Se déroulant au nord du Québec dans les années 1970, Kona est un mix un peu particulier entre le genre du jeu d'enquête et la survie. On y contrôle Carl Faubert, détective privé, qui s'est vu confié une mission hors de Montréal par un certain William J. Hamilton.
Une expérience orignal
Premier bon point : ça se déroule au Québec et ça ne fait pas les choses à moitié. Le narrateur qui nous accompagne parle avec un (trop) léger accent québécois (il ne fallait pas trop faire peur au public originaire de France métropolitaine, j'imagine), ça parle français à la radio et l'intégralité des textes présents dans les décors sont écrits en français. Une partie du scénario se concentre d'ailleurs sur l'opposition entre Québécois et Anglais (les vieilles rancœurs sont tenaces, merci à nos amis d'Outre-Atlantique de ne rien lâcher).
Second bon point : l'ambiance. Sans surprise, moi qui aie un faible pour la neige, j'ai été totalement happé par l'atmosphère du titre (dommage cependant que des chargements mal placés viennent de temps en temps briser l'immersion). De surcroit, bien que le titre ne soit pas non plus un open-world a proprement parlé, il nous laisse une marge de manœuvre importante afin que nous puissions parcourir la carte comme nous le souhaitions. Le fouilleur que je suis a adoré parcourir chaque maison une à une afin d'y déceler ses secrets.
Mais qu'est-ce Kona fait au Bon Dieu ?
Le titre n'est néanmoins pas aussi libre qu'on ne pourrait le croire à première vue puisqu'il faut obligatoirement compléter plusieurs actions bien spécifiques afin de pouvoir arriver au bout du jeu. Je trouve dommage que le titre soit autant segmenté, surtout que, contrairement à ce que l'on pourrait croire, cela ne nuit pratiquement pas à la compréhension du scénario… et d'ailleurs, concernant la compréhension du scénario, il va falloir aborder le plus gros défaut du titre : sa fin !
Pour le coup, je ne comprends vraiment pas pourquoi avoir fait ça. Les développeurs sont plutôt bien arrivés à distiller des éléments ici et là afin que le joueur puisse comprendre par lui-même ce qu'il se passe, et au pire, un journal très complet nous est mis à disposition dès le début de l'aventure afin qu'on ne puisse rien rater… cependant, lors de son dernier quart d'heure, les développeurs se sont sentis obligés de tout devoir tout nous (ré)expliquer, comme s'il fallait être certains que même les types du fond qui n'ont absolument rien suivit et n'avaient absolument aucune envie de comprendre la moindre ligne du scénario aient compris l'intégralité du scénario de l'œuvre. Encore une fois, je ne comprends vraiment pas ce choix, surtout qu'en plus, même au niveau du gameplay, ça rentre dans un délire « horreur / course-poursuite » inintéressant qui n'était pourtant pas présent jusque-là. En toute franchise, ça faisait longtemps que je n'avais pas été autant déçu par une fin. De mémoire, même Splinter Cell Conviction, que j'ai fait il y a plus de 10 ans et qui m'avait fortement déçu, n'était pas aussi mauvais.
À défaut de conclure avec les femmes, je conclus au moins mes critiques
Je ne sais pas si je pourrais véritablement recommander Kona. Autant, je le trouve plutôt original dans son fonctionnement, ce qui fait qu'il a marché avec moi, mais d'un autre côté, j'aurais du mal à le conseiller à ceux qui recherchent principalement un jeu de survie ou un jeu d'enquête. Parce que, concernant cette dernière, il n'y a pas vraiment à chercher en fin de compte, puisque le jeu nous dit tout ; et quant à la partie survie, force est de constater que c'est en second plan, seul l'inventaire m'a bien cassé les gosses (ce n'est pas comme ça qu'on dit icite ?), ayant trouvé le reste un peu trop en surface (ce qui ne m'a pas forcément déplu, n'aimant pas le genre du jeu de survie).
Après, le jeu se termine en moins de cinq heures en prenant son temps. Même si vous n'appréciez pas l'expérience, vous n'aurez pas perdu beaucoup de temps. Et puis quand même, il faut bien avouer que ç'a vachement de la gueule pour un titre kickstarté à seulement 44.271 dollars canadiens et avec de nombreux débutants dans le studio.