Alors, voilà donc ce qu’est « Kingdom Hearts ». J’ai voulu découvrir la série au moment de la sortie de ce jeu, dans le but de comprendre l’attrait de certains joueurs pour cet univers. C’est donc une volonté d’explorer l’œuvre en elle-même qui m’a poussé à progresser dans les jeux, plutôt qu’un affect personnel. En fin de compte, je ne saisis pas totalement ce qu’elle peut avoir de si extraordinaire. La faute à plusieurs trains de retard ? À un temps de jeu consacré trop court pour développer un attachement ? À une proposition ludique qui m’indiffère ? Probablement un peu de tout cela à la fois.
N’ayant ni le temps, ni l’envie de faire l’entièreté des jeux suivants le deuxième épisode canonique, je me suis contenté de résumés vidéos succincts plutôt bien réalisés par des internautes français. Afin d’être un minimum préparé avant de me lancer dans ce dernier jeu, que je savais très attendu de la part des habitués de la série.
J’ai bien aimé Kingdom Hearts III. Vraiment. Car contrairement aux jeux précédents, il est beaucoup plus proche des expériences auxquelles je suis habitué aujourd’hui. Graphiquement plus travaillé, des environnements plus vastes et détaillés, une jouabilité dynamique aux propositions variées, sans oublier des films Disney que j’apprécie beaucoup (Toy Story, Monstres et Cie, Raiponce, La Reine des Neiges), contrairement aux sélections précédentes. C’est surtout par son aspect visuel que j’ai accroché au jeu. J’adore les films d’animation ! J’ai eu l’impression d’en parcourir un moi-même tout du long et n’ai pas boudé mon plaisir en prenant le temps d’explorer et de profiter des niveaux. Cela dit, selon l’éclairage des environnements, les modèles de personnages n’échappent parfois pas à un aspect plastique du genre poupées « Barbie », surtout pour les protagonistes originaux de la série. Ceux des films sont fabuleux, tant le style visuel propre à chacun a été remarquablement reproduit !
C’est chouette de voir des jeux de ce type être aussi bien réalisés que d’autres cherchant un rendu photoréaliste. J’aimerais beaucoup voir d’autres propositions similaires à l’avenir, comme le Ratchet & Clank de 2016.
Au niveau du système de jeu, beaucoup l’ont déjà dit : c’est un spectacle visuel permanent ! Sora virevolte dans tous les sens en balançant des attaques spéciales très régulièrement. Une agilité et une souplesse très appréciable dans ce type de jeu, où les combats sont nombreux. Maintenant, je dois avouer que j’ai assez de mal à rentrer dans l’histoire et à me sentir impliqué aux côtés des personnages… Kingdom Hearts est une œuvre singulière mais farfelue. Elle nous entraîne dans des directions étonnantes mais, pour peu qu’on loupe la marche, il est parfois difficile de suivre l’allure. Et cette ambiance gentiment niaise, que j’observe dans certaines productions japonaises mais qui fait le charme de ces dernières, me sort parfois de l’histoire. Les ennemis que constituent les membres de l’Organisation XIII m’exaspèrent. La fameuse guerre des keyblades m’a fait l’effet d’un pétard mouillé. Xehanort ne m’impressionne pas. Et toute cette complexification de l’histoire apparue durant les jeux précédents ne me semble pas tellement justifiée.
Mais, bizarrement, ce côté loufoque me fascine, si bien que je reste très curieux de voir ce qui va suivre après la fin de cette partie de la série. Et ce serait hypocrite de ma part de dire que je n’ai pas apprécié sa découverte. Je trouve toujours les univers Disney choisis pertinents, car leurs thématiques d’origine se relient bien aux enjeux et aux règles du monde propre à Kingdom Hearts. Bref, j’ai passé de bons moments en compagnie de Sora, Donald et Dingo et la conclusion apportée par ce dernier épisode est touchante car toute en bienveillance, ça change des schémas narratifs auxquels on est habitués.
Au final, je ne saisis pas vraiment ce que les joueurs de la première heure ont pu trouver dans Kingdom Hearts, même si les nombreux témoignages que l’on peut lire m’aident à l’imaginer. Dans tous les cas, si eux y ont trouvé leur bonheur, c’est tout ce que je leur souhaite !