Avec Blackguards Daedalic illustre en trois leçons comment réaliser un mauvais jeu de combat tactique au tour par tour. D'abord en choisissant un scénario sans le moindre intérêt et desservi par une narration inepte (les personnages et dialogues sont prodigieusement mal écrits et le doublage dénué de conviction, la mise en scène est inexistante et aucune attention n'a été apportée à la progression dramatique). Ensuite en choisissant un système de jeu intrinsèquement mauvais (l’Œil Noir n'est jamais que le sous produit d'un système déjà médiocre : AD&D) mais en plus inadapté à l'utilisation tactique (au contraire d'AD&D dont le système, particulièrement mauvais pour un jeu de rôle - sur ce plan même l'Œil Noir propose mieux, est dérivé du wargame). Avec pour résultat que l'aléa détermine outrageusement les rencontres et que les possibilités tactiques apparaissent limitées. Enfin avec une interface lente et laborieuse à l'usage et des aires de jeu interactives mal fichues (et mal gérées par l'IA). C'est dommage parce que ce dernier point partait d'une bonne intention et aurait pu effectivement accroître la valeur tactique du jeu plutôt que de rendre les combats encore plus pénibles qu'ils ne le sont déjà. Blackguards est malheureusement un échec complet et prouve - si besoin était - qu'il n'est pas si aisé de s'aventurer hors de son genre de prédilection.