La Bataille pour Wesnoth par Skidda

Gratuit, crée par des passionnés et épaulé par une solide communauté. Campagnes, musiques, système multijoueur, portage autant sur Pc que Mac et Linux, patchs réguliers. Ca déjà, ça vaut mon 9/10 et ma recommandation pour saluer une entreprise rafraîchissante qui dure et évolue toujours en qualité depuis 2005.

Mais le pire c'est que ce jeu est bon pour ceux qui s'intéressent au vieux genre du wargame au tour par tour. L'univers de Wesnoth a le mérité d'avoir été travaillé, avec des descriptions d'unités et des factions principalement. Six races sont présentes : Drakes, Nains, Orcs, Elfes, Humains et Morts-Vivants. Et chacune d'elles ont des unités uniques, qui ont leurs évolutions propres et bien souvent multiples avec différents embranchements (ex. : mage vers archimage ou prêtre). Le jeu possède également des mécaniques de résistances aux magies et différents types d'attaques(attaques perçantes, contondantes, etc.) qui vous forceront à réfléchir. Le gameplay de Wesnoth surprend à aller plus loin qu'un simple pierre-papier-ciseau en incluant des mécaniques plus subtils: attaque par derrière, bonus de charge, empoisonnement, régénération et soins de guérisseurs.

Autre point tactique, le cycle de jour et nuit qui influe sur l'efficacité des troupes. Exemple : les "Orcs" ont un bonus de 25% de dégâts la nuit et un malus de 25% le jour, contrairement aux humains qui possèdent les propriétés inverses. Par contre il ne faut pas s'attendre à une personnalisation plus poussée à la RPG, il n'y a pas de héros hormis quelques élus qui avec l'expérience accumulée deviennent des monstres et des cibles à tuer en priorité pour vos adversaires.

Un autre point stratégique, est que chaque case de terrain a un score défensif, ce qui ne réduit pas les dégâts mais diminue les chances de toucher. Sans doute le point le plus important et frustrant de ce jeu: il suffit d'une mauvaise chance pour vous arracher les cheveux, il m'est en effet déjà arrivé de lancer plusieurs guerriers sur une créature à 1Point de vie sans pouvoir la tuer, car ils ne la touchaient jamais.

Vu comme ça, ça peut refroidir mais cela reste évidemment exceptionnel et le choix du terrain pour livrer bataille est extrêmement important et satisfait nos neurones lorsqu'on s'y prend bien: un joueur orc qui décide de sortir de ses collines la nuit incitera fortement son adversaire elfe à se replier dans les bois en attendant que le soleil se lève par exemple. Défendre des ponts et obliger les ennemis à attaquer d'une rivière constitue sans doute l'exemple le plus typique. C'est un aspect qui rend au final le jeu très plaisant malgré son défaut du facteur chance et, globalement, ce sera très souvent le meilleur joueur qui gagnera.

Pour éviter les guerres de position et autre ligne de Maginot, le jeu contient des villages à occuper, ce sont votre ressource d'argent et donc d'unités supplémentaires. Encore un facteur stratégique car une personne qui passera son temps à se fortifier en tortue sera la proie d'une cavalerie rapide ayant le contrôle de la carte.

Sa durée de vie n'est peut-être pas très grande car on finit par épuiser le concept au bout de quelques semaines mais je rejoue régulièrement à ce jeu qui reste une perle pour les jeux gratuits. Il vaut d'ailleurs bien plus que la plupart des jeux actuels malgré son graphisme démodé(mais plaisant pour ceux qui aiment les jeux Old School). Son multijoueur est plutôt sympathique même si très frustrant par moment à cause toujours de ce facteur chance. Sans compter que les parties en étant au tour par tour peuvent être très longues et demandent une patience que beaucoup de joueurs n'ont pas. Donc jouer avec des amis me semble la seule façon de vraiment s'y amuser. Mais il existe également la possibilité de joueur à plusieurs sur le même ordinateur, ce qui est une option aussi rare que sympathique. Ses scénarios ne sont pas extraordinaires mais restent agréables et l'ia n'est pas mauvaise du tout même si standard.

Bref, si vous êtes un amateur de stratégie au tour par tour, je ne peux que le conseiller, il vaut le détour.