Kingsgrave est un petit jeu indépendant réalisé par Egg or Chicken Games reprenant les codes des Zelda en 2D pour ce qui est des combats et de l’exploration. Vous incarnez un roi ressuscité par une étrange fée façon Navi et votre objectif est de débarrasser votre royaume à l’abandon des immondes créatures ravageant tout sur leur passage et ainsi libérer vos sujets de l’oppression des envahisseurs. Ces derniers vous aideront en retour en fabriquant des objets pour vous (armes, équipements, carte du monde, etc.), indispensable si vous désirez progresser dans l’aventure. Le titre propose un bel univers en 2D dans lequel il vous faudra glaner des ressources en tuant des monstres, ouvrant des coffres au grès de vos pérégrinations ou en les achetant via des essences de vie (le sang des monstres tués si vous préférez). Malgré l’impression de liberté que l’on pourrait avoir en regardant des captures d’écran, Kingsgrave est un titre très linéaire. Il n’y a qu’une seule manière d’avancer dans ce vaste monde pseudo ouvert puisque tous les accès, toutes les énigmes sont verrouillées par un artifice (pont brisé, éboulis de pierres, interrupteur nécessitant un certain objet ou une certaine arme etc.) réclamant des ressources ciblées. Ces ressources peuvent être récoltées si vous remplissez certaines conditions, de sorte que le titre d’Egg or Chicken Games s’apparente finalement comme un jeu très procédurier, très « Metroidvania » dans son game design. On peut dire que Kingsgrave est à la croisée des chemins entre les vieux Zelda et Metroid, la récolte de ressources en plus. A titre personnel qu’un jeu soit linéaire en 2024 ne me pose toujours aucun cas de conscience, j’ai pris beaucoup de plaisir à parcourir ce titre, sachez qu’avec un peu de détermination, en moins de 7h vous pouvez terminer Kingsgrave avec 100% des succès (et sans solution). Comment ? Encore une fois, c’est un jeu procédurier : vous allez à un endroit vous fouiller bien, avancer progressivement, débloquer les chemins grâce aux ressources récoltées et dès que vous êtes bloqués, partez ailleurs cherchez ce qu’il vous manque. Au fur et à mesure, on comprend l’architecture du jeu et celle-ci se montre relativement simpliste, mais loin d’être désagréable. Les combats avec les monstres et certains boss donnent un peu de panache à un jeu encore une fois très joli doté d’une belle direction artistique. On appréciera la variété des armes et la construction des énigmes ou puzzles, ni trop simples ni trop compliqués. Côté scénario, c’est le point noir du titre. Au départ, vous avez l’impression de partir dans une quête incroyable façon Zelda avec une petite mise en scène mais l’histoire tombe vite dans l’oubli et le jeu se termine en 20 secondes, comme un cheveu sur la soupe, sans aucune mise en scène une fois un certain boss terrassé. Je vais être honnête avec vous, lorsque j’ai combattu cet adversaire, je ne savais même pas qu’il s’agissait du boss final. Oui, oui. Vous avez bien lu.

Pour conclure mon court avis sur Kingsgrave, c’est un jeu sympathique. Honnêtement, il a même un petit côté addictif. Une fois manette en main, je dois avouer que j’avais du mal à la lâcher, car le sentiment de progression et d’exploration fait plaisir. On aime avancer méthodiquement en récoltant des ressources, en zigouillant deux ou trois monstres et en nettoyant la carte. La progression dans Kingsgrave est concentrique. Vous partirez d’un point de départ et, au fur et à mesure des équipements débloqués, vous élargirez de plus en plus votre champ d’action jusqu’au dénouement final. Doté d’une belle réalisation, d’un petit côté Zelda/Metroid propre à l’époque des 16-32 bits, on n’est pas dépaysé. Encore faut-il apprécier l’aspect anachronique de la récolte des ressources et cette propension qu’on eu les développeurs à découper artificiellement leur carte via des « péages » nécessitant telle ressource, telle arme ou tel objet. Les ficelles sont grosses, voire répétitives, mais pour ma part elles ne m’ont pas dérangé.

silaxe
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il y a 5 jours

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