Il devient plus sûr de lui et fait davantage de vannes, ce qui le rend plutôt mignon. Il est toujours assez candide, mais cela fait son charme. C'est également quelqu'un de particulièrement déterminé, qui ne veut jamais se laisser abattre, même s'il a ses moments de doute. Il est doublé par le sublime Donald Reignoux, qui donne à l'adolescent un timbre parfait. Ce qui m'a le plus touchée est sa relation avec Donald et Dingo. Ils forment un bon trio et se complètent bien. Durant plus d'un an, Sora a passé tout son temps auprès du canard et du chien, sans pouvoir retourner chez lui ni être auprès de ses amis. Donald et Dingo ont donc représenté pour lui une sorte de foyer pendant un long moment.
Riku est le meilleur ami de Sora. Il n'est pas aussi naïf que ce dernier, est un peu plus pessimiste et réalise davantage que lui les opportunités que peuvent offrir les ténèbres. Il est assez sombre, et peut même paraître froid à certains moments. C'est quelqu'un de peu satisfait de ce qu'il a, trouvant son existence peu trépidante et aspirant à obtenir bien plus, ce qui ne lui apportera rien de bon.
Heureusement, il comprendra à la fin du second opus qu'avoir Sora pour ami est déjà une grande chance, et qu'il n'a pas besoin de gagner autre chose.
Malgré des défauts tels que son impatience et son manque de satisfaction, Riku est en vérité un bon gars, doté d'un grand courage. C'est Mathias Kozlowski qui lui donne sa voix, ce qui convient parfaitement.
La jolie Kairi fait également partie des meilleurs amis de Sora, même si on nous fait bien comprendre qu'elle représente plus que cela à ses yeux. C'est la jeune fille gentille, mignonne et rêveuse par excellence. Mais même si elle est assez tranquille et douce, elle est capable de se battre quand elle sent que ses amis ont besoin d'aide. Sans qu'elle ne soit un vulgaire trophée, elle semble toujours impossible à atteindre. C'est l'amie inaccessible que l'on tient absolument à retrouver, mais dont les événements font tout pour empêcher toutes retrouvailles. Kairi est doublée par Kelly Marot, qui rend sa voix adorable à souhait.
Xehanort est le principal antagoniste de la saga. Dans la forme, c'est un méchant des plus clichés. Il rêve d'obtenir le pouvoir des ténèbres
-par le biais de toute la noirceur des coeurs présente dans Kingdom Hearts-
afin de devenir plus puissant que jamais. Mais tous les actes qu'il effectue pour parvenir à son but sont très néfastes pour nos héros.
Particulièrement pour Riku, qui se verra possédé par le Sans-Coeur, piégé par son désir ardent de découvrir le monde.
On peut noter comme détail intéressant que tous les sombres événements qui se déroulent dans le premier volet sont de son fait et pourtant on n'entend pas une seule fois parler de lui, avant que l'on ne fasse sa connaissance en fin de jeu. Il parvient à exécuter tous ses méfaits avec une grande discrétion, c'est un bon atout pour un vilain.
Xehanort n'est pas vraiment présent dans Kingdom Hearts II mais il mérite tout de même que l'on parle de lui... car le principal antagoniste du second opus est son Simili. (Autrement dit, il s'agit de son double, apparu après que Xehanort soit devenu un Sans-Coeur.) Ce dernier, dénommé Xemnas, possède par ailleurs la même personnalité et la même ambition que l'original. Ce Simili donne le sentiment inquiétant que peu importe nos moyens de mettre Xehanort hors d'état de nuire, sa menace sera toujours présente. Le Sans-Coeur et le Simili sont respectivement doublés par Bruno Dubernat et Adrien Antoine, qui livrent une correcte prestation pour ressortir leur ton hautain et intimidant.
De nombreux autres personnages sont forts intéressants. On peut noter Roxas, que l'on contrôle au début du jeu. Même si l'on ignore qui il est, on se pose comme lui de nombreuses questions en l'incarnant, ce qui nous amène à nous sentir proches de lui. C'est quelqu'un de plutôt timide, empli d'inquiétudes par des événements paranormaux qu'il n'explique pas.
Naminé est également une jeune fille fascinante, apparaissant peu mais étant d'une bonne aide pour nos héros. Elle n'a pas de coeur mais est pourtant une ombre entre des personnes qui s'aiment, et par ce fait, on pourrait penser qu'elle en a un. C'est une personne très calme et réfléchie, aspirant beaucoup aux bonheurs de personnes qu'elle ne connait même pas véritablement.
On retiendra également les membres de l'Organisation XIII. Bien entendu, à part certains comme Axel, ils ne sont pas forcément très développés à cause de leur nombre. Mais en tant que principaux ennemis du second volet, ils possèdent une certaine classe et donnent du fil à retordre.
Ansem le Sage est aussi un personnage intéressant. Tout comme son nom l'indique, il sait faire preuve d'une grande sagesse. Mais ce n'est pourtant pas quelqu'un de parfait. Comme tout le monde, il a commis des erreurs et est la cause de certains grands problèmes. Et malgré ses grandes connaissances, certaines choses continuent de le dépasser, même ce qui peut paraitre aussi simple que la composition d'un coeur.
Les créatures enquiquinantes du jeu sont également à retenir. Les Sans-Coeurs sont des êtres extrêmement variés, dont l'apparence s'accorde souvent avec le monde où ils se trouvent. Les Sans-Coeurs ne réfléchissent pas, et paraissent à peine vivants, mais le fait qu'ils s'emparent constamment du coeur des gens en font la source des principaux conflits. Ils s'apparentent à des robots, ne réagissant qu'à leur soif de coeurs. Ils semblent typiquement japonais dans leurs différents styles, avec leurs aspects souvent semblables à des objets.
Mais les Simili sont plus intéressants encore. Lorsqu'une personne se transforme en Sans-Coeur, un double appelé Simili apparait, avec la même puissance que son original, possédant une âme et un corps, mais pas de coeur. Si les Sans-Coeurs ne semblent pas animés d'une vie, les Simili paraissent bien plus vivants, et le fait que certains désirent véritablement avoir un coeur les rend très humains. Plus les Sans-Coeurs sont monstrueux plus ils sont forts, tandis que la puissance d'un Simili dépend au contraire de sa ressemblance humanoïde, ce qui rend ces créatures très différentes.
Et pour tout Disneyphile qui se respecte, c'est un plaisir d'avoir en personnages principaux de célèbres icônes de la boîte aux grandes oreilles, encore plus classes qu'ils ne l'ont jamais été.
Dingo est le Capitaine de la Garde Royale du Château Disney. Son caractère est parfaitement bien retranscrit dans le jeu. On reconnait bien son côté benêt et le ton amical qui ne le quitte jamais. Et malgré toutes les dures épreuves qu'il traverse, il garde le ton optimiste que l'on aime voir chez lui. On sent aussi à quel point il est attaché à Sora et Donald, cela n'en rend leur trio que plus touchant. On constate aussi que même s'il s'agit également de son ami, il respecte énormément le Roi Mickey. Puisqu'il s'agit d'un personnage adoré des enfants et des grandes personnes, je me doute bien que l'on n'a pas vraiment à craindre pour sa vie, mais le jeu parvient tout de même pendant un moment à nous inquiéter sur le sort du chien antropomorphe. Il est doublé par le regretté Gérard Rinaldi, sa voix officielle de l'époque, qui parvient avec aisance à ressortir sa bonne humeur et son optimisme constants.
Donald Duck est le Magicien de la Cour Royale. Pour ce qui est de notre cher canard, il a été pas mal assagi. Il ne pique pas d'énormes crises de colère comme dans les cartoons, sait montrer son attachement pour les personnes auxquelles il tient, et il possède un optimisme qui semble présent chez tous les habitants du Château Disney. Mais heureusement pour les fans du personnages, Donald conserve ses principales caractéristiques. Même si c'est à petite échelle par rapport aux cartoons, le canard demeure le plus soupe-au-lait du trio et n'est pas toujours très futé. Sylvain Caruso, qui est son doubleur attitré depuis les années 90, revient lui faire débiter des phrases incompréhensibles avec talent.
Mais bien entendu, que serait un jeu vidéo Disney sans le célèbre Mickey Mouse? Le rongeur aux oreilles rondes apparait ici, de la manière la plus évidente qui soit, le Roi du Château Disney. Et bon sang, qu'est-ce que j'adore Mickey dans ce jeu. Cette souris est si familière aux yeux de tous, tellement présente dans notre inconscient collectif. Et pourtant, le symbole de Disney ne parait pas si proche de nous dans le jeu. Dans le premier Kingdom Hearts, son traitement est semblable à celui de Luke Skywalker dans Le Réveil de la Force. On tient absolument à le voir mais il n'apparait au final quasiment pas. Cela lui donne un aspect quasi-divin, c'est une personne dont la présence nous serait salutaire mais qui se révèle très inaccessible. Dans la suite, il est bien plus présent, et est d'une bonne aide, mais il agit d'une façon mystérieuse, et est peu enclin à décrire tous les détails de son plan, ce qui donne toujours une certaine distance entre lui et nos héros. On peut également noter que Mickey est rarement appelé par son prénom, se faisant plutôt dénommé avec des "le Roi" ou "Sa Majesté", ce qui contribue à lui donner une image importante avec laquelle on n'ose pas tellement se prétendre proche. La souris n'est en aucun cas trahie dans sa personnalité. Il est lui aussi très optimiste et affiche toujours une mine joyeuse, même si on nous laisse comprendre qu'intérieurement, l'inquiétude ne le quitte pas. On lui découvre également une grande sagesse et une combativité qu'on n'aurait pas forcément devinées chez lui, mais qui lui vont parfaitement. Laurent Pasquier se charge de lui donner tout le positivisme dont Mickey a besoin, avec le timbre naïf et joyeux qu'on lui connait.
Ce qui est admirable c'est que les personnages Disney voient tous leurs personnalités très bien reproduites. Ils n'apparaissent pas de la manière dont les voit le public lambda mais comment ils sont vus par les vrais Disneyphiles. La Fée Clochette est par exemple beaucoup trop souvent considérée comme une petite fée toute mignonne et gentille. Fort heureusement, Kingdom Hearts n'a pas oublié qu'il s'agissait surtout d'une petite teigne jalouse, même si sa présence peut être bénéfique. Tous les personnages sont intéressants, et utilisés comme il faut au bon moment. Avant de jouer, je ne voyais pas comment Winnie l'Ourson, qui vit dans un univers qui ne respire que la douceur et la naïveté pouvait être inclus dans un jeu d'aventure parsemé de combats. Mais il apparait ici dans un livre et sous forme de quête annexe. Qu'il soit dans un roman prouve que le jeu se montre très fidèle envers la saga des films du nounours, et cela éloigne Winnie et ses amis des conflits. Même en tentant de complexifier certains personnages, le jeu reste respectueux envers envers leur personnalité de base. C'est le cas avec Maléfique dans Kingdom Hearts II, qui toute en restant froide et hautaine, sait accorder de l'aide à ses ennemis lorsque la situation la lui contraint. Les personnages de Final Fantasy ont beau être en infériorité numérique par rapport à ceux de Disney, ils restent intéressants et utiles. Leurs caractères ne sont pas montrés de manière exagérément sombres pour coller avec l'univers plus gentil de Disney, mais leurs personnalités restent bien reconnaissables. La moralité de tout ça n'est pas qu'il faut prendre certains personnages trop au sérieux, ou d'autres sous-estimer leur complexité. C'est juste que si on travaille sur des personnages pré-existants avec sérieux, on peut en faire tout ce qu'on veut sans les trahir.
Et un point qui mérite d'être cité: le doublage français est excellent! Kingdom Hearts ressemble à une grande réunion de famille des plus grands doubleurs que le cinéma d'animation ait connu. Presque tous les personnages Disney ont la chance de se voir attribuées les voix qu'ils portent dans leurs films. On peut donc entendre les voix merveilleuses de Roger Carel, Richard Darbois, Emmanuel Garijo, Emmanuel Jacomy, Eric Metayer, Patrick Préjean ou encore Emmanuel Curtil. Certains personnages de Final Fantasy proviennent de jeu sans doublage, mais pourtant même eux ont la chance d'avoir une version française soignée dans Kingdom Hearts, comme Marie-Eugénie Maréchal pour Aerith ou Bruno Choël pour Sephiroth. Bien entendu, ce n'est pas parfait, Mushu ou Timon ne retrouvent pas leurs voix, et c'est bien dommage. Il arrive quelque fois que le doublage ne soit pas terrible, comme celui de Mégara qui ne dégage pas la moindre émotion, mais ce sont des défauts qui parviennent à se faire oublier, les doubleurs y mettant beaucoup du leur dans l'ensemble. Rien que pour ça, le jeu vaut la peine qu'on se dégote une PS2 afin de jouer à la version originale, les remakes n'ayant pas eu la chance d'avoir un doublage français. Je prie pour qu'on puisse en avoir un dans le troisième opus, car les chances sont apparemment maigres.
Les combats sont dynamiques. Les coups physiques parviennent bien à défouler. Après, certaines commandes, notamment celles qui permettent de faire de la magie, ne me paraissent pas si évidentes, me donnant l'impression de toujours chercher en vitesse le bon sort, et me forçant à courir dans tous les sens pour bien viser... mais c'est sans doute parce que je suis habituée aux combats en tour par tour, où on a tout son temps pour réfléchir à l'attaque. Mais autrement, on a les attaques spéciales, et les coopérations avec certains personnages Disney ou Final Fantasy, qui ne s'activent qu'à certains moments et sont souvent de véritables défouloirs qui font du bien. Les affrontements sont tous plus ou moins semblables dans le premier, mais dans le second volet, cela devient bien plus varié. Les méchants Disney montrent à quel point leurs pouvoirs sont différents, et chaque membre de l'Organisation XIII a une méthode de combat qui lui est propre. La façon dont les combats se calquent à l'histoire est bien faite dans Kingdom Hearts II. Il arrive quelque fois qu'un combat soit entrecoupé d'une très courte cinématique, et affaiblir l'ennemi sans le tuer peut suffire à clore le combat si c'est utile à l'avancement de l'histoire.
Mais plus que les combats, je retiendrai les voyages dans les vaisseaux Highwind. Si c'était assez répétitif dans le premier jeu, la suite corrige parfaitement ce défaut. Les différentes routes que l'on prend afin d'atteindre les mondes ont toutes un parcours et des obstacles uniques. Cela devient bien plus palpitant, les alertes de Tic et Tac rendent cela bien plus vivant, et le fait qu'on nous pousse à tirer de tous les côtés, et pas seulement devant comme dans le premier, rend cela plus dangereux et par conséquent, plus amusant.
N'étant pas une grande spécialiste des jeux vidéos, je ne m'y connais pas vraiment sur ces points-là, mais visuellement c'est tout à fait regardable pour de la PS2. Les pixels ne sont pas trop voyants, c'est suffisamment détaillé, et même si je trouve que Sora a une tête de poupon dans le premier, il est bien fait et suffisamment expressif dans le deuxième. L'animation devient même très belle, au point de ne plus faire jeu vidéo, aux moments les plus importants -tout au début et tout à la fin pour Kingdom Hearts premier du nom, à la fin également pour le second-, rendant ces scènes encore plus mémorables.
S'il y a bien également une chose que je n'oublierai pas dans cette saga, c'est la musique de la talentueuse Yoko Shimomura. Elle reprend quelques fois des musiques déjà présentes dans les films Disney pour marier ça avec les mondes des dessins animés en question, comme Sous l'Océan pour Atlantica ou la chanson phare de Winnie l'Ourson pour la Forêt des Rêves Bleus, ce qui est fort sympathique et passe bien en musique de jeu vidéo. Mais la plupart du temps, elle crée des morceaux originaux, qui captent avec brio l'atmosphère des lieux, et sont la plupart du temps suffisamment mémorables pour qu'on continue de les fredonner après une partie. Je retiens surtout Hikari, la musique de la scène d'ouverture du premier opus, une composition entraînante et magique, et aussi la douce et nostalgique Dearly Beloved, qui accompagne les menus. Utada Hikaru est une chanteuse se chargeant d'interpréter les versions chantées de Hikari et Passion, musiques d'ouvertures de chacun des Kingdom Hearts, renommées respectivement dans ces versions Simple and Clean et My Sanctuary. Si sa voix me parait un peu trop retouchée, ses chansons sont plutôt jolies. Surtout My Sanctuary qui possède un air assez mystérieux.
Kingdom Hearts, et même plus précisément Kingdom Hearts II, est donc un superbe jeu. L'émotion est présente, en grande partie grâce à la belle amitié entre Sora, Donald et Dingo, qui possède une très bonne alchimie. Certaines scènes donnent les larmes aux yeux, tandis que d'autres font sourire.
Je ne retiens aucun grand défaut dans cette saga, et encore moins dans le second opus, qui est indéniablement mon jeu vidéo préféré. En tant que Disneyphile, je suis parfaitement comblée. Et je ne peux pas me mettre à la place des gens mais je pense qu'il y a matière à faire plaisir à un Final Fantasyphile.
J'attends la suite avec impatience, en espérant qu'elle surpasse celui-ci en qualité. Ce qui, avec des personnages tels que Baymax ou Raiponce, est tout à fait possible.